Dossier E3 Sega : Bayonetta, Alpha Protocol, Alien vs Predator
Un jeu qui n’a que faire des protocoles
Et on débute donc ce dossier avec Alpha Protocol, un titre qui n’a pas vraiment été sous les projecteurs de l’actualité ces derniers mois. Développé par Obsidian (Kotor II), il se présente comme un action-RPG prenant pour toile de fond l’univers de l’espionnage et tout ce qui en découle. Le personnage principal, un agent d’élite, sera entièrement customisable. Que ce soit physiquement ou au niveau vestimentaire, on pourra lui donner l’apparence que l’on désire, à la manière d’un Mass Effect par exemple. Et justement, le titre d’Obsidian va tirer son épingle du jeu sur ce point : du début à la fin, quel que soit l’aspect du titre concerné, on pourra y jouer de la manière que l’on désire. On joue comme on veut, on n’est pas obligé d’être soit le gentil de service, soit le bad guy. Seul le résultat compte. A commencer par les missions. Accessibles grâce à un PDA, ces dernières sont exécutables dans l’ordre souhaité, et ceci aura son importance puisque cela influera directement sur la suite de l’aventure. Par exemple, une mission pourra causer la mort d’un contact qui vous aurait été utile dans celle d’après.
En plus de cela, le jeu propose un système de dialogue à la mode Mass Effect, et encore une fois, on peut réaliser nos interrogatoires comme on l’entend : la manière Jack Bauer, très efficace pour aller directement au but, et la manière douce, qui en plus de nous permettre d’obtenir les informations souhaitées, pourra parfois nous faire acquérir divers bonus.
Encore une fois, les actions qu’on aura l’opportunité d’accomplir auront des conséquences. A commencer par les missions en elles-mêmes, puisqu’il ne sera pas rare de se voir proposer des alliances avec des mercenaires, afin de finir le travail plus vite. Ou pas. Et il sera toujours possible de retourner sa veste, ce qui influera aussi sur l’issue des opérations. Par exemple, lors de la présentation, après avoir accepté un deal avec une mercenaire, le développeur a tout simplement tenté de la tuer en fin de mission, mais a échoué. Résultat : la charmante demoiselle sera sur le dos du joueur pour le reste des missions, ce qui aurait pu être évité. De même avec les différents marchands d’armes que l’on rencontrera, ces derniers pouvant nous fournir de nouvelles armes et améliorations, mais seulement si on les laisse en vie. Il est aussi possible d’améliorer les capacités de notre héros, pour déterminer s’il jouera plus la carte de l’infiltration ou celle du bourrinage (car oui, ça aussi c’est possible), pour améliorer ses performances avec les armes à feu ou en matière de piratage, etc.
Vous l’aurez compris, le titre confirme son potentiel, et il nous tarde de pouvoir enfin obtenir la version finale tant le concept s’annonce grisant.
Un alien, ça a vraiment une sale tronche !
Et oui, derrière ce titre un brin racoleur se cache un message subliminal. Après l’enthousiasmant Alpha Protocol, nous nous sommes retrouvés en compagnie des développeurs de Rebellion pour découvrir le nouvel Alien vs Predator. Prenant place quelques années avant le premier film, le titre vous proposera de jouer trois campagnes différentes en tant que marine, alien ou predator. Pour les besoins de la présentation, c’est en tant que marine que le jeu nous a été dévoilé. Peu d’informations ont filtré sur le scénario, si ce n’est que le niveau présenté mettait en scène des marines coloniaux, pris au piège dans un complexe. Forcément, on devine d’entrée que ça va mal tourner. Le soft nous impose donc une vue FPS des plus classiques mais ayant déjà fait ses preuves quant à ses aptitudes à immerger le joueur. On remarque également qu’un gros travail a été effectué sur l’éclairage, les effets en résultant étant de toute beauté, et dont il faudra savoir jouer, puisque c’est une composante du gameplay. Toutes les sources de lumières étant destructibles, il sera possible de se cacher dans le noir… ou bien d’en avoir peur ! Car oui, les premiers contacts avec les aliens ne se font pas attendre, et les rares équipiers mis à notre disposition disparaissent plutôt vite. N’hésitant pas à se terrer dans le noir, ou même les conduits d’aérations, ces derniers ne manqueront pas d’occasionner quelques frissons. Mais mis à part son univers, cet opus ne nous a guère convaincu. Classique, trop classique. On avance et on tire sans un seul brin d’originalité, dans la plus grande des monotonies. Beaucoup de jeux du genre sont arrivés avant lui et surtout, ont fait mieux. On attendra donc de voir comment sont orchestrées les trois différentes campagnes, en espérant que le meilleur reste à venir.
J’adoooooooooreee le latex !
Forcément, il fallait qu’on garde le meilleur pour la fin. Depuis son annonce, Bayonetta n’a pas manqué de susciter beaucoup d’intérêt chez les joueurs. C’est donc en présence d’Hideki Kamiya que nous avons pu découvrir le soft de plus près, et attention à l’ovni : c’est du grand n’importe quoi.
La présentation commence donc dans une ville submergée par de la lave. Bayonetta, l’héroïne, dévoile rapidement ses aptitudes : si en plus des classiques armes, il lui est possible d’effectuer un nombre invraisemblable d’attaques spéciales, le plus surprenant vient de leur nature. Faire apparaitre une guillotine géante pour y jeter son ennemi, lui « combo-iser » le derrière avant de le décapiter est tout ce qu’il y a de plus naturel dans le titre de Platinum Games. Dans le genre, il est aussi possible de faire apparaitre une énorme roue, parsemée de pics, et de s’en servir pour écraser (ou plutôt déchiqueter) ses ennemis. Du grand n’importe quoi on vous dit. Mais si, dans l’action, ce Bayonetta se montre totalement farfelu, il va encore plus loin dans sa mise en scène. Tirer des balles à travers la lave afin de créer une brèche et s’y engouffrer tout en tourbillonnant, fallait le faire ! Repoussant sans cesse les limites du too much, et ce à chaque instant, les développeurs s’en donnent à cœur joie. Ainsi, lors d’un combat contre un boss (une sorte de harpie), l’énorme tête de ce dernier explose littéralement le mur d’une église dans laquelle se trouve notre personnage. Un combat gargantuesque s’ensuit, jusqu’à un dé-zoom progressif de la caméra… qui révèle que le bâtiment est resté encastré sur la tête du monstre et qu’on est en train de combattre dans les airs, en chute libre. Par la suite, une séquence QTE de psychopathe, incroyablement stylisée, vient mettre un terme à l’action. On découvre ensuite, cerise sur le gâteau, le score total du niveau, découpé en sous-niveaux, chacun possédant son propre tableau de score.
Incroyablement fun, addictif, se foutant des règles et allant plus loin que n’importe quel Devil May Cry ou God of War existant, nul doute que Bayonetta s’annonce comme l’un des titres les plus prometteurs de cette année. Certains seront rebutés par le côté loufoque du titre, mais les autres exulteront de bonheur.