Vivendi devient l’actionnaire majoritaire d’Ubisoft : la fin d’une ère ?
Alors que la semaine dernière, le groupe Vivendi (qui détient notamment le groupe Canal +) avait acheté des parts de la société Ubisoft et Gameloft (6,6% et 6,2 %), le même groupe vient de dépenser 224 millions et 34,41 millions pour augmenter ses parts (10,39% et 10,20%), ce qui a pour effet de faire de lui l’actionnaire majoritaire d’Ubisoft. Une nouvelle qui n’est pas des plus réjouissantes au niveau de l’indépendance, surtout connaissant les dernières polémiques (causées par le président de Vivendi, Vincent Bolloré) avec le groupe Canal pointant du doigt les débordements trop importants des Guignols de l’Info. Vivendi a tenu à communiquer sur ses investissements :
«S’inscrivent dans une vision stratégique de convergence opérationnelle entre d’une part les contenus et plateformes de Vivendi et de l’autre les productions d’Ubisoft et Gameloft dans le domaine des jeux vidéo. Vivendi ne s’interdit pas d’augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions du marché et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration.»
Une opération qui n’est pas du goût de tout le monde chez Ubisoft et nous ne pouvons que le comprendre. Yves Guillemot a d’ailleurs tenu à glisser un message dans le Figaro à l’encontre du groupe et de Vincent Bolloré :
«L’action de Vivendi n’était ni sollicitée, ni désirée. Nous observons avec attention la situation, Vivendi et son président étant connus pour chasser de manière agressive des sociétés du domaine du divertissement. Nous nous battrons pour conserver notre indépendance. Nous ne laisserons pas cette situation – ni les futures actions de Vivendi, ou d’autres – nous distraire de nos objectifs. Notre meilleure défense est de rester concentrés sur ce que nous savons faire de mieux: créer les meilleures et les plus originales expériences de jeu.«
Et si nous étions sur le point de voir le paysage vidéoludique changer radicalement ? Nous sommes en face de quelque chose bien inquiétant pour Ubisoft notamment à cause de Vincent Bolloré qui pourrait tenter de pousser Yves Guillemot vers la sortie le plus rapidement possible. Bien qu’Ubisoft ne soit pas forcément l’éditeur le plus apprécié, la faute notamment aux suites annuelles de la saga Assassin’s Creed et aux downgrades de Watch Dogs et The Division, mais nous ne pouvons pas nier qu’Ubisoft est un des moteurs actuels du paysage vidéoludique. Child of Light, Soldats inconnus : Mémoires de la Grande Guerre, Watch Dogs, The Division sont des exemples de nouvelles licences proposées par Ubisoft et ce dernier a même ressuscité des licences par la grande porte avec notamment Rayman : Origins et Rayman : Legends et Rainbow Six: Siege.
Ubisoft pourrait ainsi perdre son indépendance et la possibilité de voir des dirigeants à sa tête qui ne comprennent pas l’âme Ubisoft et qui ne feront que profiter du succès du studio n’est pas une idée des plus réjouissantes. Ce ne sont encore que des suppositions mais il faut avouer que l’arrivée de Vivendi n’est en soit pas une bonne nouvelle pour Ubisoft et les joueurs par la même occasion. Il n’y a plus qu’à espérer (très fort) que nous nous trompons.