Schizoid
Un jeu d’exception
Le mot Schizoid ramène forcément à la schizophrénie. Un terme médical qui désigne souvent des troubles psychologiques entraînant le dédoublement de personnalité. Mais le trouble de la personnalité schizoïde se caractérise plutôt par un repli sur soi, un manque de sociabilité. C’est pourtant ce qu’il faudra éviter dans Schizoid, jeu qui propose avant tout un formidable mode de coopération.
Le repli sur soi, c’est d’abord l’impression qui prévaut au sein de stages au design assez fascinant. On dirige des espèces de cellules luminescentes dans des niveaux qui feraient presque penser à des organismes vivants. On s’y meut lentement, en douceur, comme si l’on évoluait dans une espèce de couveuse biologique, un bouillon de culture sécurisant. Mais non, il serait dangereux de penser qu’on est en sécurité dans ces environnements à l’apparence faussement protectrice. Différents organismes ennemis aux déplacements spécifiques sont en permanence attirés par nous, comme pour nous chasser de cette boîte de Petri idyllique.
C’est ici qu’entre en œuvre l’aspect double du gameplay de Schizoid. On dirige, en coopération, deux cellules, l’une bleue, l’autre jaune. La bleue attire les ennemis de couleur opposée (jaunes donc), mais peut détruire les adversaires bleus quand elle entre en contact avec eux. C’est l’inverse pour la jaune, attaquée par les ennemis bleus et dangereuse pour les opposants jaunes.
Fight Club
A partir de ce concept simple comme bonjour, Schizoid développe des trésors d’ingéniosité en termes de level-design afin de proposer un challenge à chaque niveau renouvelé. L’intérêt est centré sur le jeu coopératif, car avec les contraintes de la colorisation des ennemis, il est primordial de bien parler à son partenaire afin de ne pas voir s’afficher prématurément l’écran de game over. Pas de trouble de la personnalité schizoïde qui tienne.
Néanmoins, le repli sur soi (pas trop quand même) est toujours possible : l’intégralité de Schizoid est également jouable en solo, chaque stick dirigeant une cellule. Pour le coup, l’expérience varie énormément, devient plus difficile (on doit voir, penser et jouer en double), et il faut effectivement avoir un petit côté schizo pour réussir à se jouer des adversaires. Schizoid, jeu coop, se mue en vrai jeu solo, encore une facette pour un soft aux personnalités multiples.