Battleblock Theater
Jusque là, le studio The Behemoth réalise un parcours sans faute. Après le très pointu Alien Hominid – qui a connu une adaptation en haute-définition sur le XBLA en 2007 – et Castle Crashers qui figure parmi les meilleures ventes du service, les californiens étaient logiquement attendus au tournant. Après avoir comblé les amateurs de beat’em all qui aiment se fritter avec l’aide de quelques amis (et leur filer quelques beignes quand il s’agit de sauver une princesse), le studio a décidé de ranger les épées dans un coin pour s’attaquer à de la plateforme comme on n’en voit que trop rarement. Et pourtant, même si le genre est très loin d’être alimenté comme dans les années 80/90, Battleblock Theater peut rapidement être comparé à quelques productions indépendantes qui ont vu le jour sur le Xbox Live Arcade ces dernières années, un mal pour un bien quand les références se nomment Nin² Jump ou Super Meat Boy.
Car sur de nombreux points, le titre de The Behemoth rappelle rapidement les deux jeux cités. L’habillage façon salle de théâtre dans un premier temps renvoie directement au jeu de plateformes de Cave où des enfants faisaient office de supporters en premier plan. Ici les kids laissent leur place à des chats, seuls habitants d’une île dominée par le plus grand théâtre du monde. En échouant sur cette île maudite, vous et les autres membres d’équipage du bateau sur lequel vous naviguiez êtes fait prisonniers et mis en cage par les félins locaux, un tantinet sadiques. Pour retrouver votre liberté il vous faudra alors traverser la centaine de tableaux proposés par le jeu, libérer vos compagnons d’infortune, et mettre un bon coup de pied au cul aux matous que vous croiserez. Un scénario simple emmené par un narrateur franchement drôle que l’on prend plaisir à retrouver à la fin de chaque chapitre.
Gonflé à bloc
Mais pour profiter de ces intermèdes, encore faut-il parvenir à réunir un minimum de trois gemmes vertes éparpillées dans les différentes niveaux pour activer la sortie, puis parvenir jusqu’à celle-ci. Un principe qui rappelle là encore un certain Nin² Jump, mais qui reste efficace, et c’est bien là le plus important. Bien évidemment, les premiers niveaux font office d’entrainement et permettent aux joueurs d’aborder en douceur la fourberie de l’armée de chats qui souhaite vous mettre des bâtons dans les roues. Sans atteindre le niveau de difficulté de Super Meat Boy, on peut tout de même dire que Battleblock Theater apporte une bonne dose de challenge assez rapidement, et cela en mettant de côté le mode Insane qui vous force à terminer chaque tableau avec une seule vie. Un mode à réserver aux plus aguerris, sans quoi votre manette pourrait rapidement faire la connaissance du mur le plus proche. Les moins patients trouveront peut-être du réconfort auprès d’un ami puisqu’il est également possible de suivre l’aventure de nos prisonniers à deux joueurs, que ce soit en local ou en ligne. Les tableaux sont alors légèrement différent par rapport au mode solo et incitent à l’entraide, sans apporter de grande révolution toutefois.
Là où Battleblock Theater se démarque en revanche des autres productions du même genre c’est évidemment du côté de sa direction artistique, avec cette patte particulière qui fait qu’un jeu de The Behemoth ne ressemble à aucun autre. Cartoonesque, le titre l’est dans sa globalité, qu’il s’agisse des ennemis, des décors ou des prisonniers. L’autre atout concerne d’ailleurs ces derniers puisque les gemmes récoltées tout au long des nombreuses heures de jeu passées sur le titre permettent de libérer des compagnons d’équipage au look unique, ce qui permet de se constituer rapidement une petite collection de personnages hauts en couleurs. Et vu le nombre de prisonniers à libérer, il vous faudra passer un sacré bout de temps sur le titre pour tous les réunir.
Heureusement, s’il pêche par un manque d’originalité dans son principe, Battleblock Theater assure l’essentiel du côté du gameplay et du level-design avec là encore une diversité qui permet d’arriver au bout de l’aventure sans avoir l’impression de faire et refaire toujours la même chose. Une volonté de la part des développeurs que l’on retrouve également du côté des modes multijoueurs compétitifs mais qui, malheureusement, ne sont pas franchement emballant, la faute à un gameplay bien moins efficace durant les phases de combat que durant les phases de plateformes. A noter qu’un éditeur de niveaux complet et simple d’utilisation permet aux plus créatifs d’exposer leur talent aux yeux du monde entier, et de ce fait, il est également possible de récupérer les créations des autres joueurs afin d’augmenter la durée déjà conséquente du titre.