L’Etat français joue enfin le jeu du jeu vidéo
"On est là car c’est une activité culturelle et artistique" a déclaré le Ministre de la Culture et de la Communication,Renaud Donnedieu de Vabres, alors qu’il était accueilli dans les locaux Ubisoft à Montreuil par Yves Guillemot en personne.
Serait-ce le début de la reconnaissance pour le jeu vidéo français ? En tout cas, c’est bien parti pour, puisqu’à l’occasion de sa visite, le Ministre a annoncé qu’un dispositif de crédit d’impôt serait bientôt mis en place pour épauler l’industrie vidéoludiquefrançaise. Le projet doit encore recevoir l’aval de Bruxelles pour pouvoir être appliqué.
Concrètement, comment ça marche ? Simple : les studios de développement installés sur le territoire français pourront se voir rembourser entre 20% et 30% de leur investissement lors de la création d’un nouveau jeu.
Les développeurs français, Ubisoft en tête, ont exprimé une vive satisfaction. En effet, ça faisait longtemps qu’ils attendaient ça. Peut-être trop même, puisqu’il n’est pas encore certain que l’aide porte ses fruits. Mais en tout cas, c’est une vraie bonne nouvelle pour l’industrie française, qui va pouvoir monter plus de titres à un moindre coût, sans être obligée de se délocaliser et en bénéficiant plus aisémentdes talents des développeurs hexagonaux. Auparavant, développer un jeu coûtait trop cher, et par conséquent,les activités allaient se faire ailleurs.
La mesure commençait à être nécessaire, puisque de nombreux studios se sont exilés à l’étranger, notamment au Canada, qui offre beaucoup d’aides aux développement de jeux. Pourtant, la France est l’un des tout premiers acteurs du jeu vidéo dans le monde, seulement devancée par les Etats-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne.
A l’heure où les coûts de développement explosent, la France se met enfin au diapason avec ce crédit d’impôt qui montre que le jeu vidéo est considéré par les hautes autorités comme un composant à part entière de la culture et un ambassadeur du savoir-faire français à l’étranger. Et on sait combien la "french touch" est appréciée par les joueurs du monde entier.
Source : Les Echos