Driver : Parallel Lines
Un retour aux sources innovant (si, c’est possible !)
A la manière de Tomb Raider depuis 10 ans, Driver 4 doit "revenir aux sources". Ce terme est généralement usité dans le monde du jeu vidéo pour dire de façon plus politiquement correcte : "Bon, ok, on a foiré le dernier, mais là ça va être comme dans le premier qui était bien, lui". L’aspect plutôt positif, c’est que Reflections et Atari, en dépit du succès commercial de Driv3r (eh oui, il s’est bien vendu l’animal), semblent conscients des lacunes de ce dernier et ont l’air de vouloir donner un nouveau souffle à leur série. On a envie de dire que c’est tant mieux. Dans l’optique de ce retour aux sources, les phases à pied ont été drastiquement réduites (la plupartdu temps, on sera derrière son volant, et nos petons nous serviront surtout à changer de bagnole). Désormais, la voiture revient au premier plan dans Driver, et c’est finalement plutôt logique, vu l’orientation de la série.
Une balade dans New York
Contrairement au précédent épisode, on ne visitera pas plusieurs pays, plusieurs villes dans Driver 4. Le jeu est entièrement centré sur un New York reproduit "infidèlement". A la façon de Rockstar avec GTA (tout en collant néanmoins un peu plus à la réalité), les développeurs ont choisi de ne pas modéliser la métropole américaine brique par brique, mais de l’aménager afin d’améliorer l’expérience de jeu, histoire qu’on ne se fasse pas suer en mettant deux heures pour aller d’un point à un autre. Ainsi, on peut passer rapidement de Manhattan à Brooklyn, de Brooklyn au Queens, du Queens à Harlem etc. Ilen résulte un plus grand dynamisme.
La carte de la ville sera d’un grand secours, puisqu’elle indiquera les endroits clés pour avancer dans le titre. La progression s’articulera autour de missions diverses éparpillées dans les quartiers de NY. Filatures, poursuites, assassinats, vols de voitures classiques alterneront avec quelques originalités (jauge de peur du passager à remplir – un classique dans Driver – ou encore courses de rues et sur circuit, avec parfois pour objectif de tout faire pour qu’un autre concurrent l’emporte). Même si l’essentiel résidera dans la conduite, simple et intuitive (les dérapages ont quand même un feeling un peu bizarre), on disposera d’un réel arsenal dont on pourra faire usage dans des phases de shoot rappelant fortement, là encore, GTA. Des systèmes de lock automatique et manuel seront disponibles afin de s’adapter aux différentes situations, mais force est de constater que Driver souffre dans ce domaine des mêmes tares que le titre de Rockstar. Les fusillades sont un peu molles, pas précises pour un sou et se font rapidement voler la vedette par la conduite, où d’ailleurs le tir embarqué est déjà mieux géré. Axé sur le plaisir de jeu immédiatavant tout, Driver 4 proposera quelques options originales. Par exemple, on pourra personnaliser ses voitures, booster leurs caractéristiques et les conserver au garage de son "QG". Aucune limite : on pourra posséder autant decaisses que l’on souhaitera et en cas de destruction, les modèles personnalisés seront toujours présents bien au chaud dans l’entrepôt. Dans un autre registre, si on échoue au cours d’une mission, une option permettra de rapidement revenir en arrière, pour immédiatement retenter sa chance sans avoir à repasser par briefing et/ou parcours fastidieux.
Driver, ce tombeur…
Une des principales attractions de Driver 4, ce sera la passage des années 70 à notre époque, en 2006. En effet (attention à ceux qui ne veulent vraiment rien, mais alors rien savoir de l’histoire, ne lisez pas ce qui suit), le joueur incarnera un petit malfrat qui va faire son chemin dans le monde du crime dans les 70′s. Manque de bol, il va se faire trahir par ses complices et aller en tôle pendant 28 ans. A sa sortie, en 2006 donc, il va tout faire pour retrouver ses anciens compagnons et se venger (un scénario à la Kill Bill, comme on nous l’a ô combien astucieusement fait remarquer). La première partie nous plonge au coeur des années baba cool, avec des musiques bien typées seventies, des voitures typiques et des passants en pattes d’eph. Après les 28 ans de détention du héros, tout change : notre homme vieillit, la ville se modernise, les voitures changent, les passants arborent un look plus actuel, les policiers deviennent plus agressifs, les armes sont plus évoluées, les upgrades pour véhicules se multiplient etc. Deux époques qui correspondent presque à deux univers différents (avec des passerelles entre elles, commes les véhicules stockés dans les 70′s qui restent dispo en 2006), une vraie bonne idée.
La technique met-elle en valeur le tout ? Pas de façon remarquable. Les graphismes soufflent le chaud et le froid, avec une profondeur de champ de vision parfois impressionnante, des voitures bien faites, mais des textures et modélisations très moyennes en général, tout comme l’animation des personnages. Le reste est plutôt satisfaisant : pas de ralentissements et peu de temps chargements. Pour un espace de jeu aussi étendu, c’est une performance. Le scénario est rythmé par de magnifiques cinématiques bien doublées et parfaitement mises en scène.
A noter que la version qui nous a été présentée était celle tournant sur PS2. La mouture Xbox bénéficierad’un contenu identiquemais de graphismes plus riches.