Nexuiz
Nex pense donc Nexuiz
Nexuiz ne s’embarrasse pas d’une histoire plus ou moins tordue. Il va droit au but. Le joueur se trouve dans une arène où il doit faire gagner son équipe à tout prix. Dans son déroulement, Nexuiz se veut l’héritier spirituel de la série phare d’Epic Games (non on ne parle pas de Gears of War mais d’Unreal Tournement). Plus concrètement, on parle donc d’action soutenue dans des arènes fermées, de rythme effréné, de musiques de bourrins, de voix off commentant l’action avec panache et surtout de surréalisme. Si le jeu n’est pas spécialement moche, on a du mal à déceler le moteur Cry Engine 3 sur lequel est censé se reposer le titre. Si on ajoute une direction artistique plutôt banale, on peut dire que Nexuiz commence déjà avec un sérieux handicap.
Heureusement il propose une innovation de taille : les « mutators » Ces options redéfinissent les paramètres des parties (pas de gravité, un tir un mort, hyper vitesse…). Bien sûr le principe existe déjà dans le genre depuis belle lurette, mais Nexuiz propose un système dynamique dans lequel les « mutators » sont activés par les joueurs au cours de la partie, durant un temps limité, ce qui apporte sur le papier une bonne dose de stratégie. Vu leur nombre assez impressionnant (plus de 100), on peut s’attendre à une grosse variété des situations. Dans la pratique le système est tellement fouilli et mal conçu qu’on subit plus les aléas qu’on ne les provoque. Dommage car l’idée de départ est excellente. A vrai dire la confusion ne se situe pas qu’à ce niveau. Outre les « mutators », toutes les indications de l’interface manquent d’intuitivité et de clarté. On pensera en premier lieu aux indicateurs d’objectifs dans les parties de capture de drapeau par exemple, ou encore à l’armement transporté. Le design quelconque des items à ramasser n’aide d’ailleurs pas vraiment à s’y retrouver dans ce chaos.
Trois petits tours et puis s’en vont
Si le jeu d’Alien Trap propose de jouer contre des bots pour s’entrainer, le cœur du jeu est clairement orienté online. Autant dire que son intérêt et sa durée de vie sont intimement liés à sa communauté de joueurs. Autant donc annoncer directement la mauvaise nouvelle : elle est très limitée. Trouver des joueurs n’est donc pas simple, d’autant que les parties accusent souvent d’un certain lag. Etant donné que les équipes ne sont composées que de 3 joueurs (ou 4 dans certains cas), on pourrait s’attendre à ce qu’il soit rapide d’enchainer les parties mais il n’en est rien bien au contraire.
D’ailleurs si l’un des joueurs a le malheur de quitter la partie en cours de route (récupérant au passage ses points marqués), autant dire qu’il emporte son équipe avec lui dans la tombe, tant le déséquilibre ainsi formé est important. Il ne sera pas question donc de tirer au flanc en attendant que ses équipiers fassent le boulot. De toute façon, même dans le cas hypothétique où l’on arriverait à enchainer les parties, la présence de seulement neuf cartes limite drastiquement la durée de vie potentielle du titre. Ce n’est pas l’obscure système d’amélioration des « mutators » qui tiendra le joueur en haleine, surtout lorsqu’il se retrouvera cantonné à fraguer des bots à la chaine. Loin de l’excellence de celle de la série des Unreal Tournement, l’Intelligence Artificielle est basique et peu intéressante à combattre. Mais c’est globalement sur tous les points que le titre souffre de la comparaison avec son illustre modèle.