30.01.2013 à 17h09 par - Rédacteur en Chef |Source : Rédaction

Skulls of the Shogun

Attendu depuis des lustres, Skulls of the Shogun débarque enfin et en profite même pour s'offrir des versions Windows 8 et Windows Phone. Une sortie multiplateformes inédite qui introduit par la même occasion le cross play entre les différents supports de Microsoft. S'il s'agit là d'une première pour le constructeur américain, c'est d'autant plus vrai pour les développeurs de 17-bit et son expérience plutôt légère. En même temps, il suffit de jouer quelques minutes seulement à Skulls of the Shogun pour comprendre que la confiance de Microsoft envers le studio est amplement justifiée.


Batailles de Crâneurs

Avec Skulls of the Shogun, les développeurs de 17-bit nous présente un titre orienté vers la stratégie, avec un système de combat proche de celui que l’on peut trouver dans les jeux de rôle tactique, un genre réservé jusque là à une poignée de joueurs qui attendent généralement le prochain épisode de la série Fire Emblem, la licence pionnière disponible uniquement sur consoles Nintendo. En occidentalisant le genre, le studio américain n’en oublie pas pour autant d’y intégrer un scénario. Ainsi, le joueur va suivre les aventures du Général Akamoto qui, après une bataille perdue, se retrouve à faire la queue pour accéder à l’Au-Delà glorieux. La patience de notre Shogun n’étant pas sa qualité première, celui-ci va reprendre les armes afin de traverser les quatre saisons et par la même occasion laver son honneur bafoué par un imposteur. Une histoire qui, sans être extraordinaire, parvient à emmener le joueur dans l’univers farfelu de ces ronins squelettiques.



A côté de ce scénario sympathique, on trouve une ambiance générale soignée, qui voit se mélanger la culture traditionnelle nippone à des graphismes cartoons, le tout servi par des dialogues franchement drôles. Cet habillage rafraichissant nous permet ainsi de progresser avec plaisir dans les divers niveaux qui composent l’aventure, sans que l’enchainement des batailles ne paraisse répétitif un seul instant. De quoi rentrer dans le bain assez rapidement, que l’on soit rompu aux joutes du jeu de rôle tactique, ou un véritable néophyte en la matière. Pour ne pas faire fuir d’emblée les derniers cités qui y trouveraient un système de jeu trop complexe à appréhender, les développeurs n’ont d’ailleurs pas hésité à incorporer les nouvelles unités et certaines fonctionnalités au fur et à mesure de notre progression dans l’aventure. Une volonté qui évite au joueur d’être confronté à un didacticiel qui aurait sans doute été trop lourd, pour ne pas dire imbuvable pour les non-initiés. Pour le coup, l’ajout de nouvelles possibilités tactiques se fait tout en douceur, et sont même la plupart du temps imbriqués dans les dialogues des personnages.

Le Bushido pour les Nuls

Et pour que le tout fonctionne, encore faut-il que le gameplay suive. Et là encore les développeurs de 17-bit parviennent à nous surprendre. Plutôt que de reprendre les codes du genre de façon bête et méchante, certains d’entre eux ont été simplifiés, voire améliorés. Ainsi, quand la grande majorité des jeux de rôle tactiques imposent des déplacements via un damier, Skulls of the Shogun opte plutôt pour des cercles à deux périmètres. Si le joueur décide de s’arrêter à l’intérieur du premier cercle (de couleur blanche), cela lui permet d’assurer son attaque. S’il décide de s’intercaler entre les deux périmètres, représenté par une zone de couleur jaune (et atteindre ainsi des ennemis qui ne sont pas accessibles depuis le premier cercle), il augmente alors le risque de rater son attaque. Bien évidemment, la diversité des unités tient également un rôle primordial dans la stratégie menée. Par exemple, les attaques à distance des archers ne sont pas soumises aux contres des ennemis (sauf contre d’autres archers), mais à l’inverse ceux-ci ne peuvent pas répliquer s’ils sont attaqués au corps-à-corps. Chaque type d’unité possède donc ses forces et ses faiblesses, un constat également valable pour le Général Akamoto qui, s’il possède des statistiques de base supérieures à celles de ses troupes, n’est pas invincible pour autant. Sa mort conduisant à la défaite immédiate de votre équipe, il vous faut alors jongler entre prudence et intrépidité afin de prendre le dessus sur votre adversaire sans mettre en danger votre Shogun. Un aspect qui renforce l’aspect stratégique du jeu, pour notre plus grand plaisir encore une fois.



Au final, les parties peuvent se dérouler d’une multitude de façons différentes, l’échec vous poussant à varier vos stratégies. Entre l’importance des différents types de terrain, la récolte de riz, le groupement d’unités pour obtenir un bonus défensif, et bien d’autres choses encore, autant dire qu’il vous faudra quelques heures de jeu avant de commencer à maitriser les différentes subtilités du gameplay. Parmi elles, on n’oubliera pas de signaler l’importance des crânes de vos ennemis vaincus qu’il est possible d’avaler. En plus de faire regagner un peu de santé à votre unité, cette dernière pourra changer de niveau dès le troisième crâne ingurgité. Un système qui rappelle le principe des dames, ou le plus insignifiant des pions peut se transformer en pièce maitresse et venir chambouler le cours d’une partie qui semblait pourtant perdue. Des techniques plutôt aisées à comprendre mais plus complexes à mettre en place qu’il n’y parait sur le terrain. Autant le dire franchement, à moins d’être un génie de la stratégie, Skulls of the Shogun vous résistera un bon moment, avec quelques passages de frustration parfois, mais avec un minimum d’obstination chaque victoire se transforme en véritable satisfaction d’être parvenu à déjouer les manoeuvres de l’intelligence artificielle.

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