Les éditeurs français au bord du gouffre
Après la disparition de Cryo et Titus pour les plus connus les mauvaises
nouvelles s’accumulent inexorablement pour UbiSoft, Vivendi et Infogrammes
malgré une probable augmentation du marché français d’environ 30 % en 2004.
Infogrames, la maison mère de l’américain Atari, est actuellement le premier
éditeur de notre pays et celui qui disparaîtra certainement le premier. En effet
selon Jean-Claude Larue, délégué général du syndicat des logiciels de
loisir (SELL), Infogrames est le Titus de demain du fait de
sa mauvaise gestion et du coût de développement de plus en plus élevé pour un
jeu vidéo (environ20 millions d’euros actuellement).
Le très médiatique Bruno
Bonnel a déjà annoncé qu’il démissionnera s’il n’obtient de ses actionnaires un
accord sur son plan de restructuration (500 millions de dettes pour 700 millions
de CA). «Le président d’une société doit partir s’il est désapprouvé par une
majorité d’actionnaires, a-t-il affirmé. Les rats pensent déjà à quitter le
navire…
Vivendi Universal Games qui n’a jamais trouvé un acheteur valable vient
d’annoncer la suppression, en France, de 89 salariés, 380 postes avaient déjà
été supprimés l’année dernière. La société cumule sur les neuf derniers mois
une perte de 185 millions d’euros pour un CA de 211 millions.
Cela revient à dire, en simplifiant au maximum, que Vivendi perd 52 € quand il
vend un jeu 60 €, sans commentaire…
Ubi Soft, le deuxième éditeur de l’hexagone, propriétaire de licences
prestigieuses est actuellement victime d’une agression de la part du numéro un
mondial du secteur, Electronic Arts. Son incapacité a trouvé des alliés
provoquera certainement sa chute et l’ogre américain profitera instantanément de
ses licences, navrant…
La France est le seul pays européen
possédant encore plusieurs acteurs majeurs dans le secteur malheureusement cette
situation est appelée à disparaître. Nos éditeurs ont manqué le virage du»
mass market» contrairement à Electronic
Arts
…
La situation n’est pas non plus idyllique
dans les autres pays ou sur les autres continents. Acclaim est mort, Eidos est
quasiment mort
, Sega a du
mal à s’imposer comme éditeur tiers, Capcom et Namco cherchent un allié, Konami
se restructure pour faire face aux coûts de développement, Codemasters est dans
le rouge et souffre de l’essoufflement de ses licences, Activision et THQ
semblent être les prochaines cibles d’Electronic Arts…
Sources : L’Expansion/LaTribune/JDLI/SELL