Sarah Bond élabore une nouvelle stratégie à venir chez Xbox ?
Un Bond dans le passé?
Cela fait désormais plusieurs soirées que nous voyons arriver de laconiques articles ou communiqués qui finissent par nous interroger sur la stratégie de la branche gaming de la firme de Richmond. Après l’article de Tom Warren hier faisant état du départ de Kareem Choudhry, après 26 ans de bons loyaux services auprès de la marque Xbox, nous savons désormais de façon quasi certaine (mais certes non officielle) que le prochain Xbox Games Showcase se tiendra le 9 juin prochain. Une date sans interêt jusqu’alors si ce n’est donc l’occasion d’enfin essayer de comprendre, si tant est que cela soit possible, quels sont les objectifs pour le futur du jeu vidéo pour Xbox ! Cet évènement sera aussi le moment choisi pour nous présenter les toutes dernières évolutions de titres tels que Hellblade II, Avowed, Indiana Jones and The Great Circle et peut-être même le prochain Call of Duty: Gulf War
Pour tenter d’y voir plus clair, Xbox commence à dévoiler ses objectifs pour les mois et années à venir. En débutant par la rétrocompatibilité, Sarah Bond et ses équipes viennent flatter l’ego des joueuses et joueurs quarantenaires (qui tiennent les portefeuilles en magasin !). Il ne s’agit pas ici de rester sur des acquis vieux de 20 ans et de se prendre en photo avec de vieilles licences sans jamais y jouer, mais bien au contraire d’apporter le savoir faire de vieux routiers du jeu vidéo pour tenter de proposer une toute nouvelle proposition de gaming. Le jeu rétro comme substrat et engrais pour la germination de nouvelles expériences de jeu apparait alors être une proposition qui, si elle est écoutée et respectée, pourrait finir par faire mouche.
Bien loin des débats stériles 30 FPS Vs 60 FPS qui font parler sans même avoir vu ou vécu ce que proposera l’expérience de jeu finale, Windows Central évoque ainsi les échanges de mails que la fraîchement nommée Présidente Xbox qu’est Sarah Bond a pu avoir avec ses équipes.
Cela fera bientôt 6 mois que Microsoft a fait l’acquisition du goupe Activision Blizzard. C’est d’ailleurs dans ce contexte que malgré tout le Xbox Game Pass est devenu le premier distributeur de Diablo IV… seulement quelques jours après sa disponibilité sur le service. Un potentiel indicateur quant à la mutation possible de la consommation de jeu vidéo en 2024. ABK reste cependant un gros gros morceau à digérer, et qui amène des modifications structurelles profondes au sein du groupe. Et comme pour toute digestion, il faut savoir être patient, la réalité étant bien loin de l’effervescence et de l’immédiateté des réseaux sociaux comparés aux temps de dévéloppements à échelle humaine. Patience est mère de vertu.
La marque, selon Sarah, passe la seconde pour la nouvelle génération de hardware, dans le but de proposer «le plus grand gap technologique d’une génération à une autre». Excusez du peu d’ambition, mais par ces quelques mots à ses équipes Madame Bond dément ainsi les très nombreuses spéculations qui ont tendu à prêter à Xbox le désir de stopper tout développement de consoles ou matériel (autres que les manettes) de support pour le futur.
Devant la profonde mutation du monde technologique à venir, il serait dommage de ne pas évoquer l‘intégration de l’intelligence artificielle. C’est en bonne connaisseuse de l’industrie numérique au sens large que Sarah Bond évoque alors les futures innovations de Microsoft en matière d’IA et qui, selon Windows Central, prendront une part importante dans le futur de la marque. Malgré le récent départ de Kareem Choudrhy, ancien XEmTech Lead et Innovateur IA de Xbox, la marque souhaite poursuivre le travail de ce dernier.
« Le but de Xbox est de continuer d’innover en matière d’Intelligence Artficielle. Une IA qui aura pour objectif de servir les joueurs commes les développeurs. Pour faciliter leur créations, leur interconnexion et leurs échanges pour des experiences de jeu sublimées«
Finalement, en toute humilité, le désir le Xbox est de «transformer l’avenir du JV». La marque souhaite aujourd’hui mettre en avant son désir et son investissement pour la préservation du patrimoine culturel que représentent les jeux vidéos du passé, du présent, du futur. Pour se faire, comme le décrit Sarah Bond à ses équipes :
«Nous nous appuyons sur notre solide histoire en matière de rétrocompatibilité avec nos joueurs, et nous restons déterminés à proposer l’incroyable bibliothèque de jeux Xbox pour que les futures générations de joueurs puissent en profiter»
C’est dans ce but que se construit une équipe de préservation des jeux vidéo au sein de la marque Xbox, et dont les premières actions sont de réflechir dans un premier temps au devenir des jeux actuels de la bibiothèque Xbox. Nous savons que Nintendo, comme Sony, ont fermé l’accès à certains de leurs titres depuis un certain nombre d’années. En revanche de nombreux titres ont déjà pu faire la migration de la Xbox 360 vers la Xbox One puis vers la Xbox series X|S. Le premier souhait de Xbox est alors de porter, dans une bibiothèque numérique accessible au long cours, des jeux jusque là édités quelque soit la plateforme initiale. Une sorte de «musée en ligne» du plus grand nombre de titres possibles depuis les années 80. Et ce sans aller chercher des pseudos consoles à la durée de vie et la conception douteuse ou encore vendues sur des sites obscurs sans aucun scrupule en matière de ressources humaines ou questionnement écologique, et qui de plus emulent de façon illégale des titres de notre enfance. A n’en pas douter, la marque devra faire face à un nombre non négligeable d’obstacles pour réussir dans cette entreprise de préservation du patrimoine culturel video ludique. Le tout sans compter les accusations de «monopole». Quid des droits d’auteurs ? Du mot dire des éditeurs ? Tant de questions que l’équipe en charge du projet aura à résoudre. Si toutefois ces premières étapes sont réussies, nous encourageons évidemment la firme à permettre la sauvegarde d’un maximum des jeux qui ont pu parsemer notre chemin de joueuses et joueurs. Que ceux ci nous aient plu ou non, les voir réunis dans un lieu virtuel commun peut etre un voeu pieu pour la préservation du jeu vidéo comme oeuvre culturelle à part entière. Avec ses musées, ses hommages, ses expos. Le tout inscrit dans son époque, avec ses préoccupations tant environnementales qu’historiques, éthiques ou sociales. Un bon gros programme que Microsoft ne prendra pas à la légère, nous l’espérons.
Le sentiment ressortant des derniers jours nous laisse au final assez perplexes et songeurs. Loin des lectures qui prêtent à Microsoft le souhait de devenir une offre à la Netflix quasi Full PC et bien loin de querelles de clochers dont certains font leurs choux gras et leur visibilité pour tenter d’exister sur les réseaux sociaux, nous nous plaisons, comme souvent chez Xbox Mag à réver dans des temps suspendus et à imaginer.
Comme l’article le souligne, si rendre disponible un maximum de jeux Xbox voire d’autres plateformes est possible de façon aisée et raisonnable, nous sommes preneurs. Au delà de tout débat de bas étage, Xbox nous fait ce week-end exprimer un souhait que toute amoureuse ou amoureux du jeu vidéo souhaite rendre réalisable : accéder ou faire découvrir et surtout partager à ses enfants ou amis des titres de son enfance, son adolescence ou son âge de maturité. Le voeu de pouvoir accéder à n’importe quel jeu, d’ici, d’ailleurs, d’hier, ou d’aujoud’hui, via un seul moyen, et sans avoir à chercher des heures.
Sans être d’une naïveté ou d’une candeur impardonnables, nous ne doutons pas que si elle voit le jour, cette bibliothèque sera disponible dans un service à la demande (et de fait payant…). Mais le serait-elle avec ou sans Game Pass ? Une bibliothèque rapide d’accès et enrichie de jeux de notre enfance disponibles dans le Game Pass serait un vrai bon signal de la part de Microsoft. Bien loin de la temporalité accélérée et de l’ambiance actuelle, nous prendrons notre temps tout en nous gardant de tout jugement à l’emporte pièce tant les questionnements sont multiples et finalement complexes, et nous laisserons l’avenir et les désirs de chacun répondre aux questions qui les animent. Nous souhaitons alors à Microsoft tous nos voeux de réussite dans cette entreprise qui semble complexe mais qui rendent hommage à l’industrie vidéo ludique dans tout ce qu’elle a de plus noble. Des voeux de réussites teintés d’un certain désir de rappeler à Microsoft de ne pas omettre ce qui fait l’âme du jeu vidéo : la présence des joueuses et joueurs qu’il ne faut pas oublier ou mettre de coté dans les entreprises, malgré les aléas de la bourse !