Devil May Cry 4
Nero, l’enfant prodigue
Nous ne vous ferons pas l’affront de vous présenter Devil May Cry, une des séries cultes de la Playstation 2 qui a grandement contribué à la réputation de la console japonaise. Entre combats acharnés, où l’objectif est d’enchaîner les combos tout en évitant de se faire toucher (pas de touche de garde), etmouvements chorégraphiés à la limite de la caricature, la saga dispose d’une personnalité très affirmée, connue et reconnueun peu partout. Comment ne pas être excité, donc,au moment de découvrir le nouvel épisode, qu’on avait longtemps cru réservé à la PS3.
Comme les fans le savent déjà, Dante partagera l’affiche de Devil May Cry 4 avec Nero, un nouveau personnage qui lui ressemble beaucoup, mais paraît également nourrir une haine profonde du héros charismatique de la saga. La démo de la Games Convention permettait de se familiariser avec ce nouveau venu, possédant, en plus des classiques épée et pistolet, un bras mécanique surpuissant, le Devil Bringer. Les trois armes citées ci-avant sont assignées à trois des quatre boutons principaux du pad, ce qui permet de varier les enchaînements, soit en combinant les commandes en cours de combo, soit en pressant quelques boutons supplémentaires, comme LB ou RB. Face à des hordes d’ennemis difformes, la formule est assez efficace, bien qu’un petit moment soit nécessaire pour s’approprier les différentes techniques. Une fois les combos assimilés, c’est un vrai carnage, les coups s’enchaînent avec une fluidité et un esthétisme rares, avec force effets graphiques et bruitages de circonstance.
En ce qui concerne le Devil Bringer, on ne surprendra sans doute personne en disant que son emploi principal consiste en une série de chopes plus ou moins spectaculaires, dont l’impressionnant Slam Dunk, où Nero projette son adversaire à terre après l’avoir brandi en l’air. L’aspect intéressant de ce bras, c’est qu’il complète la palette de coups du personnage principal, puisqu’il permet aussi de se saisir d’un ennemi trop éloigné pour engager un corps à corps ou pour se propulser en l’air, dans le cas où la cible a déjà quitté le sol à cause d’un autre coup. Mais ce n’est pas sa seule utilité. Le Devil Bringer sert aussi le gameplay des phases de liaison entre les combats en étant employé comme grappin par Nero. L’ustensile peut en effet s’accrocher à certaines parties du décor et donner accès à des zones inaccessibles autrement. Le jeune homme peut même récupérer des objets situés derrière des grilles lui barrant le passage. Il faut espérer que Capcom parvienne à donner une bonne lisibilité à ces phases « plateforme », ce qui n’était pas toujours évident dans la version que nous avons pu tester, en particulier à cause des caméras, toujours partiellement automatisées.
La classe japonaise
Si la beauté de DMC4 est parfois remise en question à l’issue des régulières mises en lignes d’images, il en est tout autrement une fois qu’on voit le jeu en mouvement. Comme pour ses précédentes productions sur 360 (Dead Rising et Lost Planet), Capcom fait étalage de sa maîtrise graphique et technique, multipliant personnages à l’écran, effets spéciaux et décors variés sans la moindre difficulté. Cela s’ajoute aux animations ultra-classieuses de Nero, qui, c’est vrai, à de qui tenir avec Dante, mais soutient la comparaison en affichant un style frimeur/décontracté du meilleur effet, avec un travail comme on aimerait en voir plus souvent dans les productions actuelles. Même face au gigantesque monstre de feu, le Berial, ou au duo des Frost, sortes de dragons de glace, le framerate ne bronche pas, et continue d’attirer le regard un peu partout avec des environnements souvent sublimes, allant de la forteresse enneigée au village gothique. Toujours joli, toujours fluide, et disposant bien entendu des cut-scenes sur-soignées made in Capcom, DMC4 s’annonce comme un des tout meilleurs spectacles visuels à venir. Pour un jeu multiplateforme, la performance est à souligner.