« Taux d’attachement » sur 360 : problème ou avantage ?
Lors de l’annonce des derniers résultats de Microsoft, le groupe américain s’est attardé sur le cas Xbox 360, et, entre autres chiffres, a dévoilé un "taux d’attachement" (nombre de jeux vendus par console, "attach rate" en anglais) record de sept jeux vendus par machine, ce qui est, apparemment, du jamais vu. L’année précédente, ce chiffre était à 5,3 jeux par machine, il a donc encore augmenté cette année. Dans le même temps,les ventes de360sont restées à peu près stables, légèrement en baisse.
Si cette donnée, confirmée par les stats NPD de décembre (aux Etats-Unis, il se vendrait plus de 8 jeux par Xbox 360), semble indiquer une nouvelle fois que l’audience de la 360 demeure constituée en majorité de joueurs confirmés, elle n’est pas interprétée de la même façon par tout le monde. Chris Liddell etMicrosoft s’en félicitent, mais ce n’est pas une surprise. Selon le monsieur finances de Redmond, vendre autant de jeux est le signe d’une excellente forme pour la machine.
"Les gens dépensent actuellement plus d’argent sur les jeux et les accessoires que sur laconsole en elle-même, a-t-il expliqué chez CNBC. Ce qui prouve que le business model que nous avons mis en place ces deux dernières années commence à porter ses fruits."
Mais en général, un "taux d’attachement" trop élevé peut aussi montrer que le support qu’il concerne ne se vend pas bien. Et il est vrai qu’avec 17,7 millions d’unités écoulées en un peu plus de deux ans, la 360 avance, certes, mais pas aurythme de la Wii ou de la PS2 en son temps. On ne peut pas non plusencore parler d’échec (la console connaît même un très franc succès aux Etats-Unis), mais la situation n’est sans doute pas aussi confortable que les propos de Liddell pourraient le faire croire. Il semblerait notamment qu’avec son fantastique line up 2007, la machine aurait sans doute pu enregistrer plus de ventes qu’elle ne l’a fait.
Dès la fin d’année 2006, deux analystes tiraient d’ailleurs la sonnette d’alarme. Jason Kraftet Chris Kwak, du Susquehanna Financial Group, expliquaient qu’à 5 jeux par console, la moyenne était déjà anormalement haute.
Les éditeurs de jeux, eux,continuent visiblement d’avoir confiance en la 360. SouthPeak par exemple, dont la PDG, Melanie Mroz, a expliqué à Eurogamer que pour elle, le marché sur Xbox 360 était encore très dynamique et que le potentiel de ventes pour les jeux restaient intacts, que ce soit sur DVD ou pour les softs Xbox Live Arcade. Reste à savoir combien de temps cette situation perdurera. Son évolution est tout particulièrement liée à la capacité de Microsoft à conquérir un public plus large avec la 360.