Peter Moore se met à table…
Dans un entretien donné au site CVG, Peter Moore (levice-président du marketing chez
‘Crosoft, et ex-président de Sega) aborde différents sujets.
Il commence par
souligner les différences entre l’Europe et les Etats-Unis concernant le succès
du Live. En effet selon lui, tout réside dans le coût et dans la disponibilité
du haut débit. En effet, en Europe du Nord le Live marche très fort et
apparemment, c’est même une raison suffisante pour que les gens prennent
internet (par exemple, sur le Live, on rencontre pas mal de monde qui n’ont pas
de PC, mais qui ont un accès internet car certains fournisseurs d’accès
proposent désormais des services de téléphonie et de télévision en plus de la
connexion au réseau). Par contre ce n’est pas le cas en Europe du Sud où les
débits proposés sont encore trop inférieurs. Et Mr Moore aimerait voir cela
changer. Une autre différence notable est la possession d’une carte de crédit
(qui selon lui n’est pas une chose systématique sur l’ensemble de notre vieux
continent), et à ce titre, les gars de chez ‘Crosoft cherchent des solutions
alternatives afin que tout le monde puisse dépenser leurs sousous chez eux. La
conversation continue ensuite sur le futur du Live et des jeux, mais nous y
reviendrons plus tard.
Le sujet du XNA est ensuite abordé. On n’apprend pas grand
chose de plus si ce n’est qu’il est bien meilleur que celui de Sony parce que
blah blah blah…et comment il fait parti d’une stratégie à long terme pour
conquérir le marché japonnais, et pour que celui-ci (qui sent un peu trop le
renfermé) puisse s’ouvrir de façon plus aggressive sur le reste du monde (même
si les jeux japonnais marchent relativement bien en Europe et aux US).
Vient ensuite la question de la pub dans les jeux. En effet,
les grands annonceurs se rendent compte que les 18-34 ans regardent de moins en
moins la télé. Ce qui est assez gênant, car ce sont eux en général les plus
réceptifs, et surtout eux qui dépensent le plus. Alors au lieu de regarder des
programmes débiles sans aucune valeur culturelle (et on ne parle pas de bon
goût), le djeunz préfère jouer aux jeux vidéos, et d’une façon générale aux jeux
en-ligne. Alors l’annonceur il se dit que c’est quand même balo de payer des
millions pour des spots tv qui ne seront pas vus par le coeur de cible (bon je
carricature). On peut donc s’attendre à voir fleurir de plus en plus de marques
dans les jeux (car le phénomène n’est pas récent non plus). Ce n’est pas
particulièrement gênant en soit, car le phénomène existe déjà au cinéma, et puis
si ça permet d’augementer le buget de création (à condition que ces sommes
supplémentaires soient utilisées à bon escient, en grospour augmenter la
qualité finale du produit)… Par contre, je préfère prévenir tout de suite, si
je dois me taper un spot à la con en attendant de respawner, je balance illico
ma console par la fenêtre.
Sinon, pour en revenir aux Live et aux
jeux. Tout d’abord le constat est simple, les jeux Live se vendent mieux que les
jeux pas Live. Et cela offre de nouvelles possibilités aux éditeurs (et bien sûr
à MS). En effet, ils voient là la possibilité de se faire plus d’argent. Moore
le dit clairement, le téléchargement de contenu (l’un des arguments de vente du
Live) rencontre un franc succès et il ajoute sans ambiguïté que «nous avons
d’abord testé le marché, maintenant nous testons la facturation». En
gros on peut s’attendre à ce que les téléchargements payants se
démocratisent
, surtout si ceux-ci continuent à
bien marcher. Alors je ne suis pas complètement contre cette pratique(nous
avions déjà organisé un débat à ce sujet). Et chacun
est libre de ses opinions, mais en tant que consommateurs, nous pouvons leur
faire sentir qu’il n’est pas normal de faire payer ce qui à la base était
gratuit (et encore une fois l’un des arguments de vente de leur service). Alors
on peut boycotter, ou sans tomber dans cet extrême, au moins éviter d’applaudir
des deux mains lorsque l’on nous propose de tels contenus.
Mais là où mes sourcils
commencent sérieusement à se froncer, c’est lorsque Moore aborde les
micro-paiements. Mais qu’est-ce que c’est que ça ? En gros il s’agit d’un mini
téléchargement payant à petit prix. Alors en quoi cela diffère des
téléchargements payants ? Et bien pour l’instant, les téléchargements payants ne
concernaient vraiment que des maps ou des circuits automobiles (et quelques
voitures). En gros ceux qui ont payé pouvaient se retrouver ensemble et cela
n’affectait pas vraiment le gameplay des autres. Cependant, Moore prend deux
exemples : ces micro-paiements pourraient concerner de meilleures armes
ainsi que par exemple des meilleurs joueurs pour les jeux de sports, certes, il
donne un prix indicatif d’$1 ce qui n’est pas très cher dans l’absolu. Mais dans
ces cas, les joueurs qui auront payé se retrouveront forcément avantagés par
rapport aux autres
. Et c’est là que ça devient tout bonnement inadmissible. En effet,
l’un des gros avantages du XBoxLive était l’égalité des joueurs (bon reste
toujours la puissance de connexion et les grugeurs, mais ça on ne pourra jamais
rien y à faire). Alors, à l’heure où la frontière entre consoles et PC se
floutte, où les buddy lists et les communications vocales se développent sur PC,
où la qualité des pads PC se rapprochent de ceux pour consoles, où les
accessoires sans fils se démocratisent, je commence à avoir du mal à voir
l’intérêt de payer toujours plus pour un service moins performant qui ne
présentera plus aucun intérêt supplémentaire si les choses continuent de se
développer dans cette voie.
Alors en conclusion, je finirai en disant que rien de tout cela
n’est vraiment surprenant. En effet, Microsoft s’attaquait à un nouveau marché
et ils étaient forcément obligés de présenter un produit de qualité supérieure.
Et malgré un lancement raté, ils ont réussi à passer du statut d’outsider un peu
comique à celui de sérieux concurrent. Toutefois, rien n’est encore fait, et il
nous est possible, en tant que consomateurs, de faire évoluer les choses.
Carle système capitaliste (au même titre quela démocratie), malgré
tous ses défauts, présente toutefois un avantage de taille :chacun
està la foisen basde l’échelon de la «chaîne alimentaire»,
mais également en haut. En effet, on peut cautionner quelque chose, comme on
peut le sanctionner (le problème, c’est qu’il faut être nombreux), et puis au
passage, n’oubliez pas d’aller voter avant le match contre
l’Angleterre.