Alan Wake’s American Nightmare
Alan nanas
Levons le suspense, ceux qui s’attendent à avoir des réponses aux questions laissées en suspens à la fin d’Alan Wake risquent d’être déçus. Bien que faisant suite à Alan Wake, le scénario d’American Nightmare ne cherche nullement à combler les trous manquants, c’est à peine s’il étend timidement la mythologie de la série. Les nouveaux venus pourront donc profiter de l’aventure sans problèmes, passant dans le pire des cas à côté de quelques références et clins d’œil. En revanche la structure du jeu n’a subi aucune retouche et reste strictement identique. Voix off, pages de manuscrit à retrouver, messages vidéo, etc… Il en va de même pour le gameplay.
Nous retrouvons donc très rapidement nos habitudes manette en mains. Éclairer un ennemi afin de le déposséder de l’ombre qui l’entoure avant de lui faire goûter le plomb, tout en n’oubliant pas d’esquiver ses attaques et de surveiller son stock de piles. Cependant, les développeurs ne prennent plus la peine de ménager vos nerfs et de faire monter la tension. L’aspect survival-horror que nous pouvions trouver chez Alan Wake a ici laissé sa place à l’action. Les ennemis vous harcèlent très régulièrement et n’hésitent pas à attaquer en très grand nombre. Mais ne vous y méprenez pas, Alan Wake’s American Nightmare n’est pas devenu le temps d’un épisode l’égal d’un Gears of War, même si l’arsenal plus conséquent (allant jusqu’au fusil d’assaut) semble prouver le contraire. Le titre conserve malgré tout l’ambiance propre à la série.
Seuls changements notoires, les différentes missions qui vous sont imposées et le level-design. Il n’est plus question de traverser des couloirs artificiels afin d’attendre l’objectif à l’opposé de la carte. C’est presque l’exact opposé qui vous sera proposé. Lâché dans des niveaux ouverts, vous devrez parcourir ceux-ci en long et en large pour y trouver objets ou actionner les mécanismes qui vous aideront à atteindre la sortie. Mais (parce qu’il y a toujours un mais) !
Groundhog Day
Là où le bât blesse est qu’il n’y a que trois (petits) niveaux différents. Par une habile justification scénaristique (ou grossière, mais il faudra alors en répondre devant Bill Murray), Alan sera amené à revenir à plusieurs reprises dans ces différents niveaux. Revenir dans des niveaux déjà parcourus n’est pas un problème en soi, c’est même une bonne idée, le souci est que vous devrez effectuer à chaque fois les mêmes actions (à quelques détails près). En découle par conséquent un gros sentiment de répétitivité. Le jeu étant relativement court – comptez cinq petites heures pour en voir la fin – c’est d’autant plus rageant que seule la première heure et demi est pour ainsi dire inédite, les quatre heures restantes n’étant que la répétition de celle-ci. Si de nouvelles zones s’ouvraient lors de vos retours dans les niveaux il n’y aurait alors pas grand-chose à y redire. Mais ce n’est hélas pas le cas.
Tout n’est pas noir, heureusement. A commencer par l’antagoniste principal, Mr. Grincement, jumeau maléfique d’Alan Wake que l’on croirait tout droit sorti d’American Psycho. Chacune des ses interventions est un vrai régal. Dommage cependant que l’affrontement final ne soit pas à la hauteur de sa folie. De nouveaux ennemis font également leur apparition, et si certains pourront regretter la nouvelle orientation du titre, il est indéniable que les combats ont gagné en efficacité. Et si vous adorez les affrontements entre Alan et les ombres, alors vous adorerez le mode arcade. Le but est simple, tenir tête à des vagues d’ennemis jusqu’à ce que l’aube pointe le bout de son nez. On regrettera cependant le faible nombre de cartes et surtout le manque de variété dans les objectifs.