26.07.2010 à 18h56 par |Source : Rédaction

DeathSpank

Voila de nombreuses années que les fans de Monkey Island attendaient avec une impatience non dissimulée le retour de Ron Gilbert, l’auteur de cette série culte. Etrangement, lorsque ce dernier revient enfin sur le devant de la scène, ce n’est pas en développant un de ses ‘point and click’ qui aura fait sa réputation, mais par l’intermédiaire d’un hack’n’slash. Changement de registre pour l’ami Ron ? Pas totalement, et c’est ce que nous allons voir.
Dispenseur de justice, vainqueur du mal, héros des opprimés

Deathspank est un héros, un vrai. Sauveur de la veuve et de l’orphelin (surtout des orphelins, vous le découvrez par vous-même), il est toujours prêt à rendre service au peuple. Pourtant, une chose est pour lui plus importante que tout le reste : il est à la recherche de l’Artefact, avec un grand A. Ayant traversé maintes contrées à sa recherche, sa dernière piste l’emmène droit vers la tanière d’une sorcière. C’est ainsi que les aventures de notre ami un peu idiot sur les bords commencent. A l’instar des Monkey Island, l’humour est omniprésent, et toute action du jeu est prétextée par une série de dialogues croustillants à souhaits. Tout comme dans ce dernier, il sera toujours possible durant les dialogues de choisir sa réponse parmi plusieurs possibles, toutes aussi débiles les unes que les autres. Chacune des quêtes que vous aurez à effectuer sera submergée par ce non-sens ambiant, parodiant sans vergogne les codes de l’heroic-fantasy et des hack’n’slash. Malheureusement, tout cela est bien trop beau pour être vrai, et tout cet humour risque bien de rester obscur pour bon nombre de joueurs. En effet, aussi incompréhensible que cela puisse paraître pour un tel jeu, aucune traduction française n’a été effectuée. Seule la description des succès a été adapté au marché français. Il en résulte un jeu en anglais intégral qui risque bien de laisser sur le carreau les moins doués en langue de Shakespeare.



Heureusement, même si l’humour sera difficile à appréhender pour certains, le jeu ne sera que rarement difficile à comprendre, et le journal de quête est plutôt bien conçu, en permettant même d’utiliser des indices pour ceux qui bloquent réellement. Ceux qui sauront passer outre le langage, ou qui auront de bonnes connaissances linguistiques, découvriront un titre plutôt riche dans sa structure. La progression dans le jeu est ainsi relativement libre, et naviguer d’un point à l’autre de la carte sera facilitée par l’utilisation des cabines de toilettes téléporteuses (si, si…). Résoudre des quêtes nécessitera bon nombre d’allers-retours, mais aussi une bonne dose de jugeote. A la manière des jeux d’aventure, il sera ainsi parfois nécessaire de combiner des objets, ou de les utiliser avec des éléments de décors pour progresser. A titre d’exemple, l’une des premières quêtes du jeu vous demandera de récolter quelques cornes de démons rouges… Or impossible d’en trouver d’autres que des blanches. Il faudra alors trouver un moyen de les transformer pour obtenir le butin recherché.


Réfléchir c’est bien, taper c’est encore mieux

Deathspank étant un hack’n’slash, il est évident que les énigmes ne seront pas le cœur du jeu. Taper un maximum de monstres pour obtenir le meilleur équipement possible sera donc votre préoccupation principale. Cette activité sera d’ailleurs possible en coopération locale. Dommage que cette possibilité ne soit en définitive qu’un coup de pouce au joueur principal, le second joueur se contentant de jouer son ami magicien, qui devra le suivre partout en pourra utiliser quelques sortilèges pour l’aider. La gestion de l’inventaire et des quêtes resteront à la seule charge du joueur principal. Toutefois cette aide sera la bienvenue, d’autant que les ennemis font plutôt mal. L’option a de toute manière au moins le mérite d’exister. Concernant l’inventaire, ce dernier est tout aussi loufoque que le reste du jeu (vive le canon à poulets). Sa gestion est plutôt simple, et ceux qui n’aiment pas passer trop de temps dans les menus pourront même activer une option équipant de manière automatique les meilleures armures possibles. La gestion des armes et des objets toutefois reste à leur charge.



Le nombre d’objets que vous pourrez récolter est plutôt important, et il sera parfois difficile de choisir quoi transformer en pièces d’or. Dommage dès lors que tout ce bazar ne soit pas réellement utile. Dans la pratique, les seules potions que vous utiliserez seront celles de vies, et vous garderez bien au chaud le reste dans votre inventaire. On touche ici un autre point un peu décevant du jeu. Les attaques magiques font véritablement figure de décoration. De même il sera possible (et même souvent conseillé) de mitrailler le plus souvent les ennemis à distance, tant ces derniers auront du mal à vous suivre. Les armes de corps à corps sont évidement plus expéditives, mais aussi bien plus dangereuses pour votre capital santé. Pour inciter les joueurs à s’en servir, le studio de développement a mis au point un système de combos relativement agréable, et surtout le fait que vos armes peuvent utiliser des attaques spéciales dévastatrices lorsque la barre adéquate est remplie. Mais cela ne suffit pas, et on en revient vite aux attaques à distance, en tournant autours des ennemis. Cette faiblesse du gameplay est vraiment dommage vu que, coté réalisation, le titre assure. Ainsi, la patte graphique du jeu est véritablement originale avec des incursions 2D dans ce monde 3D. De plus la caméra choisie (même si elle manque parfois de lisibilité), permet de donner véritablement l’impression d’évoluer dans le monde de Deathspank. L’ambiance sonore n’est pas en reste, avec un doublage de tous les dialogues du jeu (toujours en anglais évidemment). Le jeu propose en plus une quête suffisamment longue pour tenir le joueur en haleine durant une bonne dizaine d’heures, ce qui est plus que correct pour un jeu dématerialisé.

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