1st Look

12.04.2008 à 20h31 par |Source : Rédaction

Ninja Gaiden 2

Le trou dans le calendrier first et second party de Microsoft sur Xbox 360 risque d’être long jusqu’à juin, mais heureusement, Ninja Gaiden 2 est déjà suffisamment avancé pour que le constructeur américain présente à la presse une version preview aux apparences presque définitives, même si quelques bugs restent à corriger et quelques ajustements et réglages risquent d’être encore effectués par la Team Ninja. C’était déjà plus qu’il n’en fallait, mercredi dernier à Paris, pour jauger pad en main cette suite au parfum de... suite, justement. Voici un large résumé de nos premières impressions.

Le retour de « la buse »

Quatre ans après la renaissance de la série Ninja Gaiden sur Xbox, le second épisode des aventures modernes de Ryu Hayabusa est fin prêt pour prendre la relève. Mais le grand frère a établi un standard de qualité extrêmement élevé, et certains s’interrogent sur la capacité de Tomonobu Itagaki à reproduire l’alchimie de 2004. Le créateur japonais, en quatre années, n’a perdu ni sa verve légendaire, ni son affection presque maladive pour la Xbox, et il ne fait aucun doute qu’il se soit fixé des objectifs élevés, ne serait-ce que pour relever le petit défi interne proposé par Ninja Gaiden Sigma sur PS3, jeu qu’il n’a pas personnellement supervisé.

A la vue des premiers médias dédiés à Ninja Gaiden 2, quelques observateurs avaient tiqué sur la qualité visuelle du soft, et ce n’est fondamentalement pas surprenant. Le jeu n’effectue en effet pas un énorme bond en avant par rapport à Sigma, qui était, lui, un remake HD de luxe de l’épisode Xbox. Ninja Gaiden 2, du coup, est assurément moins impressionnant aujourd’hui que son prédécesseur ne l’était en son temps. Ceci étant dit, il n’y pas non plus des millions de références depuis la sortie des consoles de génération actuelle, et le jeu de la Team Ninja a plusieurs arguments à faire valoir. Il bénéficie de très beaux environnements par exemple, qui plus est nombreux et variés (16 niveaux dans la version finale). Mais ce qu’on remarque avant tout, c’est une fluidité d’animation exemplaire, détail important sur lequel on sait Itagaki intransigeant. Et pourtant, le nombre d’éléments à gérer dans les combats est beaucoup plus élevé qu’avant, c’est là d’ailleurs un des changements qu’on remarque le plus dans la façon d’aborder le titre.

Au niveau des contrôles, les connaisseurs ne seront absolument pas surpris. A part quelques changements légers, comme la roulade qui ne s’effectue plus de la même façon, Ryu se déplace et frappe via les mêmes boutons que dans Ninja Gaiden 1. Le vrai élément différenciateur provient d’en face, avec des ennemis dont le nombre moyen est doublé. Au lieu d’affronter trois ou quatre adversaires, c’est souvent à une dizaine de ninjas acharnés qu’Hayabusa doit faire rendre gorge pour avancer, quand il ne rencontre pas des boss aux dimensions titanesques. La pression est plus forte et nécessite une adaptation, une approche différente. Il en résulte parfois une certaine confusion qui existait moins dans le premier épisode, confusion alimentée par des caméras toujours relativement rigides, en particulier dans les espaces confinés.

Rayon boucherie

Les ennemis sont certes plus nombreux, mais Ryu dispose lui aussi d’atouts pour faire face à la marée qui l’attend. On passera rapidement sur le plus grand nombre d’armes, qui promet une myriade de techniques différentes, mais que nous n’avons pas pu évaluer, faute de temps. Sachez seulement que la croix directionnelle permet à présent de switcher à la volée entre katana, chaînes, faux ou encore griffes, de choisir les armes de lancer mais aussi les ninpo (pouvoirs magiques ninja) de Ryu, ce qui évite de passer par le menu de pause.

Le nouveau système de démembrement, qu’on présente comme l’une des innovations de Ninja Gaiden 2, est plus rapide à évaluer. C’est simple : les coups d’Hayabusa ont désormais un impact direct sur l’intégrité physique de ses opposants, qui subissent des dégâts irréparables lors de certains enchaînements et perdent bras, jambes ou tête dans des gerbes d’hémoglobine spectaculaires et abondants. Au-delà de la violence graphique, charcuter ainsi ses ennemis permet de les ralentir (les ninjas sans bras ou sans jambe continueront de se battre, mais seront tout de suite moins efficaces), ce qui s’avère parfois salutaire, mais aussi de s’offrir la possibilité de les achever rapidement en un seul mouvement de finish grâce au bouton de coup puissant (Y).

Etre capable de semer la zizanie dans les rangs ennemis est plus important qu’on pourrait le penser. Contrairement à son copain Dante, Ryu dispose toujours de l’extraordinaire faculté de se défendre (ça peut toujours servir), mais on ne peut pas pour autant se contenter de patienter en restant en position de garde. Notre ninja de héros se fera alors irrémédiablement submerger par les vagues d’ennemis, disposant d’une IA très agressive et d’un répertoire de coups étonnant de variété, les rendant imprévisibles au possible.

Cette déferlante s’abattant sur Ryu entraîne bien évidemment une descente souvent rapide de la jauge de vie, laquelle adopte un nouveau système pour l’occasion. On pourrait presque, à quelques détails près, la comparer à ce qu’on avait pu voir dans Metal Gear Solid 3 : la vie d’Hayabusa remonte toute seule et d’un coup une fois que la zone dans laquelle il se trouve ne contient plus d’ennemis proches. Néanmoins, les attaques lourdes subies par le super-ninja réduisent son niveau maximal de santé, une partie de sa vie ne se régénère alors plus automatiquement et cela l’oblige à consommer les classiques potions de soin afin de retrouver l’intégralité de ses moyens.

Ninja Gaiden 2 ne décevra donc pas les amateurs de technicité. Les affrontements nécessitent de bien connaître la palette d’enchaînements, toujours très large, de Ryu et de s’en servir dans un timing adéquat. Ce n’est pas à la portée de tout le monde, et parmi la petite trentaine de journalistes venus à la présentation parisienne du jeu, rares sont ceux ayant pu se vanter d’avoir achevé le premier niveau à la fin de la soirée. Ninja Gaiden 2 sera dur, sera long, sera frustrant, mais demeurera toujours aussi planant pour ceux qui arriveront à le maîtriser, et qui pourront ensuite viser plus haut encore avec les échelons suivants à débloquer. Pour les autres, le nouveau mode de difficulté facile, plus abordable (sans être prémâché non plus), s’imposera comme la solution pour s’amuser sans risquer de balancer le pad par la fenêtre.

Je passe à la télé

Notre essai nous a aussi permis de faire un rapide tour dans les options du jeu, qui, si la version finale correspond à celle que nous avons pu essayer, incluront notamment plusieurs options de langage (on devrait bénéficier des doublages japonais) ainsi qu’un curieux filtrage sépia qu’il sera possible d’appliquer à l’image afin de donner au jeu un rendu de vieux film sur bobine.

L’une desparticularités de Ninja Gaiden 2 reste la possibilité d’enregistrer ses parties grâceà unmode vidéo, commeItagaki l’avait annoncé à la dernière Game Developers Conference. Il suffira de l’enclencher depuis le menu d’options et de jouer pour ensuite bénéficier de fichiers vidéo accessibles via une section dédiée. Les modalités de partage avec les autres joueurs restent encore à préciser, mais pour un soft au gameplay aussi exigeant, nul doute que le fait de pouvoir montrer ses exploits aux amis en quelques pressions de bouton sera apprécié.

On dit souvent que c’est le gameplay qui est le plus important, et Ninja Gaiden 2 ne déçoit pas de ce point de vue. Les ajouts sont souvent bienvenus et viennent bonifier par petites touches une formule qui, d’une manière générale, conserve des bases qu’elle n’avait pas forcément besoin de chambouler. Bonne nouvelle : le jeu devrait être plus accessible tout en restant un pur défi hardcore pour ceux qui s’attaqueront aux modes de difficulté supérieurs. Mais seul un essai complet permettra de s’assurer que l’ensemble de l’aventure propose la même cohérence et le même équilibre que ceux du premier épisode. Rendez-vous est pris le 6 juin, avec une importante étape intermédiaire : la démo Xbox Live du mois prochain.

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