Sony : une année fiscale qui se termine dans la morosité
C’est aujourd’hui 16 mai que la firme Sony est supposée fournir les résultats de l’exercice fiscal 2007 (terminé au 31 mars dernier). Avant même de consulter les chiffres officiels, la division asiatique de Bloomberg a demandé à onze analystes du marché japonais de dresser un bilan suite aux péripéties de la Playstation 3. En effet, en dépit de bonnes ventes du côté de leurs produits multimédia comme les télévisions de modèle Bravia ou d’une bonne santé pour la division cinéma (avec dernièrement le succès pharamineux de Spiderman 3), c’est la partie « jeux vidéo » qui pêche et entraîne de sérieuses pertes.
Les pertes nettes de la compagnie basée à Tokyo ont augmenté de 75,8 milliards de yens, soit 630 millions de dollars pour le seul quatrième trimestre de son année fiscale (pour information, elles étaient de 66,5 milliards de yens l’année dernière à la même période). La perte totale de la division « jeux vidéo » s’élève à 121 milliards de yens pour le quatrième trimestre et atteint un déficit record de 245 milliards de yens d’après le chiffre medium calculé à partir des données des onze analystes. Le résultat s’explique en grande partie par les ventes jugées moyennes de la Playstation 3 dont Nintendo s’affiche comme le concurrent le plus dangereux puisque pour une PS3 se vendent deux Wii actuellement.
En conséquence, rehausser les performances de la branche « jeux vidéo » sera l’un des points majeurs de l’année fiscale 2008 a souligné Naoki Fujiwara de Shinkin Asset Management. Dans cette optique, Howard Stringer (65 ans) – qui a repris du service en 2005 – a promis d’augmenter le profit de la compagnie de 5% de son revenu d’ici mars 2008. Pourtant, bien que Sony arrive en troisième position en termes de vente de consoles next gen, elle reste celle qui en aura écoulé le plus si l’on tient compte de la PSOne et la PS2 (205 millions d’unités vendues dans le monde depuis 1995). Concernant les consoles nouvelle génération, Sony a écoulé près de 501 000 copies aux Etats-Unis contre plus d’un million pour Nintendo et 721 000 chez Microsoft avec la Xbox 360 (sortie bien plus tôt donc avantagée). Rien ne se fera dans la facilité, cependant, chez Sony puisque le départ du légendaire Ken Kutaragi en juin alimente les bruits de couloir. On évoque, entre autres, des mésententes internes, des cibles qu’il était nécessaire de désigner pour se justifier et deux écoles qui s’opposent pour savoir s’il faut baisser le prix de vente de la petite dernière.
Vu que la concurrente principale coûte moins de la moitié de la PS3, l’idée d’une baisse de prix revient forcément sur le devant de la scène et l’on évoque une diminution de 20% durant l’année, or Hitoshi Kuriyama de Merrill Lynch rappelle que la marge actuelle étant d’un tout petit 5%, une baisse entraînerait des ventes à perte. Enfin, comme en conclut Koichi Takatsuka de UAM Japon : "The question is the balance between the electronics business and the game business […]And the question regarding Mr. Stringer is whether he is able to be a strong leader and show a clear vision"
