1st Look

08.06.2004 à 02h04 par - Rédacteur

Hands on : Fable

En libre service dans le Microsoft Booth du Convention Center, Fable n'a pas provoqué le même raz-de-marée que ses compères doomesques ou raresques. Le jeu de Lionhead ne s'annonce certes pas comme une daube, mais une fois le pad en main, la magie n'y était bizarrement pas. Enfin, pas si bizarrement que ça en fait...

Pour être honnête, Fable ne fait pas vraiment partie des

jeux que j’attends sur Xbox. En bon St Thomas, je me suis toujours dit que

les promesses de Peter Molyneux seraient bien trop difficiles à tenir et

qu’on tiendrait là tout au plus un bon jeu (comme Black & White), mais jamais

le mégahit interplanétaire que beaucoup s’imaginaient déjà. Bien entendu,

chacun est libre de ses opinions et je ne jetterai pas la pierre à celui qui me dira

le contraire, mais toujours est-il que la borne de Fable n’est pas celle

sur laquelle je me suis jeté à mon arrivéesur le stand. Etant donné que nous étions

invités à une soirée Jade Empire / Fable le lendemain, j’ai attendu mon heure et

c’est donc cette super soirée Champomyque je m’en vais vous conter.

Tout commence par l’arrivée dans le stand MS, une fois les

portes du salon closes au « public ». A l’entrée, une jolie hôtesse a demandé à

chaque invité s’il était « bon » ou « mauvais », afin de lui remettre un paquet

de goodies dont un tshirt Fable blanc (bon) ou noir (mauvais). Super cool, et

en plus on a une grande affiche Jade Empire, une gourde Bioware (la classe pour

faire du vélo, on l’a tous laissée dans la chambre d’hôtel, en cadeau) et

d’autres petits bidules aussi sympas que collectors.
Ensuite, en attendant

la venue de Peter Molyneux et des développeurs de Bioware, nous avons pu nous

essayer aux deux jeux pendant un petit moment, juste le temps de torcher la démo

entière de Jade Empire (bientôt en 1st Look lui aussi)…

Molyneux Le Grand (ou Le Bel, ça dépend du vent) nous a ensuite

fait une démo de son bébé, en axant son discours sur la notion de renommée ou

Fame (I wanna live forever) dans la langue de Johnny Rotten. Le but de la

manœuvre était de nous montrer qu’être le plus grand criminel de toute

l’histoire ne sert à rien si l’on ne dispose pas d’une bonne couverture

médiatique. Massacrer la totalité des habitants d’un village ne sert donc pas

vos intérêts si vous souhaitez voir la terre entière souiller son pantalon à

chacune de vos apparitions. Il conviendra donc de laisser quelques témoins afin

qu’ils aillent colporter vos méfaits et qu’ainsi vous gagniez en réputation,

qu’elle soit bonne ou mauvaise. A l’écran, on pouvait voir quelques villageois

nullement effrayés par l’aura malsaine du personnage joué par Molyneux, mais

lorsque ce dernier a augmenté (via un cheat) la renommée de son perso, la

populasse s’est mise à crier et à fuir, l’alarme du village à retentir et la

milice à rappliquer. Etre craint ou admiré par le monde entier, voilà un jeu qui

contentera les mégalomanes en puissance ! Molyneux a ensuite parlé quelques

minutes à propos du système de communication qui se veut simple et basé sur des

icônes suggestives, avec une séance de drague plutôt amusante mais pas vraiment

révolutionnaire. Bref, la démonstration qu’il nous a faite était sympathique

mais pas vraiment bandante, tout comme la version jouable à laquelle je me suis

essayé peu après.

Le gros problème avec le fait de proposer quelques morceaux

choisis de Fable, c’est justement qu’ils sont choisis par quelqu’un d’autre que

le joueur alors que le système du jeu est censé être basé sur l’évolution totale

de l’avatar selon le bon vouloir de son alter-ego humain. C’est le principe d’un

jeu de rôle, et il est bien difficile pour le joueur débutant d’être lâché dans

quelques niveaux « bateaux », avec un personnage qu’il n’a pas choisi et dans

une ambiance cacophonique au possible.
C’est pour cela, je pense,

que beaucoup parlent de déception, aussi petite soit-elle. Fable semblait au

départ imaginé pour être un jeu d’un genre nouveau, un chef d’œuvre d’inventivité

pétri de concepts intelligents tout droit sortis de la tête de Molyneux. La démo

de l’E3, avec ses décors en couloirs et ses scénarii prédéfinis, refroidit un

peu le gamer encore émoustillé par les promesses du départ. Maintenant, se

balader dans un village dans la peau d’un gamin ou arpenter des marais en

dérouillant quelques marauds fut une expérience sympa mais pas l’Expérience qu’on

attendait tous, le coup de pied rotatif en pleine face qu’on s’imaginait prendre

au premier contact avec Fable. Ces instants passés à la manette me font me

rappeler que Fable sera avant tout un jeu de rôle, et qu’en tant que tel il n’est

pas possible de se faire un avis sur un jeu du genre, qu’il soit positif ou

négatif, en quelques minutes. Tout juste peut-on donner un avis à chaud, et finalement le

mien est plutôt positif. Car même si la magie des premiers discours de Molyneux

semble se heurter aux limites de hardware ou de gameplay actuelles, pour le

moment Fable a de quoi être un bon jeu, voire un grand jeu.

Que dire ? Fable sera peut-être un jeu exceptionnel, et peut-être sera-t-il un jeu moyen, un pétard mouillé comme on dit. Même si elle présentait quelques trucs sympathiques, la démo de cet E3 2004 ne permettait absolument pas de se faire une quelconque idée du jeu tel qu'il nous arrivera à l'automne prochain. Molyneux a-t-il eu les yeux plus gros que le ventre ? Nous le saurons probablement au X04 prochain. En attendant, les pizzas et les cookies étaient vachement bons...

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