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08.03.2020 à 09h37 par - Rédacteur

Dossier > A la ferme, sur les routes ou dans les airs : le Simulator, un art de vivre le jeu vidéo

Prendre le temps

Populaire et extrêmement diversifié sur PC depuis bien des années le Simulator, ou ce jeu qui part d’une situation sérieuse et réaliste du quotidien pour en faire un jeu vidéo, a trouvé sur cette génération de consoles une terre d’accueil à part entière. Timidement introduit par le célèbre Farming Simulator sur une Xbox 360 en fin de cycle, ce genre pas comme les autres s’est imposé sur Xbox One et semble même capable de sortir la tête de sa niche pour regarder droit dans les yeux les futurs joueurs Xbox Series X. Mais au fait, pourquoi aime-t-on autant les Simulators ?

Si c’est bien sur PC qu’elle réalise le gros de ses ventes, la moissonneuse nommée Farming Simulator 19 a aussi fait des ravages sur Xbox One. Elle et ses aînés ont largement contribué à faire de la Xbox One et de la PS4 des machines promptes à accueillir le genre du Simulator au-delà de la simple activité agricole. Farming Simulator a bien sûr fait bien des émules, avec parfois de bonnes surprises comme Farmer’s Dynasty, version plus accessible et portée sur l’aspect « social » ; mais il a surtout fait la preuve que les joueurs aiment de plus en plus jouer avec la réalité sous sa forme la plus sérieuse et terre à terre qui soit. Si le jeu vidéo a le plus souvent pour vocation celle de nous transporter vers des univers incroyables et créer ainsi une véritable rupture avec la vie de tous les jours, le Simulator parvient à un résultat similaire en empruntant pourtant le chemin situé à l’exact opposé.

Cela fonctionne si bien que l’on a vu apparaître enfin certaines variantes du genre sur Xbox One, comme la conduite de poids-lourds avec Truck Driver ou l’univers de la construction avec Construction Simulator 2. Alors ce n’est pas parfait (dans le second cas surtout) et Truck Driver n’est aucunement un Simulator au sens strict du terme comme peut se targuer de l’être Eurotruck Simulator 2 sur PC ; mais cela a ouvert la voie à bien d’autres variantes du Simulator encore et la discipline s’exprime désormais autour d’expériences de plus en plus ciblées et précises. Franchement, auriez-vous imaginé un jour prendre votre Xbox One pour vous immerger avec un plaisir non dissimulé dans la gestion d’un micro-business de réparation/montage de PC ? PC Building Simulator est probablement le meilleur représentant de ces Simulators qui tendent à offrir une expérience la plus sobre qui soit. Et ça marche.

truck driver 5

C’est un peu la même chose avec Car Mechanic Simulator (très semblable à PC Building Simulator dans sa structure), tandis que l’on peut aller plus loin et vraiment toucher le fond de la niche du bout des doigts avec Bee Simulator, un jeu qui nous propose un « Vie ma vie d’abeille » avec non seulement la volonté de divertir mais aussi celle d’instruire, de sensibiliser sur la question ô combien importante et actuelle de la place des abeilles dans un monde qui tend à l’oublier. On pourrait d’ailleurs mentionner l’envie d’apprendre comme l’un des motivateurs qui pousse certains joueurs à se tourner vers le Simulator. S’il n’a pas vocation à remplacer la moindre minute d’un cours ou d’une expérience sur le terrain, le Simulator n’en demeure pas moins un excellent moyen de parfaire sa connaissance d’un univers, de se familiariser avec les grands principes d’un métier ou d’une activité. Aussi vrai que certains jeux sont de formidables outils incitatifs à se tourner vers l’Histoire (on pense à Assassin’s Creed qui en dépit des immenses libertés prises est un vrai moteur à curiosité), les Simulators ont quelque part une petite vocation à créer de possibles vocations. Et c’est peut-être ce rapport très concret aux actions que l’on accomplit pendant le jeu et cette possibilité, dans l’absolu, d’être amené à le faire « en vrai » si on le souhaitait vraiment qui donnent au Simulator cet attrait indéniable.

Mais au-delà de son rapport étroit au réel, la force du Simulator c’est peut-être d’être capable de nous amener à prendre notre temps. A apprécier l’expérience dans sa répétitivité et au travers des nombreuses heures de jeu qu’il est nécessaire d’accomplir pour pouvoir jouir de la proposition qui nous est faite. Il n’est de Simulator qui peut véritablement être apprécié sans y accorder de nombreuses heures de jeu. Et ce ne sont pas des heures comme les autres, pas des heures qui filent au gré d’une succession habille de hauts et de bas comme dans un jeu d’aventure, ou un jeu de gestion/stratégie. Le rythme est souvent très équilibré dans un Simulator et n’évolue que très peu, voire pas du tout. Et c’est sûrement pour cela que des joueurs chaque année plus nombreux se retrouvent dans le Simulator : c’est apaisant, on sait précisément à quel point nos émotions vont être sollicités avant même de prendre la manette ; on est justement là pour prendre un moment dont on sait avec exactitude comment il commence et comment il se termine. Et c’est peut-être ça, la rupture totale avec le quotidien.

PC Building Simulator 5

Si mener la guerre dans l’espace pourrait sembler être un vrai moyen de créer une rupture avec les tracas de l’existence, se tourner vers un Simulator est au moins aussi efficace. Il suffit d’ailleurs de regarder ici et là l’engouement énorme et grandissant autour de Flight Simulator 2020, prochainement disponible sur PC et Xbox Series X. On sait que c’est du sérieux, on n’a aucun doute sur le fait que l’on va pas mal pédaler dans la semoule avant de faire décoller du sol le moindre coucou. Il va falloir y consacrer des heures, parfaire ensuite nos connaissances pendant au moins autant de temps, avec un objectif premier à peine avouable : chercher et survoler notre propre maison. La boucle est bouclée.

Pour découvrir le Simulator sur Xbox One, on vous conseille de jouer à :

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