1st Look

11.06.2004 à 12h47 par

Driv3r

De l'Amérique du nord aux frontières de l'Europe, DRIV3R se propose de remettre en selle l'agent Tanner dans une épopée se voulant digne des meilleures productions hollywoodienne. Avec une pléïade de stars recrutées pour prêter leurs voix aux personnages principaux du jeu, une mise en scène léchée et un développement long de plus de trois ans, ce Driver nouveau affiche des ambitions de super-production.

Le temps de planter le décor…

Une cinématique fichtrement bien foutue pose les jalons de

cette aventure dans une conclusion spectaculaire et pour le moins inattendue :

c’est en effet un Tanner plus mort que vif que l’on découvre à l’issue de cette

mise en bouche impeccablement réalisée.

Magie du flash-back (vous pouvez ranger vos mouchoirs), c’est à

Miami, six mois avant les événements relatés dans ce surprenant préambule que

commencera réellement votre aventure. On y découvre alors un Tanner en meilleure

forme dans son modeste home sweet home floridien. Autant l’avouer de suite,

après la bonne impression laissée par la séquence d’introduction, les premières

minutes dans l’univers «jouable» de DRIV3R m’ont laissé quelque peu sur ma

faim…
Très aliasée et peu détaillée, la modélisation intérieure de la villa

déçoit et sans chercher à paraphraser notre Jean-Mimi national, c’est un Tanner

un peu raide sur ses appuis que l’on dirige une fois le pad en main, et sa

propension à user des pas chassés lors de ses déplacements latéraux surprend.

Pas terrible. C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire

beaucoup comme dirait l’autre…

… Et en voiture Simone !

Vierges de toute présence policière, les rues de Miami

s’offriront à vous lors de vos premiers tours de roues dans DRIV3R, du pain béni

tant les forces de l’ordre se montreront coriaces dès que vous bougerez le petit

doigt ( ou le plus grand ) plus loin dans l’aventure.
Cette première mission

de routine peut attendre un peu et cette brève trêve des confiseurs est

l’occasion idéale de voir ce que le jeu développé par l’équipe de Reflections a

réellement dans le ventre.

Graphiquement ( pour les extérieurs tout du moins ), DRIV3R se

situe dans la bonne moyenne des softs Xbox, c’est-à-dire dans l’ensemble plutôt

joli mais sans non plus faire cracher à la console de Bilou ce qu’elle a dans le

ventre. Malgré tout, la mayonnaise prend et la déception des premiers instants

s’estompe, les différents véhicules sont joliment modélisés, leur pilotage est

instinctif et ils répondent tous à des modèles physiques bien distincts. On se

plait alors à arpenter les larges avenues de Miami et la représentation réaliste

de la ville renforce grandement le sentiment d’immersion dans le dense trafic de

la cité floridienne.
Cette minutie se retrouve également dans les

représentations quasi topographiques de Nice et d’Istambul. Les routes pentues

et étriquées de l’arrière-pays niçois contrastent avec la démesure des longs

boulevards américains. Ces environnements sensiblement différents changent

totalement votre façon d’appréhender la conduite et renouvellent sympathiquement

un gameplay bien aidé par une gestion des véhicules en béton.
En effet, le

moteur physique de DRIV3R ne se contente pas de gérer les différents

comportements inhérents à chaque type d’engin, il pousse le réalisme jusqu’à

gérer chaque élément composant un véhicule indépendamment des autres.
Vous

pourrez constater par exemple que les pneus de votre tacot meurtri par votre

conduite «à la limite» pourront se désolidariser de votre véhicule, éclater à la

suite d’un choc ou sous l’impact d’une balle. Impressionnant !
Techniquement,

seule la profondeur des environnements laisse à désirer et le clipping trop

envahissant trahit un moteur graphique qui semble pourtant tenir la route (

facile, je sais ) avec un frame-rate régulier, du bump-mapping et des effets de

particules bien présents. C’est en fait lorsque que l’on est amené à quitter son

véhicule que le constat s’assombrit un peu. A pieds, les déplacements de Tanner

manquent de fluidité et la jouabilité arme en main, malgré la présence d’un lock

automatique, pèche par un manque de précision. Ces phases de jeu, bien que

mineures dans l’aventure, auraient mérité d’être plus soignées…

La mise en scène spectaculaire de DRIV3R, soutenue par des cinématiques d'une grande qualité ainsi que par un scénario prometteur avec en toile de fond l'ombre de la mort de Tanner, laisse augurer une intrigue pleine de rebondissements et palpitante à souhait. Perfectible, hors des véhicules notamment, le soft de Reflections se rattrape néanmoins dans les sensations procurées au ras du bitume. Malgré le traitement encore inégal de ces éléments de gameplay, ce qui constitue l'essence de la saga Driver semble être préservé dans ce troisième opus et c’est bien là l’essentiel.

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