1st Look

22.09.2004 à 14h15 par

Forza or not Forza ?…

L'article qui suit a été rédigé par un ami américain (celui qui vous avait proposé le test de Full Spectrum Warrior), qui a pu s'essayer au jeu de caisse de Microsoft durant le salon PAX (Penny Arcade Exposition) à Seattle, début septembre. Il nous paraît intéressant de relayer son opinion sur la version qu'il a pu tester à l'occasion de ce salon, et on espère que la version définitive saura redresser certaines lacunes présentées ici. En tout cas son premier avis est sans appel... On précise donc bien qu'il s'agit d'un avis de joueur, et on attendra une version avancée pour vraiment se prononcer. En attendant ça permet de recadrer un peu ses espérances...

S’il vous plaît, que quelqu’un m’explique pourquoi il y a tant

de grabuge autour de ce jeu. C’est celui sur lequel j’ai passé le plus de temps

[durant le salon], simplement parce que pendant un long moment j’étais persuadé

que je devais avoir raté une chose essentielle qui rendrait le jeu amusant.

Alors que j’avais laborieusement arpenté diverses courses – des circuits les

plus simples, aux niveaux intermédiaires – je me suis posé et ai réfléchi à ce

que l’industrie du jeu vidéo était devenue dernièrement, effrayé qu’elle ait

sombré à un niveau si bas qu’elle en vienne à soudoyer les médias pour obtenir

de bons tests, ou, dans le cas précis de Forza Motorpost, à ne vendre un jeu que

sur le seul fait de concurrencer une franchise populaire pour se faire de la

publicité [en faisant croire qu’on aura bientôt l’alternative à un best seller

du voisin]. Et en l’occurrence cela va encore plus loin, puisqu’en plus de

vouloir concurrencer Gran Turismo 4, Forza est annoncé comme le GT killer. Après

avoir passé pas mal de temps sur le titre, j’ai quitté la borne une bonne fois

pour toutes avec un léger sourire de dépit et du chagrin.




Trêve de bavardages, venons-en à l’aspect technique. Face à la

désormais vieille de dix mois démo « Gran Turismo 4 Prologue », il est clair que

d’excellents graphismes signifient davantage que des nombres de polygones et des

effets ; et d’une manière ou d’une autre, tournant sur un hardware se targuant

de proposer bien plus de puissance et de possibilités, Forza est au mieux un

cran en dessous de ce qu’il vise. Ce n’est pas une image : sur la version

présentée à la Penny Arcade Expo 2004 (Seattle – septembre), Forza fait montre

d’une maniabilité, d’effets de réflexion et de décors de moins bonne qualité que

son concurrent direct. J’ajouterai personnellement que les effets de particule y

manquent tout autant, et qu’il y a toujours pas mal d’améliorations à apporter

dans le domaine du son et du moteur physique, mais ces deux points sont déjà

plus subjectifs.




La maniabilité reste l’enjeu majeur de Forza Motorsport, avant

tout autre. Alors que j’étais un peu mal à l’aise lors de virages un peu tendus,

j’ai trouvé qu’il n’était pas trop difficile d’éviter d’entrer dans un mur,

contrairement à ce j’avais imaginé à la vue des vidéos de l’E3. Cependant, il y

a toujours matière à s’interroger sur la sensation de vitesse durant la course.

Lorsque le compteur de ma Audi R6 affichait 40 Mph, j’y croyais. Un moment plus

tard, lorsque celui-ci indiquait que le véhicule atteignait les 60 Mph, je

n’avais ressenti aucun changement, que ce soit en vue interne ou externe. A 110

Mph affichés, j’estimais ma vitesse aux alentours des 70 Mph… au mieux. C’était

lors de mon onzième essai sur le jeu…




Revenons-en aux graphismes et à l’impression générale. De nos

jours les graphismes sont une chose, mais l’animation en est une autre, et

lorsque le jeu tourne et que l’on combine les deux, l’importance du nombre de

polygone et des chiffres en tera flops sont bons à jeter. Forza souffre à ce

niveau à cause de ses environnements bâclés. La route est généralement bump

mappée, reflète les lumières à souhait, et une légère végétation flattant la

rétine est visible ; mais ces efforts contrastent fortement avec l’aspect

presque cartoon des immeubles, panneaux et glissières, qui ensemble fusionnent

en un mélange étrange, ou trop pâle ou trop contrasté, mais jamais dans le ton.

Bref, l’aspect visuel manque cruellement de cohérence, donnant au final une

expérience peu immersive au joueur (ou du moins à moi-même). Qu’est ce que cela

signifie ? Eh bien, lorsque je jouais à Project Gotham Racing ou à Rallisport

Challenge – pire, simplement lorsque je regardais des personnes jouer à ces deux

jeux – je ne me posais aucune question (un signe que tout était à sa place,

quelque chose de positif). Forza lui donne le sentiment de parcourir un monde où

les taudis coexistent avec les résidences secondaires dans une même rue, bref

manque d’homogénéité.




Les louanges, ce jeu en mérite évidemment quelques unes. Je dois tout d’abord

être honnête et préciser qu’il y avait assez peu de choses dans les décors où

j’ai évolué, alors peut être que conduire dans une ville terminée sera une

expérience différente de celle décrite. Aussi, à la défense de Forza Motorsport,

la gestion des dégâts offre un rendu très convaincant et permet même de mieux

mettre en avant la plastique des voitures modélisées qu’avec un moteur ne les

gérant pas. Par ailleurs, alors que le très vanté moteur physique est assez peu

impressionnant, les dégâts ont un réel impact sur la conduite, contrairement à

un Gran Turismo 4 Prologue bien pauvre dans le domaine. GT4, pour ce qu’on en

connaît, n’a de toute façon rien à faire valoir pour concurrencer la qualité du

système de dégâts de Forza, donc lui pardonnera ses quelques faiblesses à ce

niveau. Enfin, j’admets ouvertement (j’essaie même de m’en convaincre) que les

travers graphiques mentionnés sont peut être le résultat de divers essais non

concluants toujours en développement. Et je me dois également de préciser que

Gran Turismo est un jeu dans lequel j’ai pris plaisir à m’investir seul, alors

que PGR et RSC sont des titres auxquels j’aime jouer seul ou à plusieurs. Cela

dit, pour moi Forza Motorsport est un jeu sur lequel je n’aurais aucun plaisir à

jouer entre amis, ni même l’envie de m’y investir.

Par Volucritas, sur une version du jeu essayée début

septembre lors du PAX de Seattle

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the original version of this article

En dépit des concessions qu’on pourrait lui accorder, et si l'on s'en tient à la version essayée, difficile de se battre en faveur de Forza Motorsport alors que Gran Turismo 4 était déjà plus réussi sur bien des aspects il y a de cela un an. Avec les deux titres annoncés pour un futur proche l’un comme l’autre, Gran Turismo a de fortes chances d’afficher un rendu d’un raffinement que Forza Motorsport ne peut espérer atteindre. Pour résumer, j’ai personnellement l’impression que : 1) Microsoft prend des risques inconsidérés en comparant son jeu à Gran Turismo 4, alors que Polyphony Digital travaille depuis bien plus longtemps sur son bébé que Microsoft sur le sien. 2) Le jeu a besoin d’une, voire deux saisons supplémentaires pour améliorer son look et ses sensations. Pour l’heure si l’on prenait deux télévisions identiques et qu’il était possible de conduire dans les mêmes rues avec le même véhicule et les mêmes réglages, aussi bien les spectateurs que les joueurs préfèreraient très certainement Gran Turismo 4 à Forza Motorsport.

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