Arkanoïd Live!
Patience, petit scarabée…
Né avec Breakout en 1976, le casse-brique est un genre d’une simplicité déconcertante : le joueur dirige une raquette et doit renvoyer une balle vers le haut de l’écran afin de détruire toutes les briques du niveau. En somme, une espèce de Pong pour joueur solitaire… Plus qu’un clone de Breakout, Arkanoïd apporta lui aussi sa pierre à l’édifice en ajoutant à la recette des ennemis et diverses options à récupérer pour se faciliter la tâche… ou pas. Pour réussir votre mission, qui consiste à terminer 62 niveaux à la difficulté croissante et répartis en deux épisodes, votre vaisseau (oui, la raquette phallique est ici un navire spatial mais passons sur le scénario de SF prétexte…) pourra, en détruisant certaines briques, s’emparer de bonus.
L’un vous donnera la possibilité de tirer, un autre permettra à votre balle de désintégrer les briques au lieu de rebondir dessus, d’autres encore ralentiront la balle ou la colleront à la raquette… Parmi ces bonus se glisseront parfois des malus retors qui, quant à eux, vous compliqueront la tâche en réduisant dangereusement la taille de votre vaisseau. Or ces aides seront fort bienvenues face la difficulté hors du commun d’Arkanoïd.
Les premiers niveaux se passent en quelques minutes mais rapidement, le joueur se retrouve face à des blocs plus résistants, voire incassables, et le seul moyen d’atteindre les briques les plus vulnérables est de se faufiler par des passages parfois particulièrement exigus. Dans ces conditions, le meilleur allié du joueur reste une patience sans faille car il n’est pas rare de passer plusieurs minutes à tenter en vain de toucher le dernier bloc bien à l’abri dans un recoin.
Arnakoïd : Revenge of Taito ?
Le problème principal d’Arkanoïd Live! ne vient cependant pas de son excessive difficulté. Le jeu souffre en effet d’un manque de travail évident sur ce remake. Passons encore sur les fonds hideux ajoutés ou encore la musique technoïde ignoble reprenant grossièrement les thèmes de l’original (que l’on peut heureusement désactiver). En revanche, la physique irréelle de la balle est beaucoup moins pardonnable : elle se comporte exactement de la même manière qu’il y a vingt ans sur l’écran de votre vieux C64. Entendez par là qu’elle aura des rebonds parfois bizarres. Ainsi, il ne sera pas rare de la voir repartir dans la direction d’où elle venait, alors qu’elle avait pourtant un angle prononcé. A l’occasion, elle se bloquera également contre une brique indestructible, vous forçant à quitter le jeu pour vous débloquer. C’est simple : les lois les plus élémentaires de la physique sont allègrement bafouées.
Si l’argument de vouloir proposer un jeu en tout point identique n’est pas recevable, c’est sans doute parce que Taito aurait pu (dû ?) faire l’effort de proposer un moteur physique plus crédible, ne serait-ce qu’en option. Au niveau des bonus, on a droit au strict minimum, à savoir un mode versus peu intéressant et complètement déséquilibré puisqu’il propose seulement de détruire des briques plus rapidement que son adversaire. Il suffit qu’un des deux larrons tombe par exemple sur un bonus laser pour tuer tout l’intérêt du match en cours. Pourquoi également avoir fait l’impasse sur de la coopération en Live (alors qu’elle est disponible en local !) à l’heure où c’est ce que demandent à corps et à cris les joueurs ? Et enfin, l’autre déception vient des épisodes 3 et 4 du mode arcade qui suivent la mode du tout téléchargeable puisqu’ils ne seront pas déblocables en finissant le jeu mais en insérant le numéro de sa carte bleue dans la case prévue à cet effet. Ceux qui pensaient trouver le jeu complet pour « seulement » 800 points en seront donc pour leurs frais… Au propre comme au figuré…