1st Look Gamescom 2011 > The Cursed Crusade
On ne se serait pas déjà croisé ?
The Cursed Crusade c’est d’abord une ambiance vraiment soignée, loin des clichés d’heroic-fantasy qui se succèdent, un voyage composé de cinq gros chapitres qui vous mènera des terres européennes jusqu’à Constantinople, en passant par de nombreuses étapes (le studio annonce 36 niveaux). Les deux héros du jeu sont eux aussi loin du stéréotype du héros bodybuildé, que vous incarniez Denz de Blaye, l’héritier tourmenté ou bien Ezteban, le mercenaire venu d’Espagne, pour le deuxième joueur en coopération. Dans le jeu, le gameplay des deux personnages est strictement identique, mais en revanche la coopération est assez recherchée. Comme son nom ne l’indique pas, The Cursed Crusade s’inspire des événements historiques de la méconnue quatrième croisade qui eut lieu en 1202 et n’arriva jamais à Jérusalem. La malédiction s’applique aussi aux deux héros dont les âmes sont damnées. Ils vont donc tenter de découvrir d’où vient cette malédiction. Si l’ambiance historique teintée de fantastique rappelle par moments la série des Assassin’s Creed, une fois la manette dans les mains c’est plutôt du côté des Army of Two et autre Hunted que l’on penchera puisque l’action est au programme et la coopération à l’ordre du jour.
The Cursed Crusade est, de l’aveu même des développeurs, un bon beat them all à l’ancienne, un jeu calibré pour le coopératif et une bonne session entre potes. Mais, avec ses propres moyens, le titre se révèle beaucoup plus riche que ne le laisse supposer cette présentation pleine de modestie. Bien sûr, graphiquement le titre souffre des petits moyens du studio et n’entend pas rivaliser avec les superproductions AAA, cependant si l’on excepte un aliasing très prononcé, le jeu est très agréable à l’œil. Les combattants sont animés avec naturel et leurs atours historiques finissent de plonger le joueur dans une ambiance médiévale très soignée. Le titre du studio françaisKylotonn enchaîne donc les zones de combat où nos deux héros vont tailler et assommer du soudard récalcitrant. Le jeu ne se contente pas d’une suite d’arènes puisque de nombreuses séquences viennent briser l’enchaînement des combos. Ainsi, lors du premier niveau, en plein assaut d’un château fort, nos deux héros doivent agir de concert pour faire progresser un mantelet sous la pluie de flèches qui s’abat depuis les murailles. Une fois les portes enfoncées au bélier (QTE) la féroce mêlée débute, ponctuées par quelques séquences de tirs lorsque l’ennemi se fait trop pressant.
Un Damné qu’il ne fait pas bon croiser
Le titre assume avec efficacité un traitement réaliste des combats et des équipements. Ici pas de jets de sang outranciers ou encore de prises de catch farfelues. En revanche, les coups pleuvent avec fracas et les têtes peuvent parfois rouler et les membres tomber au sol. Le joueur peut associer deux armes en permanence parmi un arsenal de quatre qu’il porte sur lui et ramasse sur les cadavres. Ainsi, nos deux héros pourront choisir de manier deux épées ou encore une masse et une épée à moins qu’ils ne préfèrent s’abriter avec plus de prudence derrière un bouclier. Toutes les associations d’armes possèdent leurs propres combinaisons pour un total annoncé de 90. De plus, chaque arme possède des propriétés uniques et un usage différent : si l’épée tranche la chair avec aisance, la masse se révèle beaucoup plus efficace pour abîmer l’armure des chevaliers adverses. De même, chaque arme s’use avec les combats et s’il est toujours possible de contrer avec une épée seul un bouclier résistera à la longue. Il n’est alors pas rare de se retrouver avec une arme brisée en main ; ne reste plus qu’à se replier et en trouver une nouvelle. Les héros eux-mêmes possèdent une armure divisée en trois parties, une fois celle-ci endommagée votre santé sera particulièrement exposée. Si vous tombez au sol, votre coéquipier pourra venir vous relevez, mais ici il faudra en plus ralentir la mort qui vient vous chercher en personne ! C’est ça d’être un damné, on est traité comme un VIP. Avec quelques tirs d’arbalète, le joueur au sol doit alors ralentir la mort qui avance. A chaque fois que vous tombez au sol, la mort apparaîtra de plus en plus proche de vous. L’idée est excellente et le rendu graphique très réussi.
Lors des combats, les héros récoltent des Points de Victoire qu’ils pourront dépenser entre chaque niveau pour améliorer le maniement d’une combinaison d’arme. On notera que le bouclier n’est pas la seule option défensive puisque les joueurs peuvent réaliser des contres selon le bon timing. Lorsqu’un adversaire va vous attaquer, un léger halo bleu le signale dans la mêlée. Un peu à la manière des contres dans Arlam Asylum, le joueur doit alors réagir au bon moment pour effectuer une riposte dévastatrice. La coopération en plein combat permet également de réaliser des prises combinées comme au bon vieux temps de Street Of Rage 2 ! L’un des joueurs ceinture un adversaire pour permettre à son coéquipier de l’achever ou même, il le lance vers lui pour un résultat mortel. Enfin, le scénario de The Cursed Crusade trouve des échos dans le gameplay. En effet, au-delà de l’aspect beat them all, une dimension fantastique intervient avec la possibilité de passer dans une dimension infernale (les héros étant damnés souvenez-vous). L’effet est très réussi, les flammes lèchent le décor ravagé et les ennemis apparaissent comme des écorchés. Le joueur lui-même est accoutré d’une paire de cornes de circonstance et d’une puissance démoniaque. L’utilisation de ce pouvoir est bien sûr limitée dans le temps et par une jauge qui se remplit avec l’entassement de cadavres.