FIFA 10
Top of Vancouver
La promesse d’un temps meilleur
David Rutter, lead producer de FIFA09 et de FIFA10, accompagné de Garry Paterson, Directeur artistique, nous présente les premières nouveautés dans un speech bien ficelé. On nous promet de belles innovations, mais avouons tout de même un certain scepticisme. Car la base de FIFA09 est finalement tellement bonne, qu’on se demande bien si, au-delà d’un certain nombre de nouveautés attendues, on peut vraiment voir se profiler une parcelle de grandes innovations. Pourtant, le producteur anglais de la série avoue que rafraîchir le gameplay a été la première priorité du studio.
Et après seulement quelques secondes de jeu, il faut rapidement se rendre à l’évidence : Oui, FIFA10 réussit son pari fou, celui de réussir à innover là où tous reconnaissaient les qualités de gameplay du précédent opus comme déjà énormes. Avouons donc qu’il s’agit, pour la majorité des invités, d’une immense surprise. Car historiquement, EA Sports à souvent joué la carte de la mise à jour annuelle quand les développeurs pensaient tenir du concret, ce qui a certainement été le cas lors de la sortie de FIFA09. Pourtant, David Rutter et son équipe n’ont pas lésiné sur les moyens pour nous apporter des innovations dignes de ce nom.
Un café-crème…et l’addition
La première bonne nouvelle vient finalement du temps de réaction des joueurs sur le terrain. Désigné comme l’une des principales tares de FIFA09, cette dernière semble définitivement envoyée aux oubliettes. La réponse des joueurs sur le terrain à un geste technique est désormais quasi immédiate. Enfin, les Cristiano Ronaldo en herbe vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Mais la principale attraction de ce gameplay cru 2010 reste sans conteste le « 360° Dribbling ». Désormais, d’une simple pression sur L1 et en jouant de façon adéquate avec le stick directionnel gauche, il sera possible de ralentir la course de son joueur, et de lancer des petites feintes et crochets tous aussi efficaces et grisants de réalisme. A noter également l’apparition des petits et grand ponts, un geste indispensable à tout bon fan de grigri, et qui manquait cruellement dans FIFA09. Globalement, on se surprend à réussir de jolie phases de dribbles, sans pour autant être exagérées ou surréalistes. EA Sports à bien appris de ses erreurs passées, et il est bien entendu hors de question de retrouver un gameplay « à l’ancienne », où il était possible de dribbler 7-8 joueurs d’affilée. L’aspect défensif ayant, de toute façon, lui aussi été revu en fonction de ces innovations.
La parole à la défense
De cet aspect, c’est avant tout le positionnement et la couverture qui ont été travaillés par le studio, et qui apportent un vrai sentiment d’organisation et de réalisme. Les milieux récupérateurs pressent, se couvrent entre eux, les défenseurs sont souvent soutenus par des coéquipiers, bref, pour tous les fans de Chelsea, pas d’inquiétude, vous pourrez la jouer façon Catenaccio italiens des années 60.
Cela ne veut pas forcément dire que les matchs sont fermés, car les progrès faits par le jeu dans le positionnement obligent le joueur à varier ses attaques, sans quoi il est fréquent de se casser les dents sur Terry, Puyol ou autre Vidic. Les appels sont bien mieux gérés, et la nouvelle façon dont l’IA gère le positionnement fonctionne également dans les phases d’attaque. Ceux qui en ont ras le bol des attaques en profondeur de Ronaldo avec Man United sur FIFA09 vont être servis : c’est désormais beaucoup plus difficile de prendre l’IA en défaut avec des attaques scriptées et répétées. Un peu comme dans NHL09, l’IA apprend de vos attaques, et il faudra faire preuve d’ingéniosité et de sens tactique pour prendre à défaut les meilleures défenses du monde. Du coup, on apprécie mieux l’excellente intégration des gestes techniques. Le tout donne un équilibre redoutable et une formidable impression de réalisme, appuyé par un travail remarquable sur les animations.
Enfin la gestion de la lutte pour le gain du ballon a également été retravaillée. Les paramètres physiques ne sont désormais plus les seuls à entrer en ligne de compte lors d’une bataille épaule contre épaule. Le positionnement du joueur, son aptitude à protéger la balle et la vitesse déterminent qui tombe ou qui perd le ballon. Si ce point précis n’était pas spécialement bien géré dans la version qui nous a été présentée, les développeurs nous assurent que tout sera réglé pour la sortie du jeu.
« Monsieur Vidic, encore un tacle comme ça et c’est le jaune ! »
De nombreuses nouvelles animations ont donc, comme on pouvait s’y attendre, été ajoutées, histoire de renforcer encore le sentiment de réalisme dans le jeu. Ainsi, l’arbitre vient voir un joueur pour le prévenir, lors d’une faute mineure, que c’est la dernière fois avant le carton. Les cut-scenes ont d’ailleurs bénéficié d’un travail particulier, avec une bien meilleure intégration. Ainsi, on voit l’arbitre se précipiter vers un joueur et, dès lors qu’il sort le carton, la cut-scene se lance et ne dure finalement qu’une petite poignée de secondes. Les gardiens ont eu le droit également à leurs petites cures de jouvence, avec la fin des plongeons inutiles. Quand ces derniers estiment que la balle va sortir sur un tir, ils arrêtent leurs plongeons et réalisent une animation grisante de réalisme. Après un arrêt, ils peuvent également s’énerver sur un défenseur mal placé ou qui a mal défendu. Et que les comédiens en herbe se rassurent, leurs rois de la simulation continueront à se rouler à terre ou à râler comme des pestiférés après un coup franc non accordé. C’est parfois pénalisant, mais, finalement, c’est tellement réaliste qu’on ne peut que s’incliner devant tant de travail sur les détails qui font le football moderne.
Muscle ton jeu, petit !
EA Sports n’a pas tout annoncé lors de notre visite. Si nous avons surtout vu le gameplay, les modes de jeux ne nous ont pas été tous révélés. En revanche, histoire de ne pas repartir bredouille sur ce point, David Rutter et sa bande ont tout de même pris le soin de nous annoncer d’abord plus de 50 innovations sur le mode carrière. Critiqué pour son relatif manque de réalisme, le studio a travaillé ce point, voulant surtout retrouver une véritable authenticité dans l’expérience footballistique que peut apporter ce mode toujours très populaire. Ainsi, les transferts seront enfin réalistes, fini les grands joueurs dans les équipes moyennes, il en faudra sous le capot pour attirer les Ribery ou autre Rooney dans son club. Encore une fois, à l’image de ce qu’on pouvait avoir dans le mode Dynastie de NHL 09, un joueur refusera de venir dans votre club s’il considère la concurrence à son poste comme rude. Parmi les autres petites friandises annoncées sur ce mode, on note également un vrai travail sur la base de données et sur les progrès que peuvent faire les joueurs. Ainsi, il y aura une limite de progrès, et il sera impossible de prendre un joueur de 4eme division anglaise et l’amener à atteindre la note max dans certaines caractéristiques. Enfin, un travail sur la simulation des rencontres à été particulièrement fructueux. Désormais, les favoris seront devant et les mauvaises équipes derrière. L’IA s’accordera tout de même un tout petit facteur chance, provoquant parfois des surprises. Mais les classements farfelus et les coupes d’Europe peuplées d’équipes moyennes ne seront plus qu’un mauvais souvenir pour les joueurs de FIFA10.
Un autre mode nous a été annoncé, et on peut dire qu’il est attendu par les joueurs depuis bien longtemps, vu qu’il s’agit du mode entrainement. Dans ce dernier, on pourra travailler ses gammes, ses gestes techniques, les tirs de coup francs et autres gestes indispensables pour bien maitriser son football dans le jeu. Si nous n’avons malheureusement pas pu le voir à l’œuvre, gageons que l’arrivée de ce mode ravira une bonne partie des joueurs.
Terminons sur l’aspect technique du titre, qui semble légèrement plus beau que FIFA09, avec un choix des couleurs agréable et une fluidité à toute épreuve. Nous n’avons pas vraiment remarqué de nouveaux stades, nouveaux visages ou autres fantaisies visuelles, mais nul doute que d’ici à la sortie du jeu, quelques gourmandises seront au programme pour nos rétines. Quelques errances nous sont tout de même apparues, comme des sorties de gardiens plutôt sauvage et trop fréquentes, une gestion des collisions assez sommaire ou encore quelques trajectoires de balles un peu surréalistes. Mais à toutes ses remarques, les développeurs nous assurent qu’ils travailleront dessus d’ici à la sortie du jeu et que tout sera réglé d’ici là. Et dire qu’ils estiment nous avoir montré un FIFA10 développé à 60%, mais où vont-ils trouver les 40% restants ? Réponse début Octobre 2009…