Dossier

23.09.2009 à 18h30 par |Source : Rédaction

Chronique XM > Sagas #2 : Batman

Après les tortues, Sagas continue sur sa lancée animale et vous propose aujourd’hui de retracer l’épopée d’une autre bestiole, loin d’être domesticable cette fois-ci, j'ai nommé l’homme chauve-souris ! Un seul spécimen connu à ce jour, Batman sera donc au centre de nos préoccupations tout au long de cette chronologie pour le moins mordante. Enfilez vos collants, tunnez quelque peu votre Seat Ibiza et rendez-vous en plein cœur de Gotham City !


1939 : Bruce Wayne voit le jour sous la plume scénaristique de Bill Finger et les dessins de Robert Kahn, alias Bob Kane. Les deux auteurs sont alors bien décidés à surfer sur la vague de Superman qui vit le jour en 1938 outre-Atlantique, tout en créant un univers plus réaliste. Ici, point de super-pouvoirs et de ville édulcorée dans la veine de Métropolis. Bruce n’est qu’un simple humain – riche homme d’affaire certes – mais qui devient le Batman une fois la nuit venue. Ayant vu ses parents assassinés sous ses yeux en étant enfant, il est désormais animé par la haine et n’hésite pas à punir la racaille de Gotham City. Un poil schizophrène le Bruce Wayne.


1966 : L’homme chauve-souris devient très rapidement un héros incontournable aux Etats-Unis et va même avoir le droit à une série télévisée à son nom. Adam West, que l’on a pu apercevoir plus récemment dans « l’île des insectes mutants », revêt le costume moulant de Batman pendant tout de même 120 épisodes, le tout en noir et blanc s’il vous plaît ! Les auteurs avaient d’ailleurs eu la bonne idée d’inclure des onomatopées style BD dans les scènes de combat, des effets spéciaux de haute volée pour l’époque. Toutefois, la série se démarque particulièrement du comic-book par son ambiance. Là où Finger et Kane proposaient un Gotham City sombre et inquiétant, la télévision reconstituait une ville résolument kitch aux couleurs pastelles digne des Teletubbies.

1986 : Les débuts de Batman s’effectuent donc sur la continuité et la stabilité du comic qui ne cesse de paraître à un rythme régulier malgré le retrait de Bob Kane en 1968. Cet équilibre va être rompu par l’apparition d’un nouveau média : le jeu vidéo. C’est donc en cette année 1986 que le premier titre de Batman fait son apparition sous les téléviseurs des foyers américains. Disponible entre autres sur Amstrad CPC, nous avions plutôt l’impression de diriger Felix le Chat à la place d’une chauve-souris sur pattes. Le genre était loin de l’esprit originel du comic puisqu’il s’agissait plus d’un jeu de réflexion que d’un jeu d’action. Le genre enfanta de quelques clones comme Solstice quelques années plus tard sur la NES.




1989 : Cette année marque un tournant pour la franchise. Si la NES voit débarquer un épisode à s’arracher les cheveux – mais toutefois bien plus proche du côté sombre de la série – c’est bien entendu du côté des salles obscures qu’il faut s’attarder. Michael Keaton et Jack Nicholson font vibrer le monde entier en incarnant respectivement le justicier masqué et son ennemi juré, le Joker. L’ambiance du comic-book est retranscrite de manière magistrale, chose peu étonnante lorsque l’on connaît le registre de Tim Burton. Preuve de sa qualité, le film atterrit directement à la sixième place des plus gros succès au box-office américain.

1991 : Batman : Revenge of the Joker débarque sur Megadrive. Plus proche du comic-book que du film, nous devons ce titre à Ringler Studios, mondialement reconnu pour des titres comme Super Slap Shot et ESPN Sunday Night NFL. C’est cette même année que les américains commencent à perdre la boule : non seulement le jeu ne voit jamais le jour en Europe, mais en plus le Times désigne George Bush comme homme de l’année.


1992 : L’une des années, si ce n’est l’année la plus importante dans l’histoire de la saga. Outre la série animée qui fera les beaux jours de France 3 tous les jours à 20 heures, c’est surtout l’arrivée du second film qui suscite un engouement extrême. Tim Burton se réinstalle donc derrière la caméra pour ce Batman : Le Défi qui verra notre héros affronter Catwoman et le Pingouin. Si Danny De Vito incarne le vilain, ça aurait dû être Annette Benning dans le rôle de la belle avant que cette dernière ne tombe enceinte. Les spectateurs n’y auront pas vraiment perdu au change puisque Michelle Pfeiffer tenait là l’un de ses meilleurs rôles. Le réalisateur inclura également un ennemi inédit en la personne de Max Shreck, une référence direct à l’acteur qui incarnait Nosferatu qui, au passage, n’a aucun lien de parenté avec l’ogre vert. A savoir que la Warner Bros aurait effectuée diverses pressions auprès de Tim Burton pour qu’il introduise Robin au casting de cet épisode, chose qu’il refusa.

Si le film était certainement l’un des meilleurs, les jeux qui en sont tirés étaient presque tous aussi bons. D’abord paru sur les consoles Sega et sur NES, il faudra attendre l’année suivante pour que la Super Nintendo soit servie, et de quelle manière ! Reprenant fidèlement la trame du long métrage, il fallait y déloger le Pingouin et ses magouilles, tout en prenant garde aux griffes de Catwoman. Excellent beat’em all, il s’agira d’ailleurs de l’un des seuls titres de la série à avoir vu le jour au pays du Soleil-Levant, ce que l’on doit notamment à Konami, alors en charge du développement.

1994 : Les films ont leur adaptation, alors pourquoi pas la série animée ? C’est ce qu’a dû se dire Konami après le succès de Batman Returns. The Adventures of Batman & Robin sort donc seulement sur Megadrive en Europe – et sur Super Nintendo aux Etats-Unis – et confirme une nouvelle fois le talent des développeurs puisque nous tenons là encore l’un des meilleurs titres de la licence. A mi-chemin entre le jeu de plate-forme et le beat’em all, vous parcouriez différents niveaux à l’ambiance cartoon pour y affronter à peu près tous les ennemis présents dans la série, c’est à dire un grand nombre !




1995 : Joel Schumacher remplace Tim Burton à la réalisation de ce troisième épisode cinématographique intitulé Batman Forever. Val Kilmer reprend quant à lui le costume de l’homme chauve-souris à la place de Michael Keaton. Certains disent qu’il s’agit du premier couac de la licence, qui s’éloigne peu à peu de la série malgré le fait que Tim Burton soit resté à la production. Les excellents Tommy Lee Jones et Jim Carrey – respectivement Double Face et l’Homme Mystère – n’y changeront rien. A noter également que Chris O’Donnell faisait sa première apparition en tant que Robin, le personnage mi-compagnon, mi-esclave de Batman.

Nécessité marketing oblige, le jeu tiré du film sort la même année sur à peu près tous les supports disponibles à l’époque, et à l’image de ce dernier, il est bien moins bon que Batman Returns.

1997 : Seulement deux ans plus tard, Joel Schumacher réitère, cette fois-ci sans Tim Burton, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’homme se lâche ! Véritable melting-pot entre les personnages du comic et ceux des Bisounours, on y retrouve cette fois-ci un George Clooney à la peine, Uma Thurmann en Poison Ivy, une Batgirl incarnée par Alicia Silverstone et un futur gouverneur de Californie dans le rôle de Mister Freeze, le glaçon pas vraiment friandise.

1998 : Cette fois-ci il aura fallu attendre une année pour voir l’adaptation vidéoludique du quatrième volet de la saga. C’est la PS1 qui portera cette version comme un fardeau. Si des efforts ont été entrepris concernant les décors, plutôt jolis pour une console 32-bits, le gameplay et l’ambiance du jeu sont encore une fois en dehors du coup. A l’image du film, au risque de nous répéter. Hasard ou coïncidence, c’est la même année que Bob Kane décède.

1999 : Après deux échecs successifs, la réalisation de film marque un temps d’arrêt qui n’est pas pour nous déplaire, mais signe l’arrivée d’une nouvelle série animée inédite : Batman : la relève. France 3 ne rate pas le coche de diffuser une fois de plus les nouvelles aventures d’un Bruce Wayne vieillissant dans un Gotham City futuriste. Si l’idée de base est plutôt intéressante, ses rejetons vidéoludiques, sortis un an plus tard, le sont beaucoup moins. Ce coup-ci ce sont la N64 et la PS1 – encore elle – qui héritent du boulet.


2001 : Nous n’avions pas eu de véritable bouse jusque là, même si certains titres étaient très loin du calibre de la série. C’est certainement en partant de ce constat qu’Ubisoft nous offre Batman : Gotham City Racer. Réalisation complètement à la ramasse, intérêt inexistant, la société des frères Guillemot nous aura rarement offert autant de médiocrité. Batman tient là son premier véritable navet, pari réussi pour Ubi !



2005 : Si quelques titres comme Batman : Rise of Sin Tzu ont vu le jour entre temps, c’est surtout en cette année 2005 que la licence va prendre un nouvel envol. Sous la direction de Christopher Nolan, Christian Bale - plus connu pour ses coups de colère que pour ses performances d’acteur – endosse le costume abandonné 8 ans plus tôt par un George Clooney qui aurait d’ailleurs déclaré à propos de son successeur : "Bale ??? What (the f***ing on) Else ?" Cependant, le duo redore le blason d’un héros en perdition et s’offre même le luxe de réaliser un carton au box-office alors que Katie Holmes est au casting de ce Batman Begins. Incroyable !

Pour l’anecdote, cinq ans plus tôt, Christian Bale tenait le rôle principal du film American Psycho, tiré du livre éponyme. Destin ou coïncidence, le personnage principal qu’incarne Bale se nomme Patrick… Bateman ! Un signe du destin sans nul doute.

2008 : Le Joker est de retour. Heath Ledger remporte un Oscar à titre posthume pour son rôle dans Batman : The Dark Knight. Officieusement, il semblerait toutefois que le jeune défunt ait été salué par la profession pour l’ensemble de son oeuvre, puisque son apparition sous la direction de Christopher Nolan n’était pas sa meilleure performance d’acteur. Si Dark Knight est sans nul doute une réussite, certains s’accordent à dire qu’il reste en deçà de Batman Begins sur le plan qualitatif. A noter d’ailleurs que si ce dernier s’était vu adapté sur la première Xbox, ce n’est pas le cas de The Dark Knight, qui marque ici une première puisqu’aucun jeu n’en sera tiré.

Les développeurs de Traveller’s Tales profite tout de même de l’évènement pour sortir un très bon Lego Batman la même année. Reprenant le principe de Lego Star Wars et Lego Indiana Jones, il s’agit toutefois d’une aventure inédite contrairement à ses prédécesseurs.

Actu 24/24

+

On en parle aussi

Planning

+