Le monde est en feu et Bono de U2 pourrait venir en aide
A première vue, rien ne lie les studios de développement et le charismatique chanteur irlandais. En fait, il faut aller chercher loin…aussi loin qu’au Venezuela ! Non pas que le leader du groupe U2 y passe ses vacances (sa maison secondaire est à Eze sur la Côte d’Azur, il m’y invite chaque année) mais parce que c’est le pays où se déroulera le scénario de Mercenaries 2 : World in Flames. Certes, mais vous n’y voyez toujours pas de corrélation entre le titre de Pandemic Studios et l’interprète de « In the Name of Love » qui, à notre connaissance, ne participera à aucune bande originale.
Il faut, pour comprendre, effectuer une petite pirouette. Nous avions déjà évoqués en nos pages l’idée que les jeux de stratégie militaire ultra réalistes et se déroulant dans des villes existantes sont susceptibles de déplaire aux autorités de ces dits pays. Si le réalisme participe à l’authenticité et à l’expérience de jeu, il engrange en parallèle des réactions négatives de la part de hautes instances. C’est au tour du Venezuela de manifester son mécontentement après avoir appris que, dans l’histoire de ce second volet, des mercenaires sont engagés pour mettre fin aux agissements d’un dictateur au caractère exécrable. Rapidement les autorités locales y ont vu un parallèle avec la relation trouble qu’entretiennent les Etats-Unis et le leader Hugo Chavez et pensent que le titre fait partie d’une propagande contre leur pays.
En conséquence, une organisation (Venezuelan Solidarity Network) tente de réunir des signatures afin de stopper le développement du jeu. Le nom de Bono est apparu car le leader de U2 est l’un des dirigeants du groupe Elevation Partners, une compagnie qui s’avère être l’une des principales actionnaires du partenariat entre BioWare et Pandemic Studios. A ce titre, l’organisation susnommée espère que la popularité du chanteur (très engagé de surcroît) permettra de changer la donne, elle explique : « The aim of the video game is full devastation, so any person who moves should be shot and the buildings, such as the headquarters of PDVSA, the Venezuelan public oil company, can be destroyed. Our concern is that this game will only deepen an already antagonistic relation ship between the US and Venezuelan governments. Millions of Venezuelans fear an invasion from the US, knowing that a company that works for the US military has created a game in which their country is completely destroyed will increase those concerns”.
En effet, les studios de Pandemic ont bien travaillé pour l’armée américaine en produisant un programme d’entraînement dont la version « édulcorée » devint la série des Full Spectrum Warrior. Les signatures seront réunies jusqu’au 31 mars – date à laquelle Bono recevra cette requête. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cette demande est faîte puisqu’il y avait déjà eu prise de contact en juillet dernier. Le gouvernement local y voit clairement une « agression impérialiste » et réitère son objection, mais les studios de développement ont réagi, cette fois-ci, par le biais de son co-fondateur Josh Resnick : « While we’re flattered that people think Mercenaries 2 is a commentary on the real world, it is just a video game and as they say in the movies, all characters and events aure purely fiction. Our setting provides gamers with the overall look and feel of Venezuela, although it is not an accurate street by street depiction and the characters as well as the storyline are completely made up ». Reste à savoir qui aura le dernier mot mais rares sont les cas où la production d’un jeu fut arrêtée, autrement que pour des motifs financiers.