Puzzle Quest 2
Moins épique, plus intime
Pour rappeler le contexte aux non initiés, la recette de Puzzle Quest repose sur le subtil mélange d’un puzzlegame de type « Match 3 » et des nombreuses mécaniques propres aux jeux de rôles. Ainsi, assembler des gemmes permettra de remplir des jauges de mana qui serviront à lancer des sortilèges. Le but étant au final de faire tomber à zéro les points de vie de son adversaire avant que son propre capital santé ne tombe aussi bas. Le jeu repose aussi sur des mécaniques propres aux RPG comme un système d’expérience, un inventaire, de l’exploration et des quêtes à accomplir. La formule proposée par Puzzle Quest était pratiquement parfaite. Il aurait été simple pour les développeurs de proposer simplement une nouvelle campagne et 2-3 ajouts de fortune. Heureusement pour nous autres, on aime le travail bien fait et l’originalité chez Infinite Interactive. Puzzle Quest 2 fait donc bon usage de cet état d’esprit et en profite pour faire une belle cure de jouvence. Le changement dans la continuité en somme. L’opus Galactrix nous a déjà démontré que modifier ainsi un concept qui marche était dangereux. Qu’en est-il de Puzzle Quest 2 ?
Si le premier épisode avait une ambiance pour le moins épique, le nouveau venu joue la carte de l’intimisme. Fini les chevauchées avec sa monture sur tout le continent, le recrutement des compagnons ou encore les sièges des villes. Il sera maintenant question d’arpenter de sombres corridors dans les profondeurs abyssales d’un donjon, d’en fouiller les moindres recoins à la recherche de trésors, d’éviter soigneusement les pièges disséminés et de gérer au mieux son inventaire. Evidemment cela impacte plus ou moins directement sur les mécaniques de jeu. Le tablier de jeu est pourtant très proche de celui de son aîné, mais de petites nuances vont faire toute la différence. Exit donc les pièces d’or et l’expérience dans le plateau de jeu. En lieu et place, une cinquième couleur de mana (la violette) qui permet plus de diversité dans le panel de sortilèges, et des gantelets. Ces derniers permettent d’accumuler des points d’actions permettant d’utiliser de manière plus concrète qu’auparavant votre précieux équipement. En effet, le plus gros changement (outre l’échelle de la partie exploration), réside dans la gestion de l’inventaire, autrement plus complète. Tuer des ennemis, ou trouver des butins permettra de trouver moult objets plus ou moins utiles qui viendront rapidement encombrer un inventaire désormais limité en place. Il faudra donc gérer ce dernier au mieux pour éviter de se retrouver trop encombré.
Niveau gameplay, les objets équipés ont désormais une place de choix dans votre stratégie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les dégâts que les armes infligent sont généralement plus importants que ceux des sortilèges, d’autant plus qu’il y a une chance pour que les attaques effectuent des critiques. Pour contrebalancer cela, le jeu propose aussi un nouveau système de parade, qui donne aux combattants un certain pourcentage de chance de ne subir que la moitié des dégâts. Il en résulte donc des combats globalement plus longs que ceux du premier épisode.
C’est dans les vieux donjons que l’on fait les meilleures soupes
Evidemment, supprimer les sièges de forteresses ou la capture d’ennemis aurait bien trop simplifié le gameplay. C’est ainsi que désormais, de nouvelles variantes du jeu de base viendront les remplacer. Qu’il s’agisse de crocheter une serrure, de fouiller une pièce, de chercher un trésor, de désamorcer un piège, de défoncer une porte brutalement ou par la magie… Chaque action fera intervenir un mini-jeu différent, qui brisera la routine des combats. Heureusement, aucun n’imposera de limite de temps comme dans Galactrix, et il vous sera toujours possible de réfléchir au meilleur mouvement possible. Certains sont plus intéressants que d’autres, mais globalement, ils brisent la monotonie des combats avec brio.
Si l’exploration et les combats ont changé, le système d’expérience a lui aussi subi un petit lifting. Ainsi, à chaque niveau, un seul point de compétence sera attribué. Il sera donc plus que jamais important de bien choisir comment monter son personnage. Toutefois en cas d’erreur ne paniquez pas, il sera possible à partir d’un certain stade du jeu de replacer intégralement ses compétences moyennant finances. Ceci dit attention, car contrairement au premier opus, les ennemis ne réapparaissent pas, et l’argent ne s’acquerra pas simplement en vous déplaçant sur la map. Il faudra donc user de cette possibilité avec parcimonie, d’autant plus que modifier votre équipement videra rapidement vos poches.
Autre changement bienvenu dans cette nouvelle cuvée : le fait que les classes de personnages soient plus différenciées que par le passé. En effet, nombre d’objets sont spécifiques à une des quatre classes du jeu (à savoir Barbare, Assassin, Templier et Sorcier), et les différentes attaques des personnages jouent sur des mécaniques de gameplay différentes. A titre d’exemple, les templiers se doivent de faire monter au mieux leur défense avant d’assener un mortel coup de bouclier, qui aura d’autant plus d’impact que la défense du personnage aura été élevée. L’intérêt de porter un bouclier solide sera donc une évidence, et aligner des crânes ne sera finalement pas votre priorité.
Reste à voir la question de l’intérêt du titre sur la durée. Si la quête semble moins longue que celle du premier opus, elle vous tiendra tout de même en haleine un bon moment. Pour peu que vous souhaitiez essayer une autre classe de personnage par la suite, la durée de vie devient rapidement énorme. En cas de lassitude, le mode multijoueur est présent pour redonner de l’intérêt au soft. Il sera ainsi possible de tester l’efficacité de votre personnage contre le reste du monde. Toutefois, il existe une alternative plus intéressante et surtout plus équitable. Il sera possible de sélectionner un niveau expérience (faible, moyen ou fort), et la console générera aléatoirement un personnage. Ainsi chacun jouera contre un adversaire à sa taille. Ce mode permet en outre de tester vos capacités d’adaptation à des combinaisons d’attaques que vous n’avez pas forcement l’habitude d’utiliser. A condition de trouver des adversaires, ce mode pourrait bien vous grignoter quelques heures de votre vie.