1st Look

08.05.2008 à 15h35 par |Source : Rédaction

Rise of the Argonauts

Liquid Entertainment n’est pas vraiment un développeur star de la galaxie jeu vidéo. Néanmoins, ce petit studio américain est à l’origine de quelques bons RTS sur PC, comme Battle Realms ou Dragonshard. Dans ce dernier, les équipes de Liquid avaient déjà injecté quelques éléments typés RPG. Mais avec Rise of the Argonauts, c’est cette fois à un vrai jeu de rôles d’envergure qu’elles s’attaquent, et sans complexes. A tel point que ce soft discret pourrait bien faire partie des titres à surveiller de près d’ici l’automne prochain. Découverte.
Ed Del Castillo, fondateur de Liquid Entertainment, a déjà pas mal roulé sa bille dans l’industrie vidéoludique. L’homme a notamment été producteur sur Command and Conquer, excusez du peu, avant de lancer sa propre boîte en 1999. Jusqu’en 2006, Liquid se cantonnait aux jeux de stratégie temps réel, mais, après un Desperate Housewives alimentaire, LE gros projet ambitieux a germé : un action-RPG sur PC, mais aussi PS3 et 360. C’est Rise of the Argonauts, un titre en travaux depuis deux ans qui en dit long sur l’histoire imaginée par les développeurs, et sur lequel Del Castillo fonde de grands espoirs. Le titre proposera de revivre la recherche de la Toison d’Or menée par Jason et ses argonautes, certains des plus célèbres héros grecs triés sur le volet, tous embarqués sur l’Argo, navire sillonnant les eaux en quête de la précieuse relique. Cependant, le mythe originel ne sera qu’une toile de fond, car l’histoire en elle-même a été totalement revue et corrigée par Liquid, de telle sorte que la personne connaissant déjà la légende soit, certes, en terrain connu, avec les mêmes personnages, les mêmes lieux, les mêmes enjeux, mais reste impliqué avec une histoire prenant de très grandes libertés vis-à-vis du récit original, point sur lequel Del Castillo insiste. L’approche est très intéressante, d’autant qu’elle confère un background inédit au jeu.



La croisière s’amuse


Rise of the Argonauts propose en effet de se plonger dans un univers finalement peu visité par le jeu vidéo, mais non moins fascinant, celui de la Grèce Antique, de ses légendes et de ses héros. On a déjà vu des titres s’y intéresser, comme les God of War ou Age of Empires, mais la démarche de créer un RPG s’appuyant sur cette mythologie extrêmement riche restait à entreprendre.

Ce qui surprend au premier abord, c’est la retranscription efficace de cet univers antique, avec des décors riches, fourmillant de détails, une bande-son très prometteuse et des personnages plutôt bien modélisés. Les animations, très hachées, ont de quoi inquiéter (sauf pour les visages, bien modélisés), mais version pré-alpha oblige, impossible d’en tirer des conclusions, d’autant que plusieurs séquences de mouvements restaient à ajouter au code au moment de la démo, selon Del Castillo. Globalement, Rise of the Argonauts n’est et ne sera probablement pas une tuerie technique, mais il assure l’essentiel et sa réalisation artistique semble parfaitement à la hauteur. C’est le plus important pour ce style de projet.
Autre piste pour augmenter encore un peu plus l’immersion dans l’histoire : de nombreux dialogues « annexes » (qui ne le sont pas justement) juste destinés à montrer la vie au sein de l’équipage de l’Argo et à développer les relations entre les protagonistes. On peut s’attendre à une belle ambiance entre un Achille crâneur, un Hercule bourrin et un Jason torturé par la mort de son épouse. Des personnalités fouillées, un aspect « social » indispensable pour s’y attacher, voilà ce qui définit nombre d’excellents RPG. Liquid semble très à cheval sur le développement de ce côté affectif, et c’est évidemment très heureux.


Le titre, à la manière de bien des jeux de rôles, s’organise autour de deux grands thèmes : le combat et le dialogue. Impossible de ne pas penser à Mass Effect, le RPG spatial de Bioware, en observant l’agencement de ces mécaniques. Les conversations proposent, comme Mass Effect, plusieurs choix qui n’indiquent que le ton sur lequel la réponse sera donnée (et non pas le texte du dialogue dans son intégralité), et se veulent rythmées, avec de nombreuses animations se déclenchant selon les embranchements sélectionnés. Mais plus que tout, les concepteurs ont choisi de bâtir quatre types d’alignements, quatre grandes voies dépendant de quatre Dieux grecs (Apollon, Ares, Athéna, Hermès), aucune n’étant forcément bonne ou mauvaise. Del Castillo insiste sur le fait qu’il trouve beaucoup de RPG trop manichéens, et qu’il veut éviter cela sur Rise of the Argonauts. Quatre voies, quatre types de réponses dans les dialogues, et aucun bon ou mauvais choix, car chacun des quatre alignements propose des récompenses d’importance équivalente (mais différentes les unes des autres, évidemment). Cette idée d’alignement n’apparaît pas seulement dans les conversations : nombre d’actions qu’il faudra accomplir au cours de l’aventure alloueront des points qui permettront de progresser et de maîtriser de nouvelles compétences et pouvoirs, au combat par exemple.



A mon signal, déchaîne les enfers

Les combats, justement, se déroulent totalement en temps réel. Assez gores pour rappeler Gladiator, ils paraissent aussi, et c’est plus inquiétant, très rigides sur ce que nous avons pu voir. Impossible de se prononcer sans avoir pu toucher au pad, mais la fluidité des enchaînements est pour l’instant loin d’être évidente, malgré une belle diversité d’armes et de pouvoirs magiques. Les bonnes idées sont là, comme l’absence de barre de vie, à laquelle ont été préférés des dégâts uniquement visuels, un système qui fonctionne plutôt bien. Ceci étant, pour un action RPG, il est essentiel de proposer un feeling de combat agréable, et la démonstration, en ne nous permettant pas de juger concrètement, nous oblige à mettre un point d’interrogation sur cet aspect.

Rise of the Argonauts n’est sûrement pas le RPG le plus attendu de l’année, mais, au sortir de la présentation d’Ed Del Castillo, on peut affirmer que c’est l’un de ceux qui mérite tout votre intérêt, si vous appréciez le genre. Plus que la technique, qui n’est pas hallucinante mais assure l’essentiel, c’est le background, le contenu, la réalisation artistique et la grande maîtrise de son sujet par Liquid qui promettent une belle aventure, dans un univers peu exploré par les créateurs de jeux vidéo. Les plus gros doutes concernent les combats, qu’il faudra essayer pour juger, mais en dehors de ça, il n’y a aucune raison pour ne pas avoir un vrai bon jeu de rôles, et ce dès cet automne. Rendez-vous est pris.

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