Cette Next-Gen qui dérange
La transition entre la génération des Xbox, PS2, GameCube et celle des surpuissantes PS3 etXbox 360 ainsi que de la mystérieuse Revolution ne fait que commencer. La nouvelle console de Microsoft, sortie très tôt par rapport à ses futures concurrentes,constitue pour le momentle seul exemple concret de machine Next-Gen.Néanmoins, sans vouloir faire de mauvais jeu de mot (comme à notre habitude), on pourrait utiliser aujourd’hui le terme de "Next-Gêne".
Pourquoi ? C’est dans la bouche de John Geoghegan, ancien vice-président marketing chez Lucas Arts, qu’on trouve certains éléments de réponse. S’exprimant au cours de la Game Marketing Conference mercredi dernier, il n’a pas mâché ses mots et s’en est directement pris aux concepteurs de consoles.
"Les éditeurs n’ont peut-être pas été innovants avec leurs dernières sorties, mais nous sommes en pleine phase de transition hardware."
"Le consommateur ne sollicitait pas de machines Next-Gen. Je pense que s’il y a quelqu’un à blâmer, ce sont les concepteurs hardware, pas les concepteurs de jeux. C’est le hardware qui nous tue."
Ces propos, même s’il mériteraient d’être quelque peu nuancés, font référence à une réalité : l’ensemble de l’industrie vidéoludique a connu une fin d’année 2005 aux résultats particulièrementmoroses. Oui, vous avez bien lu "fin d’année", cette période habituellement si lucrative pour les éditeurs.Nombre de ces derniersvoient actuellement leurschiffres baisser, à commencer par Electronic Arts, n°1 mondial de l’édition.
Chez le géant américain, on retrouve les mêmes motsque ceux du discours de Geoghegan.
"Nous sommes dans une période de transition entre les consoles d’ancienne génération, comme la PlayStation 2, et les consoles de nouvelle génération telle que la Xbox 360" déclareGerhard Florin, directeur général pour l’international chez EA.
Le phénomène d’attente engendré par l’arrivée imminente de nouvelles consoles nuit aux ventes sur les machines de la génération actuelle qui baissent sensiblement. Des pertes que les jeux Next-Gen, encore peu nombreux et ne disposant pas encore de vastes quantités de supports propres à les faire tourner (surtout quand ils sont produits en trop petites quantités, comme la 360), ne suffisent pas à contrebalancer.
Mais le hardware est-il vraiment le seul responsable ? La faible créativité actuelle joue sans doute un rôle de taille dans l’affaire, comme l’évoquait ci-avant Geoghegan,et est d’ailleurs pointée du doigt par certains analystes, comme Lowell Singer de SG Cowen & Co. Ce ne sont pas les titres Xbox 360 actuellement commercialisésqui dérogent à la règle.
Cependant, quelque soient les raisons précises de cette "crise", les résultats sont là : licenciements, pertes, jeux annulés ou retardés. Le phénomène pourrait se poursuivre durant quelques mois selon Wedbush Morgan Securities, bureau d’analyse américain.