Sacré bordel en Corée du Nord autour de Ghost Recon 2
Personnellement je trouve dangereux de
mélanger réalité et fiction comme Tom Clancy le fait, car mine de rien tout le monde n’a pas un diplôme supérieur
en diplomatie internationale et l’éducation passive qui en résulte peut être tendue. Evidemment ça n’engage que
moi (et quelques autres personnes quand même), et libre à
chacun d’avoir son opinion sur le sujet. Maintenant la politique fiction n’est
pas une nouveauté, et le jeu vidéo n’est pas non plus une exception.
Maintenant que se passe-t-il dans ce Ghost Recon 2 pour que des
Nord Coréens (une dictature qui possède l’arme nucléaire faut-il le rappeler)
s’en prennent violemment aux USA.
La propagande indirecte a toujours existé, dans quel pays que
ce soit, et les jeux vidéo ne dérogent pas à la règle. Dans le cas présent, un
article récent du journal Nord Coréen Tongil écrivait «Through propaganda,
entertainment and movies [Americans] have shown everyone their hatred for us.
This may be just a game to them now, but a war will not be a game for them
later. In war, they will only face miserable defeat and gruesome deaths.»
Soit si on traduit «au travers de la propagande, des films et des
divertissments (ie jeux vidéo dans ce cas), les Américains ont montré leur
évidente haine envers nous. C’est peut être un simple jeu pour eux, mais une
guerre ne sera pas un jeu pour eux plus tard. En guerre, ils ne récolteront
qu’une défaite misérable et des morts atroces«.
Ahem, le ton est donné. Maintenant que penser de tout cela
? C’est à l’appréciation de chacun. D’un côté on ne peut que reconnaître que
jouer ce petit jeu du «je construis une histoire fausse en lui donnant un
aspect réaliste» a de quoi faire tourner des têtes, et clairement la Corée du
Nord n’est pas la cible la plus intelligente du moment (il s’agit d’un Etat
dangereux sur le plan international). Ceci étant, le plus intéressant dans la remarque
du journal reste la conclusion, qui est une preuve évidente que si haine il y
a, elle est très forte chez les Nord Coréens. Le système est toujours une
dictature violentecausant la famine de son peuple, et possédant l’armée la
plusimportante du monde en nombre de soldats (le moyen le plus efficace
d’avoir un revenu décent est de s’engager dans l’armée). Et le fait que les
dirigeants ne cachent pas leur intention d’utiliser l’arme atomique dans le cas
d’une guerre n’a rien de rassurant. Bref, si accuser Ghost Recon 2 est largement
débile (d’autant plus que Ubi Soft est une boîte française et non américaine),
on ne peut pas dire que sur le coup les scénaristes aient joué de finesse face à
une menace qui elle est bien réelle. Dans ces temps de tensions diplomatiques
intenses, ce n’est peut être pas une idée lumineuse que de lancer de tels
scénarii.
Le scénario en question : suite à une famine, un général
Nordd Coréen détourne l’aide alimentaire vers l’armée et gagne du pouvoir. En
réponse, la Chine arrête ses ventes d’armes et la Corée du Nord se dirige vers
son ancien allié, la Russie. Des soulèvements du peuple ne supportant plus la
famine permet au général de prendre le pouvoir, il accuse la Chine pour cette
famine et décide de lancer une invasion. Craigant une escalade nucléaire avec la
Russie, la Chine fait appel à l’aide internationale, et c’est là que les équipes
Ghost entrent en jeu.
A noter
tout de même que Red Storm précise (justement) qu’il ne s’agit pas d’un amalgame
avec le pouvoir actuel mais que les méchants ne sont d’un groupe de généraux
ayant pris le pouvoir. Précision importante tout de même.
Source : Stars and Stripes