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13.01.2005 à 00h24 par

Les éditeurs français au bord du gouffre

Il y a des news qu’on n’aimerait jamais écrire même en cauchemar mais on ne peut passer sous silence la lente agonie qui affecte l’ensemble des éditeurs français. Dans quelques mois ou avec de la chance dans quelques années la France ne possèdera plus un seul éditeur majeur dans le secteur du jeu vidéo. Un gâchis monstrueux.

Après la disparition de Cryo et Titus pour les plus connus les mauvaises

nouvelles s’accumulent inexorablement pour UbiSoft, Vivendi et Infogrammes

malgré une probable augmentation du marché français d’environ 30 % en 2004.

Infogrames, la maison mère de l’américain Atari, est actuellement le premier

éditeur de notre pays et celui qui disparaîtra certainement le premier. En effet

selon Jean-Claude Larue, délégué général du syndicat des logiciels de

loisir (SELL), Infogrames est le Titus de demain du fait de

sa mauvaise gestion et du coût de développement de plus en plus élevé pour un

jeu vidéo (environ20 millions d’euros actuellement).
Le très médiatique Bruno

Bonnel a déjà annoncé qu’il démissionnera s’il n’obtient de ses actionnaires un

accord sur son plan de restructuration (500 millions de dettes pour 700 millions

de CA). «Le président d’une société doit partir s’il est désapprouvé par une

majorité d’actionnaires, a-t-il affirmé. Les rats pensent déjà à quitter le

navire…

Vivendi Universal Games qui n’a jamais trouvé un acheteur valable vient

d’annoncer la suppression, en France, de 89 salariés, 380 postes avaient déjà

été supprimés l’année dernière. La société cumule sur les neuf derniers mois

une perte de 185 millions d’euros pour un CA de 211 millions.

Cela revient à dire, en simplifiant au maximum, que Vivendi perd 52 € quand il

vend un jeu 60 €, sans commentaire…

Ubi Soft, le deuxième éditeur de l’hexagone, propriétaire de licences

prestigieuses est actuellement victime d’une agression de la part du numéro un

mondial du secteur, Electronic Arts. Son incapacité a trouvé des alliés

provoquera certainement sa chute et l’ogre américain profitera instantanément de

ses licences, navrant…

La France est le seul pays européen

possédant encore plusieurs acteurs majeurs dans le secteur malheureusement cette

situation est appelée à disparaître. Nos éditeurs ont manqué le virage du»

mass market» contrairement à Electronic

Arts

La situation n’est pas non plus idyllique

dans les autres pays ou sur les autres continents. Acclaim est mort, Eidos est

quasiment mort

, Sega a du

mal à s’imposer comme éditeur tiers, Capcom et Namco cherchent un allié, Konami

se restructure pour faire face aux coûts de développement, Codemasters est dans

le rouge et souffre de l’essoufflement de ses licences, Activision et THQ

semblent être les prochaines cibles d’Electronic Arts…

Sources : L’Expansion/LaTribune/JDLI/SELL

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