Chronicles of Riddick
Chronicles of Riddick a cela de particulier qu’il est le fruit
d’une collaboration étroite entre le studio de développement du jeu (Starbreeze
Studios), le distributeur (Vivendi Universal), et surtout l’acteur principal
(Vin Diesel). Au lieu de nous proposer une resucée de l’histoire du prochain
Riddick (préquelle de Pitch Black), l’équipe suédoise et les exécutifs du film
se sont mis d’accord pour non pas faire une adaptation de son histoire, mais
bien un jeu tiré de l’univers Riddick. Ainsi, et contrairement au Seigneur des
Anneaux d’Electronic Arts par exemple, Chronicles of Riddick offre à ses
développeurs bien plus de libertés qu’à l’accoutumée.
L’action se passe donc
avant même le prochain « Chronicles of Riddick », et représente ainsi une «
préquelle de la préquelle » de l’excellent Pitch Black. Vous y incarnez Riddick
(Vin Diesel), un dangereux criminel gonflé à la testostérone et possédant le don
de voir dans la nuit (un Sam Fisher du futur si vous préférez). A peine débarqué
dans la prison-sanctuaire de Butcher Bay, qui rappelle férocement l’ambiance
d’Alien 3, vous n’avez qu’une idée en tête : vous casser et occire Johns, le
chasseur de prime qui vous a capturé et transféré dans cette boucherie (on le
retrouve d’ailleurs dans Pitch Black pour info).
Le décor bien glauque posé, l’aventure commence enfin et le jeu
vous met déjà quelques high kicks dans la face, le premier étant clairement
graphique. N’y allons pas par quatre chemins, CoR est l’un des plus beaux jeux
de la Xbox, rien de moins. Alors qu’on était tous en train de fantasmer sur les
images de Doom 3, ces diables de chez Starbreeze nous ont pondu un jeu
absolument magnifique, qui a de quoi faire frémir les exécutifs d’ID Software
nous ayant bassinés depuis deux ans avec le caractère révolutionnaire du
prochain Doom. Attention cependant, Ed Warner m’a confirmé que la version E3 de
Doom 3 affichait tout de même des graphismes encore plus fins que CoR, mais
bordel, quel travail accompli ! Certaines modélisation frisent carrément la
perfection pour la génération actuelle de consoles (rahhh Vin Diesel est photo
réaliste !!), les environnements sont superbement texturés, les éclairages
dynamiques sont plus que probants et les animations souvent impressionnantes.
Malheureusement tout n’est pas non plus parfait, et on regrette un léger effet
de flou pour cacher un aliasing légèrement présent. De plus, et c’est assez
incompréhensible, certaines cut scenes sont horriblement aliasées (bien plus que
le jeu lui-même), ce qui semble indiquer que les développeurs sont un peu passés
à côté de leur sujet sur ces phases. Enfin, les textures si belles à distance
raisonnable s’avèrent désespérément plates de très près, ce qui ne manquera pas
de choquer les perfectionnistes. Mais même malgré ces défauts techniques,
évoluer dans Riddick est un émerveillement pour les mirettes et en calmera plus
d’un, surtout eu égard de l’importance limitée de ce projet comparativement à
celle d’un Doom 3.
Autre point vraiment trippant, le gameplay semble très bien
pensé. Avec une maniabilité FPS proche d’un Halo et des idées rappelant le
Breakdown de Namco (notamment les phases de fight aux poings), mais aussi des
phases infiltration plutôt agréables, CoR offre du plaisir ludique à l’état pur
en jouant la carte de l’efficacité. Les armes sont jouissives à utiliser (avec
en plus d’excellents bruitages), les possibilités à mains nues sont très bien
exploitées, et le tout répond à merveille (un très léger auto aim permet de
combler les lacunes du jeu à la manette). On note cependant que la sensibilité
des sticks analogiques reste très basse, même configurée à fond, ce qui ne
manquera pas de faire pester les habitués des FPS à la visée très sensible. De
plus, après pas mal de stages il faut reconnaître que l’aventure semble un peu
tourner en rond et il n’est pas impossible que sur la durée tout cela devienne
répétitif.
Enfin dernier point qui impressionne : l’ambiance. Avec un jeu
d’acteurs et des dialogues excellents (Vin Diesel a passé plus de 18 heures pour
doubler son propre personnage), des petites touches d’humour « à la Riddick »
parsemant le jeu et un design général très réussi, CoR pose une ambiance
vraiment trippante et digne d’un grand jeu, voire d’un bon
film.