Ninja Blade
C’est l’histoire d’un Ninja qui s’appelle Ken
Et pourtant, les choses semblaient bien mal parties pour From Software. Etant considéré par la plupart des joueurs comme un plagiat éhonté de Ninja Gaiden, et ne proposant à première vue aucun élément pouvant démontrer le contraire, il faut dire que l’avenir de Ninja Blade semblait mitigé. Et pourtant, quelle erreur serait-ce de se cantonner à ça ! Ayant été invité à tâter dusabre pas plus tard que la semaine dernière, nous avons saisi l’occasion d’aller se forger un véritable avis, plutôt que de lire ce qui pouvait se raconter sur la toile.
Le pitch est somme toute classique, puisque assiégé par des monstres super très laids, la ville de Tokyo connait ses heures les plus sombres. A vous, membre d’une section d’élite, d’aller faire le ménage et de couper du streum à tour de pouces. N’ayant pas plus de précision sur le scénario (ainsi que de la provenance des ennemis), il ne faudra toutefois pas s’attendre à quelque chose d’autre qu’un simple prétexte pour couper à tout-va.
Vous incarnez donc Ken Ogawa (ne cherchez pas Barbie, elle fait du cheval), dont on a appris que le chara-design avait été confié à Capcom, et que pour le coup, ces derniers se sont un peu loupés et auraient pu proposer un style moins quelconque à notre shinobi des temps modernes.
Après la cinématique d’ouverture, le ton est tout de suite donné par un largage depuis les cieux (mais oubliez le parachute), et dont il faudra faire parler sa lame tout le long de la chute, puisque des créatures ailées ne manqueront pas de vous souhaiter la bienvenue. Il faudra alors être réactif, puisque les affrontements sont présentés sous forme de QTE, dont nous reviendrons dessus un peu plus tard. Et vous voilà propulsé dans un Tokyo assailli, n’aimant pas trop les invités surprise. Après avoir pénétré dans un bâtiment (oui oui, on atterrit sans parachute, ninja spirit tout ça), les premières vagues d’ennemis font surfaces, et on entre véritablement en action. La prise en main s’avère très intuitive, puisque deux boutons vous serviront à attaquer (un pour les attaques rapides et le second pour les plus lourdes), un autre vous servira à sauter et les deux gâchettes vous permettront de parer ainsi que de réaliser des déplacements éclairs. A première vue, rien de bien original, mais le gameplay, quant à lui, se révèle être un petit bijou.
Couper des bras et des jambes, ça peut être artistique
Parce que dans Ninja Blade, on se rend vite compte que tout est question de classe. Déjà par la mise en scène du titre qui, lors des cinématiques et des QTE, ne manque pas de faire jubiler le joueur tant le tout se révèle fluide et stylisé. Lors de certains combos, l’action passe parfois au ralenti le temps de quelques secondes pour admirer les dégâts réalisés, ou bien alors, c’est un QTE qui se déclenche où Ken enfonce allègrement le sabre dans la tête de ses ennemis à pieds joints (et au sens propre !). Les affrontements en eux-mêmes se révèlent être fluides et bien rythmés, et l’on prend un malin plaisir à défourailler tout ce qui bouge de la manière la plus belle que ce soit, bien qu’il n’y ait (apparemment) pas de récompense pour cela. Les nombreux affrontements ne sont pas sans rappeler God of War, et qui à l’instar du titre de Sony, proposeront parfois des « éliminations » sur vos ennemis en appuyant sur la touche du pad indiqué au-dessus de leur tête. De même, l’influence de Devil May Cry n’est pas très loin elle aussi, puisque des orbes rouges et vertes seront à collecter et vous octroieront divers bonus, comme un regain de santé. La mise en scène, nerveuse, ne manquera pas de vous solliciter à tous instants, que cela soit pendant le jeu ou bien pendant les cinématiques, les QTE étant utilisés à gogo, ce qui n’est pas pour nous déplaire tant le tout est fort bien réalisé. En revanche, on regrettera que la plupart du temps, une petite séquence apparaisse (un zoom sur l’œil de Ken, pour attirer l’attention du joueur), qui n’est autre que le signe annonciateur d’une séquence de Quick Time Event. On aurait d’avantage aimé être pris au dépourvu, au lieu d’être assisté par ce système. Mais ce n’est que du chipotage.
Le soft par la suite proposera quelques phases de plate-forme au joueur, afin de casser le rythme et de diversifier l’expérience.Au fil de l’aventure,plusieurs armes et jutsus seront àdébloquer, chacun disposant de sa propre particularité : bénéficiant d’office de celui du vent, nous avons pu nous en servir pour progresser dans des couloirs enflammés ou bien encore pour affronter un boss maitrisant l’élément du feu. Par ailleurs, le jeu sera régulièrement ponctué de boss, dont il faudra trouver leur point faible pour les vaincre avant de les achever façon God of War. Par ailleurs, ces derniers, du moins dans ce qu’il nous a été permis de voir, offrent carrément dans la démesure, ce qui en devient juste jouissif. Toutefois, l’I.A. des ennemis est juste inexistante, et se contentent d’attaquer sans tenter quoi que ce soit d’autre. Espérons tout de même que ce point sera rectifié d’ici la sortie du titre en mars prochain, la build essayée datant de l’année dernière. Enfin, graphiquement comme techniquement, Ninja Blade tient bien la route et se révèle être plutôt joli sans souffrir de chutes de frame-rate, ce qui est indispensable pour un titre de ce genre.