Hands on : Fable
Pour être honnête, Fable ne fait pas vraiment partie des
jeux que j’attends sur Xbox. En bon St Thomas, je me suis toujours dit que
les promesses de Peter Molyneux seraient bien trop difficiles à tenir et
qu’on tiendrait là tout au plus un bon jeu (comme Black & White), mais jamais
le mégahit interplanétaire que beaucoup s’imaginaient déjà. Bien entendu,
chacun est libre de ses opinions et je ne jetterai pas la pierre à celui qui me dira
le contraire, mais toujours est-il que la borne de Fable n’est pas celle
sur laquelle je me suis jeté à mon arrivéesur le stand. Etant donné que nous étions
invités à une soirée Jade Empire / Fable le lendemain, j’ai attendu mon heure et
c’est donc cette super soirée Champomyque je m’en vais vous conter.
Tout commence par l’arrivée dans le stand MS, une fois les
portes du salon closes au « public ». A l’entrée, une jolie hôtesse a demandé à
chaque invité s’il était « bon » ou « mauvais », afin de lui remettre un paquet
de goodies dont un tshirt Fable blanc (bon) ou noir (mauvais). Super cool, et
en plus on a une grande affiche Jade Empire, une gourde Bioware (la classe pour
faire du vélo, on l’a tous laissée dans la chambre d’hôtel, en cadeau) et
d’autres petits bidules aussi sympas que collectors.
Ensuite, en attendant
la venue de Peter Molyneux et des développeurs de Bioware, nous avons pu nous
essayer aux deux jeux pendant un petit moment, juste le temps de torcher la démo
entière de Jade Empire (bientôt en 1st Look lui aussi)…
Molyneux Le Grand (ou Le Bel, ça dépend du vent) nous a ensuite
fait une démo de son bébé, en axant son discours sur la notion de renommée ou
Fame (I wanna live forever) dans la langue de Johnny Rotten. Le but de la
manœuvre était de nous montrer qu’être le plus grand criminel de toute
l’histoire ne sert à rien si l’on ne dispose pas d’une bonne couverture
médiatique. Massacrer la totalité des habitants d’un village ne sert donc pas
vos intérêts si vous souhaitez voir la terre entière souiller son pantalon à
chacune de vos apparitions. Il conviendra donc de laisser quelques témoins afin
qu’ils aillent colporter vos méfaits et qu’ainsi vous gagniez en réputation,
qu’elle soit bonne ou mauvaise. A l’écran, on pouvait voir quelques villageois
nullement effrayés par l’aura malsaine du personnage joué par Molyneux, mais
lorsque ce dernier a augmenté (via un cheat) la renommée de son perso, la
populasse s’est mise à crier et à fuir, l’alarme du village à retentir et la
milice à rappliquer. Etre craint ou admiré par le monde entier, voilà un jeu qui
contentera les mégalomanes en puissance ! Molyneux a ensuite parlé quelques
minutes à propos du système de communication qui se veut simple et basé sur des
icônes suggestives, avec une séance de drague plutôt amusante mais pas vraiment
révolutionnaire. Bref, la démonstration qu’il nous a faite était sympathique
mais pas vraiment bandante, tout comme la version jouable à laquelle je me suis
essayé peu après.
Le gros problème avec le fait de proposer quelques morceaux
choisis de Fable, c’est justement qu’ils sont choisis par quelqu’un d’autre que
le joueur alors que le système du jeu est censé être basé sur l’évolution totale
de l’avatar selon le bon vouloir de son alter-ego humain. C’est le principe d’un
jeu de rôle, et il est bien difficile pour le joueur débutant d’être lâché dans
quelques niveaux « bateaux », avec un personnage qu’il n’a pas choisi et dans
une ambiance cacophonique au possible.
C’est pour cela, je pense,
que beaucoup parlent de déception, aussi petite soit-elle. Fable semblait au
départ imaginé pour être un jeu d’un genre nouveau, un chef d’œuvre d’inventivité
pétri de concepts intelligents tout droit sortis de la tête de Molyneux. La démo
de l’E3, avec ses décors en couloirs et ses scénarii prédéfinis, refroidit un
peu le gamer encore émoustillé par les promesses du départ. Maintenant, se
balader dans un village dans la peau d’un gamin ou arpenter des marais en
dérouillant quelques marauds fut une expérience sympa mais pas l’Expérience qu’on
attendait tous, le coup de pied rotatif en pleine face qu’on s’imaginait prendre
au premier contact avec Fable. Ces instants passés à la manette me font me
rappeler que Fable sera avant tout un jeu de rôle, et qu’en tant que tel il n’est
pas possible de se faire un avis sur un jeu du genre, qu’il soit positif ou
négatif, en quelques minutes. Tout juste peut-on donner un avis à chaud, et finalement le
mien est plutôt positif. Car même si la magie des premiers discours de Molyneux
semble se heurter aux limites de hardware ou de gameplay actuelles, pour le
moment Fable a de quoi être un bon jeu, voire un grand jeu.