1st Look > Child of Eden
Et Dieu créa un jeu pour Kinect
Pas autant idolâtré qu’un Hideo Kojima ou un Shigeru Miyamoto, Tetsuya Mizuguchi reste pourtant l’un des créateurs de jeu vidéo les plus ingénieux de sa génération. Longtemps pensionnaire de la maison Sega, celui-ci est à l’origine de nombreux titres devenus cultes comme Sega Rally Championship, Space Channel 5 ou encore Rez. Depuis, il a créé son propre studio de développement nommé Q Entertainment, et a déjà offert quelques productions à la Xbox 360, que ce soit en exclusivité avec Ninety-Nine Nights premier du nom ou par le biais de portages tels que Lumines ou Every Extend Extra, tous deux disponibles sur le Xbox Live Arcade. Avec un tel CV, il était donc logique que les joueurs se penchent d’un peu plus près sur son nouveau projet, à savoir Child of Eden, un titre pensé à la base pour Kinect et présenté à la conférence Ubisoft de l’E3 2010.
On se souvient avoir découvert ce jour là, un jeu qui en mettait tout d’abord plein les yeux possédant un style graphique pourtant simpliste et une ambiance musicale du tonnerre pour un ensemble qui rappelait sans aucun doute un autre titre créé par Tetsuya Mizuguchi : Rez. Une impression qui n’était pas réellement fortuite, le jeu misant clairement beaucoup sur son côté artistique très travaillé et comme bien souvent sur l’importance de la bande-sonore et des inter-actions possibles avec le joueur. Mais avant de vous lancer à corps perdu dans le jeu, et pour vous mettre dans le bain de cet univers complexe et métaphorique, le soft s’ouvre sur une superbe introduction réalisée avec une actrice bien réelle (et fort jolie) qui incarne Lumi, un être d’Eden prise au piège d’un virus qui infecte la faune et la flore de ce monde imaginaire.
Les pieds sur Terre, la main en l’air
Votre but est alors très simple : plongé dans un rail-shooter aux environnements à la fois variés et simplistes, il vous faudra purifier les différents mondes qui s’ouvrent à vous. Pour ce faire, les possesseurs de Kinect comprendront bien rapidement qu’il vaut mieux utiliser le capteur à reconnaissance de mouvements plutôt que la manette. En effet, le gameplay au pad se révèle laborieux, ne serait-ce que pour naviguer dans les différents menus, c’est dire. C’est donc à l’aide de vos bras qu’il va falloir purifier le monde. En dirigeant votre main droite vers l’écran vous pourrez donc locker des cibles, dans la limite de huit, et éradiquer la vermine en effectuant un geste vers l’avant. La main gauche quant à elle permet d’effectuer un tir en continue de couleur violette, qui vous sera d’une grande utilité face aux projectiles ennemis, et d’une manière plus générale face aux éléments violets qui apparaissent à l’écran. S’inspirant des shoot’em up old-school, Child of Eden accorde une grande importance au scoring et chacune des actions citées plus haut se devra d’être optimisée dans l’espoir de faire grimper le compteur de points. Pour ce faire, la meilleure solution est de suivre la musique, et de frapper en rythme pour espérer faire gonfler son multiplicateur.
Bien entendu, les équipes de Q Entertainment ont soigné la bande-son comme il se doit, et c’est un réel bonheur de jouer tout en tentant de coller à celle-ci. Malheureusement, on a tout de même l’impression que parfois il faut anticiper un peu les mouvements pour réussir à faire ce que l’on veut au bon moment, la latence de Kinect étant impardonnable à ce niveau là. Un défaut que notre corps corrige tout seul au bout de quelques séances et qui se transforme alors en un mauvais souvenir. Une bonne chose d’autant plus que le reste du temps, la reconnaissance est impeccable, la navigation dans les menus se fait les doigts dans le nez et le jeu dissocie bien les deux mains du joueur. Du côté du contenu, nous n’avons essayé que quelques niveaux, aux noms évocateurs que l’on vous laissera découvrir par vous-même. Chacun d’entre eux possède leur propre poésie, parfois à la limite du métaphorique comme dans le monde nommé Evolution où vous devrez purifier un fond sous-marin, berceau de la vie, pour finalement venir à bout d’un Phoenix de toute beauté et ainsi redonner vie à l’endroit qui a vu l’apparition des premiers êtres vivants. Tout un symbole. Une expérience enivrante qui devrait plaire à certains mais qui pourrait bien laisser de marbre un bon nombre de joueurs qui ne jure que par le gameplay. Nous ne nous étalerons pas sur le contenu puisque notre version ne contenaient que cinq niveaux dont un à débloquer. Sachez tout de même que les développeurs ont incorporé des skins, qui permettront de changer le visuel des ennemis et des environnements et ainsi redécouvrir les différents niveaux avec un oeil différent.