Jeu vidéo français : le crédit d’impôt rejeté par le Sénat
Les acteurs de l’industrie française du jeu vidéo vont devoir encoreattendre pour voir s’appliquer le fameux crédit d’impôt promis par le gouvernement depuis de nombreux mois. L’amendement prévoyant sa mise en place a en effet été rejeté par le Sénat la nuit dernière par 184 voix contre 122.
La mesure, qui a pour but d’aider les créateurs français face à la concurrence étrangère par le biais de rembousements partiels des coûts de développement, a donc un peu de plomb dans l’aile, ce que déplore Antoine Villette, PDG de Darkworks (Alone in the Dark : The New Nightmare, et plus récemment Cold Fear).
"[C'est]une grande déception, a-t-il déclaré à l’issue du vote. Nous ne comprenons pas les raisons de l’opposition à cette mesure sur laquelle nous avons travaillé en commun [avec les gouvernements successifs]."
Peut-être, au hasard, que les récents événements et le retour sur le devant de la scène du débat sur l’influence des jeux vidéo ont joué dans la décision des sénateurs.
[MAJ] Guillaume de Fondaumière, Président de l’Apom, s’est lui aussi dit choqué de la décision du Sénat vis-à-vis d’une mesure qu’il estime indispensable.
"Nous sommes atterrés par ce vote et le compte rendu de cette séance qui devait enfin entériner la mesure crédit d’impôt jeu vidéo tant attendue par les professionnels du secteur" a-t-il asséné.
"Après notre appel solennel la semaine dernière suite à"l’oubli" de la soutenance de cette mesure la semaine dernière au parlement, nous avions lancé un appel tout azimut par voix de presse pour que les sénateurs se mobilisent en faveur du jeu vidéo. Plusieurs Ministres – et pas des moindres – nous ont assuré du soutient du gouvernement. 11 sénateurs (UMP et SRDE) ont finalement présenté l’amendement au Sénat."
"Au final, les députés communistes et UMP ont voté à 182 voix contre l’amendement, laissant seuls les socialistes et quelques sénateurs de la majorité voter en faveur de cette mesure (122). C’est ahurissant…"
"Après 4 ans de discussions, nous avions élaboré ces trois derniers mois avec le gouvernement un agenda très précis sur la mise en place de la mesure CIP. Le Ministre de la Culture avait lui-même indiqué à Madame Kroes que les élus français allait voter le CIP avant la fin de la législation actuelle afin qu’elle puisse être mise en oeuvre immédiatement après le feu vert de Bruxelles. Cet agenda permettait, pour le cas où la Commission donnait son aval dans les six mois, d’accélérer le processus, la situation des studios français étant jugée très préoccupante. Je ne comprends pas cette cacophonie gouvernementale. Tous les domaines culturels ont obtenu leur crédit d’impôt ces deux dernières années, nous sommes le dindon de la farce."
"C’est lamentable" conclut-il.