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29.01.2011 à 13h31 par |Source : Forum Xbox-Mag

Forum XM : Le meilleur test communautaire (Novembre à Janvier)

Chers lecteurs,

Depuis presque 10 ans Xbox-Mag vous propose des articles passionnés, des actus sans concession. Mais ce temps où les lecteurs étaient passifs devant leur écran est révolu ! Chers amis, voici venu l’heure de la révolution, ensemble nous allons mener vers les hauts sommets les couleurs de la xbox. Le jeu vidéo règnera sur ce monde terne et sans véritable Master Chief. ENSEMBLE…


" hé oh ! Spin, debout, tu baves sur mon clavier là, c’est fini les rêveries un peu ?"

Excusez moi pour cette légère digression. Depuis 10 ans donc, XM vous propose du contenu. Aujourd’hui le temps est venu de vous faire participer un peu plus. Depuis le mois de novembre nous avons lancé sur nos forums une nouvelle section dédiée aux articles et tests communautaires. Cet endroit particulier est pour vous une tribune libre où vous pouvez exprimer vos idées concernant le média qui nous passionne, rédiger des tests ou simplement parler de vos envies.

A ce jour une dizaine d’articles ont été publiés, ce sont principalement des tests. Afin de mettre en avant cette toute nouvelle partie du forum, nous souhaitons récompenser le meilleur article sur ces trois premiers mois.

Pour cette première édition des récompenses, nous avons choisit le test de Dun4n. Il nous parle alors de Mirror’s Edge avec beaucoup de talent. Mirror’s Edge est un jeu de sensations, novateur, on ressent cette ambition dans les propos de l’auteur. Précis et clair,l’expression est excellente. Il n’en fallait pas plus pour lui décerner la palme d’or.

Un petit mot aussi pour le test de The Goon sur les Sims 3,ainsi que pourDou nous faisant découvrir Defense Grid. Deux autres articles excellents sélectionnés dans le trio de tête.

Malheureusement nous ne pouvions récompenser que le premier. Mais Dou et The Goon ne déméritent pas.

Pour les trois prochains mois, une liste de thèmes vous est proposée, vous pouvez vous en inspirer pour rédiger vos articles, ou bien faire comme Chwal qui nous fait découvrir son ressenti sur Two World. Soyez inventif et qui sait ! Peut être ferez vous la une de XM dans les prochains mois.

Merci pour votre passion et votre engouement. A très bientôt et en attendant voici le test de Dun4n qui gagne un code XBLA de son choix.


Rares sont les jeux sortant un minimum des sentiers battus sur cette première génération de console Haute Définition. Accumulant les FPS et titres aux concepts déjà éculés ou rengainant les mêmes licences année après année, l’industrie du jeu vidéo semble peu à peu perdre en originalité ce qu’elle gagne en professionnalisme. Heureusement, arrivent parfois entre nos mains de gamers des titres qui nous rappellent que le monde vidéo-ludique peut encore nous surprendre et nous émerveiller. Mirror’s Edge, nouveau bijou des suédois de DICE, fait clairement partie de cette catégorie.


Welcome in the real world

Mirror’s Edge a pour décor une immense et brillante mégapole, dans une vision fantasmée de l’urbanisme moderne avec ses gratte-ciel vertigineux, ses tours de verre immaculées, ses lignes épurées et son agencement parfaitement ordonné. La douce quiétude et l’apparente organisation parfaite de cet espace de vie cache néanmoins une ville en proie à la censure, au contrôle de l’information et autres pratiques sécuritaires, au nom de la lutte contre la criminalité. Dans ce contexte vous incarnez Faith, une jeune femme déterminée et charismatique, qui lutte au quotidien contre le diktat de cette société liberticide. Faith fait partie des Messagers (« Runners » en V.O.), une organisation évidemment secrète qui brave les règles établies et s’emploie à divulguer les vraies informations aux résistants de ce régime. Devant faire fi des forces de l’ordre et agir en marge des moyens de communications normaux, les Messagers ont choisi comme terrain d’action les nombreux toits de building afin d’éviter le danger des rues, bien trop surveillées.

Lors d’une mission de routine, le quotidien de l’organisation va basculer. La police qui jusque-là n’avait pas représenté un très grand obstacle à leur action va multiplier les efforts pour les détruire et ouvrir le feu sur notre héroïne. Les armes grondent, les balles sifflent. Plus que lutter pour la liberté, Faith va maintenant devoir lutter pour sa vie, et celle de sa sœur jumelle travaillant à la police, qui à la découverte du corps d’un opposant au régime, va se retrouver au milieu d’une machination étroitement liée au sort des Messagers.


Une merveille d’esthétisme

Dès les premiers instants, la chose qui frappe dans Mirror’s Edge c’est son parti pris esthétique. Le menu titre tout en classe avec sa musique zen annonce la couleur : la sobriété et l’élégance sont de mise. La ville est représentée sous des traits d’une blancheur immaculée et plutôt que de vouloir accumuler les détails ou effets tape-à-l’œil, DICE a préféré opter pour un style très épuré et moderne. Ici, pas de couleurs criardes à foison ou de textures dégoulinantes de bump-maping, mais un univers nacré et lumineux sublimé par des jeux de lumière chaleureux et des couleurs vives judicieusement agencées. Dans Mirror’s Edge, chaque tableau est dominé par une couleur, cassant la monotonie de cette blancheur omniprésente, et donnant un cachet esthétique particulièrement moderne au titre, parfois presque contemplatif. « Esthétique Ikea-intello » diront les mauvaises langues, bouffée d’air frais et dépaysement penseront les autres. Techniquement, d’ailleurs, le jeu n’en reste pas moins réussi et cet univers graphique sophistiqué n’est clairement pas un cache-misère. Les univers sont vastes et superbement modélisés, les effets de lumière sont très convaincants et l’animation ne semble jamais flancher.

Mais la cohérence esthétique ne s’arrête pas à l’aspect visuel du titre, car pour donner vie et cohérence à un univers si particulier, l’aspect sonore se devait d’être irréprochable. Là aussi, c’est une franche réussite ! Les compositions électro qui composent la bande-son sont en parfaite adéquation avec l’ambiance si spéciale du jeu. Sachant se montrer zen et totalement envoûtantes pendant les phases d’exploration et de plateformes, elles deviennent furieuses et trépidantes lors des courses-poursuites ou pendant les combats. Ajoutez à cela des bruitages bien sentis, nous gratifiant même du souffle de la respiration de Faith, et il devient difficile de ne pas se prendre une tarte retentissante d’immersion, pour peu que l’on accroche à l’univers, tant la cohérence esthétique et la classe dégagée par Mirror’s Edge est totale. Un jeu qui prend aux tripes, assurément !


"Les hybrides c’est l’avenir"

Etant désormais plus familier avec le pitch et l’univers du jeu, une bonne réalisation et une esthétique fraîche ne rimant pas forcément avec bon jeu, il est temps maintenant de s’intéresser à la colonne vertébrale du titre : son gameplay. Là encore, nos amis suédois de DICE ont voulu se démarquer des productions actuelles en nous proposant de l’inédit : un jeu hybride entre la plate-forme et le FPS. Si le titre propose donc une vue classique à la première personne, il ne sera pourtant pas question ici de dézinguer des centaines de mecs à coups de M16 ou de Rail Gun.

Prenant la discipline du « Parkour » (oui, ça s’écrit comme ça !) chère à nos Yamakazis nationaux, le jeu s’articule sur de nombreuses séquences de plates-formes durant lesquelles le joueur devra sauter de toit en toit et éviter obstacles après obstacles pour se frayer un chemin dans les 9 chapitres que comporte le jeu. A la manière d’un Prince of Persia ou d’un Assassin’s Creed, Faith peut donc s’accrocher à des corniches, courir sur les murs pendant un court laps de temps, faire des bonds vertigineux ou encore effectuer des glissades pour se faufiler dans des endroits exigus. S’il faut un petit temps d’adaptation aux contrôles, la maniabilité du titre s’avère très bien pensée et très efficace. Les commandes répondent au doigt et à l’œil et en quelques minutes de jeu, le joueur aura déjà appris à effectuer des actions très classes et à filer comme le vent au travers des niveaux. Notons d’ailleurs que les développeurs ont eu la très bonne idée de placer les touches d’actions sur les gâchettes, ce qui permet d’avoir un contrôle permanent sur les deux sticks et donc sur les déplacements et la vue de notre héroïne.

Si le titre n’est clairement pas orienté vers les gunfights ou les combats, les armes à feu sont pourtant légion dans Mirror’s Edge… à la différence qu’elles sont cette fois-ci pointées sur vous ! Dans la majeure partie des cas, il faudra donc mettre à profit la vélocité et l’agilité de Faith, c’est-à-dire prendre ses jambes à son cou et fuir des policiers armés jusqu’aux dents, sous peine d’être abattue froidement… et les balles font mal dans mirror’s Edge, très mal ! Grisantes au possible, parfaitement mises en scène et servies par des thèmes électro frénétiques, ces séquences de courses-poursuites sont tout simplement géniales, et rappellent les meilleurs moments de Matrix. Courir comme une dératée en effectuant des acrobaties spectaculaires, les balles sifflant dans les enceintes et le souffle de Faith retentissant dans nos oreilles, sauter de toit en toit au son d’une électro effrénée et se sentir traqué, esseulé, a quelque chose de génial : pleines de tension, immersives à souhait et témoignant d’un level-design hautement inspiré, ces phases sont jubilatoires au possible, et resteront gravées longtemps dans ma mémoire de joueur.

Faith est aussi capable d’utiliser des armes à feu, qu’elle prendra aux ennemis éliminés, afin de se sortir de certaines situations désespérées. Il faut bien admettre que ces quelques gunfights sont assez loupés : peu précis, mous et peu intéressants, ils ne sont de toute manière pas au centre du jeu, celui-ci misant en effet sur la course et la fuite (il existe d’ailleurs un succès consistant à ne tuer personne dans le jeu). Faith a par ailleurs d’autres moyens de se débarrasser des policiers lui faisant obstacle. En effet, elle peut asséner de puissants coups de pieds ou de poings et même les désarmer si l’on respecte un certain timing. Ce dernier point a d’ailleurs été soigné : il est possible de déclencher un ralenti pour faciliter la tâche, et désarmer un ennemi déclenchera toujours une animation très stylée, réellement gratifiante pour le joueur. Néanmoins je le répète : le combat n’est clairement pas à voir comme une composante majeure du gameplay de Mirror’s Edge, juste une possibilité, qui ne doit en rien éclipser la furtivité et la rapidité qui est au centre même de ce dernier.

En terme de plates-formes, et l’on touche à l’un des seuls vrais défauts du jeu, et même si le tout est très bien orchestré, force est de constater que la progression pourra se révéler frustrante. On meurt, en effet, très souvent dans Mirror’s Edge, et le concept du « Die and retry » si cher aux vieux jeux du genre, semble ici omniprésent. Certains passages sont particulièrement ardus à franchir, ou ne serait-ce même qu’à déceler, et il faudra souvent plusieurs tentatives avant de réussir quelques sauts ou de passer certaines phases de jeu. Le joueur est certes aidé grâce à la mise en avant des éléments du décor franchissables (ces derniers se colorant en rouge lorsque le joueur s’en approche), cela ne l’empêchera pas de pester sur certains tableaux particulièrement retors, où sa précision d’exécution se devra d’être millimétrée.


Ce constat étant fait, cela n’enlève en rien au jeu le talent qu’il dégage. Les sensations procurées par le soft sont exceptionnelles : de l’impression de vertige sur les toits d’un building, aux courses-poursuites haletantes en passant par des jeux de cache-cache avec la police, Mirror’s Edge est un jeu que l’on vit, que l’on ressent, et ce, du début à la fin malgré les cassures de rythme.


"Miroir, mon beau Miroir"mon ex

Vous l’aurez donc compris, Mirror’s Edge est un jeu à part, un de ces ovnis vidéo-ludiques qui ne demande qu’à être découvert par des joueurs en mal de sensations nouvelles. Profitant d’une esthétique incroyable et d’une réalisation de haute volée, le jeu témoigne d’une personnalité presque palpable et repousse les limites cloisonnées du jeu à la première personne. Souvent frustrant, bien trop court dans son mode histoire et proposant un scénario finalement un peu cliché (bien que la narration soit très réussie et les thèmes abordés d’actualité), Mirror’s Edge n’en reste pas moins un titre qui mérite toute votre attention. Véritable pied de nez aux productions testostéronnées à outrance et aux gameplay has-been depuis les trente glorieuses, le nouveau joyau de DICE est une perle d’originalité et de fraîcheur, dans une industrie qui en a cruellement besoin. A noter qu’une fois le mode histoire fini, le jeu vous propose un mode parcours qui consiste à refaire certains tableaux du jeu en contre-la-montre. L’intérêt ici étant de trouver les meilleurs chemins possibles et de s’approprier le terrain de jeu : addictif au possible !

Haletante, immersive à souhait, et d’une richesse artistique indéniable, l’aventure de la jolie Faith saura vous captiver et vous mettre quelques jolies tartes dans la figure… pour peu que vous rentriez dans le trip, et je plains sincèrement ceux qui n’y arriveront pas !

Les plus :

- Esthétique fraîche et épurée… Une belle composition urbaine et sophistiquée

- Gameplay original et novateur

- Le feeling Matrix de certaines phases de jeu

- Une bande-son d’exception, en parfaite adéquation avec l’univers du jeu

- En met littéralement plein la vue

- Le mode parcours

Les moins :

- Progression par l’échec très frustrante

- 7 heures à tout casser pour voir la fin du mode histoire

- Combats peu précis et franchement bof

Note globale : 17/20

Assurément un de mes plus gros coups de cœur sur cette génération de console. Trouvable maintenant aux alentours de 10 euros, ce serait dommage de ne pas tenter l’expérience !

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