Ventes et notes de jeu : le divorce effectif
C’était un fait plus ou moins connu, c’est à présent reflété parla vérité des chiffres : les notes décernées aux jeux vidéo ne correspondent absolument pas à leur succès commercial. Ce bilan est tiré d’une étude menée par la société SIG sur 1200 jeux dont le but a été de comparer la moyenne des notes reçues et les chiffres commerciaux desdits titres.
"Nous pensons qu’une note de jeu, dans la plupart des cas, n’est pas un outil fiable pour prédire le succès commercial d’un produit. Il y a des exemples isolés de fortes corrélations entre ces deux facteurs, mais ce sont des exceptions. Nous croyons qu’une note seule, prise hors contexte, est largement inutile." assène le rapport.
Expliqué comme ça,on pourraitcroire à une évidence. Tout amateur le sait.Dansles milieux artistiques ou approchant, une bonnecritique n’estjamais la garantie d’un succès et inversement. Deux raisons à cela : d’abord la critique, a fortiori dans un domaine artistique, ne peut se targuer de détenir la vérité sur une oeuvre. Ensuite, le grand public n’est pas forcément intéressé par la "qualité" telle qu’on peut la définir. On peut ne pas apprécier un Woody Allen et passer des soirées entières à visionner la filmographie de Steven Seagal, on peut préférer passer quelques minutes à faire le zouave dans Enter the Matrix que de s’investir dans une aventure profonde et stylisée de l’acabit de Shadow of the Colossus.
Néanmoins on peut se poserquelques questions si on considère la note comme un conseil d’achat. A quoi servirait-elle alors ?Les acheteurs ne suivraient-ils donc pas les conseils ? Ce serait oublier que beaucoup de ces acheteurs ne lisent pas la presse spécialisée. Il n’y a donc pas uniquement des choix, il y a aussi un manque de connaissance du marché et de ses produits.
Et pourtant ! Les éditeurs de jeux sont les premiers à afficher sur leurs boîtes, en lettres d’or,les bons résultats accordés par les spécialistes. Ils s’en servent (dans les limites de la logique bien entendu : les mauvaises notes ne sont pas affichées) et y accordent une certaine importance. Question de reconnaissance sans doute.La note, c’est un des piliers centraux de l’industrie, un vieux meuble qui, au delà d’une quelconquesignification économique, a une place bien définie et quasi-inamovible. Un statut très particulier que n’auront jamais les facteurs plus parlants dans la prédiction des ventes, comme la date de sortie, le prixoule nomde la licence d’un titre.
