Wolfenstein 3D
Ce test a été réalisé par Baboulinet
Déconseillé aux claustrophobes
Le jeu vous met dans la peau de l’espion allié B.J. Blazkowicz, capturé par les forces de l’Axe. Votre aventure commence devant le cadavre du garde dont vous avez déjoué la vigilance. Quelques pas hors de votre cellule et vous voilà en liberté dans les dédales d’un bunker grouillant de nazis, arpentant des couloirs aux couleurs uniformes et aux murs jalonnés de svatiskas et de portraits du Führer, résolument décidé à faire payer à vos geôliers leurs crimes de guerre et leur mauvais goût pour la déco.
Si aujourd’hui "jeu de couloirs" est un terme caustique que l’on utilise pour qualifier ce dernier de linéaire, Wolfenstein 3D s’accommode de cette définition au sens propre. La construction anarchique des maps couplée à la monotonie des décors transforment chaque niveau en véritable labyrinthe, où le temps qui n’est pas dédié à l’éradication de toute espèce vivante dans le périmètre se passe à chercher la sortie, en se demandant si ce pan de mur strictement identique aux 3642 autres ne nous est pas familier.
Sans avoir le luxe de bénéficier d’une carte ou d’une boussole, la moindre pièce de mobilier devient alors un repère visuel bien utile. Les plus masochistes d’entre vous pourront s’amuser à sonder chaque parcelle de terrain à la recherche de passages secrets jusqu’à ce que les hommes en blanc viennent frapper à votre porte.
La prise en main du jeu est immédiate avec le pad Xbox, en grande partie car votre panoplie de mouvements est limitée et n’inclue pas des aspects devenus élémentaires dans les FPS actuels : votre personnage ne peut pas sauter, se baisser, se déplacer latéralement (strafe), de même qu’ajuster son viseur sur un axe vertical. Votre arsenal ne compte au total que 4 armes : couteau, pistolet, mitraillette et gatling. Il est à noter cependant que les armes à feu se distinguent uniquement par leur cadence de tir, puisque les munitions, la portée et le taux de dégâts par balle sont strictement identiques.
Si différentes catégories de soldats s’uniront pour vous mettre des bâtons dans les roues, vous découvrirez assez vite que leur grade n’a pas de réelle incidence sur leur intellect. Un coup de feu en l’air et les voilà déferlant sur vous sans peur au ventre. La stratégie la plus simple pour faire le ménage dans une salle consistera donc à attirer une vague d’ennemis vers l’encadrement d’une porte, où chaque soldat défilant en file indienne et au compte-goutte sera accueilli par une rafale de mitraillette.
"Get Psyched!"
La sortie de Wolfenstein 3D sur Xbox 360 ne signe pas la première tentative de portage du titre de Id Software, le jeu ayant déjà été décliné sur de nombreux supports avec plus ou moins de fidélité par rapport à l’original. On se souvient par exemple de la version Super Nintendo où toute trace de gore et de nazisme avait été soigneusement gommée, pour ne pas pervertir l’esprit de nos petites têtes blondes (si c’est pas une expression de nazi ça…). Le Xbox Live Arcade accueille une version en tout point similaire à l’originale sortie en 1992 sur PC. Vous serez confronté à chaque tournant au visage placardé du petit brun à moustache et aux statues d’aigles ornées de croix gammées, sans avoir à vous demander si le sang vert suintant des cadavres des soldats nazis trahirait une provenance extraterrestre.
Mais si les développeurs n’ont retiré aucun contenu sur cette nouvelle mouture, ils n’ont aussi rien ajouté. Point de lifting graphique, de bande sonore remasterisée, ou de mode coopération/multijoueurs. Tout juste peut-on compter sur la présence de succès et de classements en ligne, autant dire le minimum syndical. C’est d’autant plus regrettable quand on voit les efforts déployés par d’autres développeurs pour offrir une seconde jeunesse à leurs anciennes licences par l’intermédiaire du Xbox Live Arcade.