Remedy, quel avenir après Quantum Break ?
Une merveilleuse histoire du temps
Sans mauvaise surprise, l’année 2016 devrait être l’année de la sortie de Quantum Break, le prochain jeu de Remedy, le studio finlandais ayant actuellement un contrat d’édition avec Microsoft Studios. Mais plusieurs questions demeurent alors, car après Quantum Break, vers quoi et surtout vers qui, se tournera le studio finlandais ? Microsoft Studios signera-t-il un nouveau contrat d’exclusivité avec le studio pour une nouvelle propriété intellectuelle ou la suite de Quantum Break ? Remedy se lancera t-il vers la suite tant attendu d’Alan Wake ? Le studio se lancera t-il vers le contenu épisodique en dématérialisé et donc, sans le soutien d’un éditeur ? Si pour l’heure il semble difficile d’avoir une certitude sur l’avenir du studio, la récente révélation du prototype d’Alan Wake 2 semble révéler quelques indices…
Alan Wake, déjà une décennie d’existence
Nous sommes en 2005, deux ans après la sortie de Max Payne 2 : The fall of Max Payne, le studio Remedy dévoile sa nouvelle licence, Alan Wake. L’histoire de cette nouvelle licence, nous narre la mésaventure d’un écrivain célèbre nommé Alan Wake qui, touché par le syndrome de la page blanche obtenu peu après qu’il est tué le personnage principal de ses romans, devient violent et sombre petit à petit dans l’alcool. Pour l’aider à surmonter cette mauvaise phase, sa femme, Alice Wake, lui propose de passer quelques vacances hors de la grande ville de New York qu’ils habitent, dans la petite ville forestière de Bright Falls. Suite à la disparition de sa femme près du lac de Cauldron Lake, Alan se réveillera sept jours plus tard, amnésique, accidenté au bord de la route. Où est passée Alice ? Qui est ce Thomas Zane qui semble vouloir l’aider ? Que s’est-il passé durant une semaine ? Pourquoi Alan retrouve t-il des pages manuscrites d’un roman qu’il semblent avoir écrites et qui semblent prédire l’avenir ? Que sont ces étranges et agressives créatures craignant la lumière ? C’est avec ces nombreuses questions en tête, que le joueur débutera l’aventure…
D’abord prévu pour être un jeu PC à monde ouvert, le studio profite du salon de l’Electronic Entertainment Expo aussi nommé E3, pour tenter de trouver un éditeur chez les tiers, Rockstar Games n’étant apparemment pas convaincu par le prototype du jeu ou ayant jugé le budget trop élevé refuse l’édition et donc le financement du projet. Le succès auprès de la presse est immédiat et rapidement, le studio remporte de nombreux prix lors de ce salon, ce qui attira forcément les regards. 2005, c’est également l’année de la sortie de la Xbox 360 et les débuts d’Alan Wake allait donc de paire avec celui de la Xbox 360 de Microsoft, pour qui cet E3 était également le premier de son existence.
Dévoilé quelques semaines plus tôt sur MTV, la Xbox 360 commençait tout juste l’offensive, sortant avec une année d’avance sur ses concurrents. La première impression sur la console est positive, Microsoft ayant signé de nombreux partenariats avec des tiers, il semblait évident pour tout le monde, que Microsoft avait décidé de mettre les moyens nécessaires pour séduire l’ensemble de la communauté vidéoludique. Mistwalker, Capcom, Epic Games, Electronic Arts, nombreux fut les studios à tenter l’aventure de la nouvelle génération et cela, ne fut qu’un commencement…
Un an plus tard, en 2006, Remedy montre de nouveau Alan Wake, après une année de silence et confirme son partenaire, qui n’est autre que Microsoft Games Studios, qui devient ainsi l’éditeur du jeu à destination de la Xbox 360 et de la gamme Games for Windows. La bande annonce n’apporte malheureusement rien de plus, il s’agit que d’un montage plus dynamique du prototype dévoilé un an plus tôt. C’est en 2007, soit deux ans après la première annonce du jeu, que les joueurs purent apercevoir la première véritable bande annonce de ce que sera véritablement Alan Wake. Tout y est, la musique, l’histoire, le design, tout est présent, mais le gameplay reste encore bien mystérieux et il faudra attendre l’année 2008 pour obtenir l’ultime bande annonce et ses phases de gameplay à travers un prototype tournant sur PC. Le monde ouvert est alors encore d’actualité, mais la date de sortie semble encore lointaine, faisant d’Alan Wake une véritable arlésienne du jeu vidéo.
L’E3 de l’année 2009 arrive, nous y sommes, enfin, quatre ans après son annonce, Alan Wake devient une réalité plus que concrète. Le jeu est annoncé pour sortir en mai 2010 exclusivement sur Xbox 360, abandonnant ainsi la version Games for Windows. L’attente sera encore longue, mais après quatre années d’attente, une année de plus semble dérisoire. Sur scène, Sam Lake apparait et avec l’aide d’un membre de Remedy, dévoile les phases de gameplay tant attendues. Le jeu abandonne le monde ouvert et adopte une structure narrative en épisode, si la nouvelle enchante guère, le gameplay, quant à lui, calme tout le monde. L’ambiance est extraordinaire et techniquement, le jeu n’a rien à envier aux plus grosses productions du moment. Pendant un an, le jeu se montre durant les salons, Microsoft Studios organise un événement avec la presse pour créer du teasing, faisant même apparaître la disparition d’Alan Wake dans le 20 minutes parisiens et créera une mini série sur le jeu baptisée Bright Falls. Mieux, Microsoft Studios annonce pour le jeu une version collector qui porte bien son nom, avec des dvd making-off, un livre d’enquête, l’OST du jeu et un coffret prenant la forme d’un bouquin, Microsoft Studios contrairement aux idées reçues, soigne la sortie du jeu de Remedy. Seule ombre au tableau qui lui fera le plus grand mal, Rockstar Games, le partenaire d’origine de Remedy sur Max Payne, décale la sortie de son blockbuster du moment, Red Dead Redemption pour la caler à la même semaine et le même jours que la sortie d’Alan Wake. Le résultat est sans appel, deux mois plus tard, Alan Wake baisse de prix et peut être trouvé pour 20 euros dans la grande distribution. Il faudra attendre plusieurs années, avec la sortie de deux DLC, d’un spin-off et d’un portage sur Steam, pour permettre à la licence d’atteindre, non sans difficulté, les quatre millions de ventes.
Microsoft Studios refuse Alan Wake 2, mais signe Quantum Break
Avant même la sortie d’Alan Wake en mai 2010, Sam Lake, le scénariste de Remedy dévoile avoir des idées pour une suite à cette licence. Un prototype est rapidement mis en chantier chez Remedy, pendant que le reste de l’équipe termine le travail sur le premier épisode d’Alan Wake. Une vidéo du prototype d’une dizaine de minutes est alors créé afin de démarcher un éditeur, cette vidéo sera finalisée en 2010-2011 et c’est tout naturellement que le studio finlandais se tourne vers Microsoft Studios pour lui proposer l’édition et le financement du projet. En parallèle, Remedy débute sa campagne marketing en créant un blog sur internet, sur lequel on retrouve le journal intime d’une jeune fille qui semble côtoyer une entité provenant de l’Antre Noire. Cependant, suite à l’échec commercial du premier épisode, Microsoft Studios refuse le projet mais propose à Remedy de travailler sur une nouvelle licence. Cette nouvelle licence aura pour nom Quantum Break et le studio finlandais acceptera la proposition du constructeur américain.
Cependant, le travail effectué sur le prototype plaisant énormément au studio finlandais, il fut décidé qu’une petite équipe allait travailler sur un spin-off. Ce dernier aura pour nom Alan Wake : American Nightmare, est permettra de reprendre le moteur, les textures, les idées de gameplay et le début de l’intrigue du prototype créé initialement pour Alan Wake 2. Dans ce spin-off, Alan Wake se retrouve confronté à son doppelgänger créé à la fin du premier opus, nommé Monsieur Grincement, celui-ci parcours l’Arizona afin de retrouver Alice Wake, la femme d’Alan Wake, dans le but de prendre la place de l’écrivain censé être bloquer dans l’Antre Noire. Malheureusement, Monsieur Grincement se révèle être un meurtrier prenant plaisir à tuer, ainsi, c’est en partant à la recherche de son double assassin, qu’Alan se retrouvera bloqué dans une boucle du temps créée à cause du pouvoir de l’Antre Noire, se devant de modifier la réalité en réécrivant les événements grâce au pouvoir de création et donc, des pages manuscrites, pour se sortir de la boucle et revenir dans la réalité. Du prototype d’Alan Wake 2, on retrouve certains ennemis comme les corbeaux pouvant désormais prendre forme humaine et le géant à la scie circulaire, mais c’est surtout le pouvoir de remodeler l’environnement qui sera récupéré pour Alan Wake : American Nightmare. Plus dynamique et proposant un mode survie dans une arène limitée dans le temps, ce spin-off uniquement vendu sur le Xbox Live Arcade reçu un accueil mitigé lors de sa sortie en mai 2012. Etait-ce finalement une bonne chose de remettra à plus tard le développement d’Alan Wake 2 ? A cette question, c’est Sam Lake qui y répondra en avril 2015, en déclarant que le temps et les nouvelles technologies ont permis de mieux repenser l’univers et donc, de l’améliorer.
C’est durant l’événement consacré à l’annonce de la Xbox One, que Remedy montera pour la première fois, en mai 2013 (décidément Remedy semble apprécier le mois de mai), le projet Quantum Break. Si Alan Wake fut annoncé comme étant un hommage à Twin Peaks et Stephen King, il semblerait que Quantum Break rende hommage à une autre série et à un autre grand homme, la série Fringe et au scientifique Stephen Hawking, en abordant désormais le sujet de la théorie quantique, dimensionnelle et du voyage dans le temps. Dans le sous-sol d’une université des sciences et des technologies américaine, lors d’une expérience basée sur les théories quantiques, la machine se détraque et provoque une catastrophe temporelle pouvant conduire le monde à sa perte. En effet, des bulles du temps apparaissent partout dans le monde, provoquant dans celle-ci l’arrêt soudain, le ralentissement, le retour en arrière ou l’accélération du temps. Jack Joyce et Paul Serene, deux amis d’enfance, étaient tout deux présents lors de l’événement et se retrouve chacun, doté d’un étrange pouvoir. Jack à la capacité de stopper ou d’accélérer le temps et d’être insensible aux effets d’une bulle du temps, quand Paul à la capacité de créer des trous de vers pouvant remodeler le temps et donc, de changer les événements. Des mois plus tard, les deux hommes se sont séparés et chacun gère le phénomène à sa façon. Jack a rejoint l’armée et travail désormais avec Beth Wilder, une autre personne ayant récupéré des pouvoirs comme Jack et Paul, tandis que Paul a fondé une organisation nommée Monarch, dont le but reste encore à définir. Nos trois compères seront alors amenés à se rencontrer tout le long de l’aventure dans le but d’apporter au monde, une solution au désastre attendu…
Annoncé comme étant un projet cross-média, Quantum Break, se remontrera à l’E3 2013 avec un nouvelle bande-annonce qui en surprendra plus d’un, car il s’agira d’un live-action trailer, à comprendre une bande annonce avec de véritables acteurs. Remedy nous expliquera alors, que le jeu proposera deux expériences, une expérience gaming et une expérience audiovisuelle. Pour faire simple, le joueur incarnera Jack Joyce durant les phases de jeux et à la fin d’un chapitre, Remedy récupérant ainsi ce qui faisait le charme d’Alan Wake avec son contenu épisodique, permettra au joueur de contrôler temporairement Paul Serene afin de choisir un événement précis du temps, dont la conséquence sera visible à travers un épisode de série en live-action, que le joueur sera libre de visionner ou non, sachant qu’il risque de se couper d’une partie de l’intrigue s’il refuse de voir le court épisode.
Prenant la forme d’un jeu de tir à la troisième personne, Quantum Break, proposera pour la première fois du gameplay durant la GamesCom de l’année 2014, ainsi qu’une extension de ce même passage durant le Tokyo Games Show de la même année. Annoncé il y a peu pour une sortie prévue durant le courant de l’année 2016, Quantum Break, marquera t-il la fin de la collaboration entre Remedy et Microsoft Studios ? Une premier élément de réponse aura certainement lieu cette année…
2016, l’après Quantum Break
C’est durant le mois d’avril 2015 que Remedy lâcha la première bombe. Si, un mois plus tôt, en mars 2015, Microsoft Studios teasa un potentiel Alan Wake Remastered Edition, dans un questionnaire concernant une potentielle version collector pour Quantum Break, c’est la révélation du prototype d’Alan Wake 2 mi-avril, qui souleva les interrogations auprès des fans. Révéler ainsi un prototype veut-il dire que le projet est définitivement mort et enterré ? Que nenni, car comme l’indique Remedy dans une récente interview, le prototype fut utilisé pour créer Alan Wake : American Nightmare et que depuis, le projet Alan Wake 2 a énormément muri depuis l’arrivée des nouvelles technologies et le travail effectué sur Quantum Break. Si Alan Wake 2 n’est clairement pas en chantier, Remedy est cependant dores et déjà à la recherche d’un éditeur pour financer le projet, à moins qu’il ne s’agisse que d’un avertissement des plus urgents lancé à l’encontre de Microsoft Studios. Et s’il ne s’agissait en vérité que d’un simple teasing alors que le financement du jeu est déjà obtenu ? L’annonce d’un Alan Wake Remastered Edition chez Microsoft Studios et l’envie pour Phil Spencer de soutenir l’écrivain n’ont-ils pas déjà scellé le destin de cette suite tant espérée par les joueurs, surtout que la suite de licence est plutôt bien classée dans les demandes du Xbox Feedback ? Si pour l’heure, rien n’est acté concernant le retour de l’écrivain, Remedy aurait également pensé à développer cette suite sous forme de contenu épisodique et en dématérialisé, comme le propose déjà de nombreux studios et projets, comme Square Enix avec Life is Strange et Telltale Games pour l’ensemble de ces projets. Une chose est certaine, qu’importe la forme, Alan Wake reviendra tôt ou tard !
Si la suite d’Alan Wake semble être le futur de Remedy, rien ne pourrait empêcher Microsoft Studios de signer avec Remedy pour créer un nouveau jeu ou une suite à Quantum Break, si ce dernier a du succès. La question n’est donc plus de savoir si Alan Wake sera l’après Quantum Break, mais plutôt quand cette suite arrivera. Quant à l’avenir du studio, Remedy venant d’atteindre un quota de plus de 130 personnes au sein du studio, contre une cinquantaine à l’époque d’Alan Wake, on ne peut que lui souhaiter du meilleur, mais une chose est certaine, Quantum Break ne devrait pas être le chant du cygne, bien au contraire, du moins, nous l’espérons fortement. En attendant de connaître de façon officiel l’avenir de ce talentueux studio finlandais, je vous conseille de vous intéresser fortement à son prochain jeu, Quantum Break, dont voici une vidéo de gameplay, tout en portant un lointain regard vers l’E3 et la GamesCom 2015, espérant y voir du nouveau gameplay, de nouvelles annonces et pourquoi pas, des informations sur l’après Quantum Break de Remedy !