On a joué à Slitterhead et rencontré son concepteur, Keiichiro Toyama
Et ça nous a coupé l'herbe sous le pied !
Slitterhead. Voilà le nom du jeu créé par Keiichiro Toyama et qui est attendu d’ici deux mois à peine. Un titre relativement discret, réservé probablement à des joueurs de niche, mais qui aura suscité notre intérêt dès son annonce. Présenté par le biais d’un simple teaser, le jeu a, depuis lors, bénéficié de plusieurs trailers qui ont dévoilé un peu l’histoire du jeu et quelques extraits de gameplay. Des vidéos que nous avions visionnées avant de nous rendre à Cologne et qui nous laissaient perplexes quant à l’expérience de jeu promise. En effet, il est difficile de se faire une idée concrète et claire de ce que le jeu de Bokeh Game Studio nous réserve.
Heureusement pour nous, cette rencontre à la Gamescom a débuté par une longue session de jeu de plusieurs dizaines de minutes. L’occasion de prendre en main le titre et de découvrir ce qu’il a dans le ventre. On incarne donc le Hyoki, une sorte d’esprit capable de prendre possession du corps d’êtres humains. C’est ce que nous nous sommes empressés de faire dès que la démonstration a commencé, pour une séquence située au début du jeu. Une fois le corps en notre possession, on nous invite à retrouver des souvenirs disséminés dans la ville où se déroulent les événements. Cela nous permet donc de nous faire à la maniabilité qui, au final, se veut tout à fait intuitive et classique. Une fois le souvenir en notre possession, on comprend que le Hyoki est perdu et que sa mission est d’éliminer les Slitterhead, des créatures ignobles qui semblent se réfugier / se cacher ou occuper (rayer la mention inutile) dans le corps d’autres êtres humains. Avant d’en venir au système de combat, sachez qu’il est bel et bien possible de changer de corps à la volée. L’intérêt ? Dans les phases d’exploration, cela nous permet d’atteindre des lieux inaccessibles (placés en hauteur, par exemple) ou d’éviter une chute qui pourrait s’avérer mortelle en quittant un corps et en en rejoignant un autre. Tant pis pour celui qui s’écrase cela dit en passant…
Au-delà des phases d’exploration (dont le seul objectif visible au cours de cette démo était de récupérer les souvenirs de notre entité), le titre fait la part belle aux affrontements. On s’est donc retrouvé face à des créatures hideuses et sans forme qui ne voulait qu’une chose : nous supprimer. Heureusement, l’être humain que nous possédions a pu créer une arme avec son sang et ses os (c’est mignon, n’est-ce pas ?). Le système de jeu proposé dans Slitterhead s’apparente un titre d’action. Vous disposez de plusieurs mouvements d’attaque, d’une esquive et d’une parade. Cette dernière est d’ailleurs essentielle dans les mécaniques puisqu’en plus de vous protéger elle vous offre l’opportunité de récupérer des points de pouvoir. Inutile donc de fuir en permanence, il va falloir « résister ». Attention toutefois que cela nécessite un timing bien précis, ce qui signifie qu’en cas d’échec, on encaisse des dégâts. Heureusement pour nous, quand notre hôte s’est montré trop affaibli, nous avons pu changer de corps et reprendre le combat de plus belle. Ce changement, aussi curieux soit-il, offre de nombreuses possibilités. Notamment parce qu’il existe des humains « rares » dont la symbiose avec le Hyoki permet l’emploi d’une force colossale et de pouvoirs redoutables. Nous avons pu éprouver cela au cours d’un combat de boss qui, à priori, était perdu d’avance, tout du moins jusqu’à ce que nous puissions prendre le contrôle d’une jeune femme exceptionnelle. La « fusion » nous a permis de matérialiser des griffes de sang et d’os qui ont infligé davantage de dégâts à la répugnante créature que nous avons fini par vaincre au bout d’un combat haletant et passionnant.
En ce qui concerne l’histoire, il est évidemment difficile de se faire une idée fixe de ce qui nous attend. D’où viennent les créatures ? Que font-elles là et quel est leur objectif ? Qui se cache derrière le Hyoki ? De nombreuses questions ont été soulevées au cours de cette première démonstration et l’absence de réponse nous donne furieusement envie de découvrir le jeu qui est attendu pour le mois de novembre, sur Xbox Series X|S. Mais avant cela, nous avons pu tout de même discuter quelques minutes avec M. Toyama, le concepteur du jeu, de quoi glaner quelques informations supplémentaires en attendant la sortie définitive de Slitterhead.
Nous : M. Toyama, la première question qui nous vient en tête quand on voit les vidéos du jeu, concerne les créatures. D’où viennent-elles ?
K. Toyama : Les créatures sont la création d’un jeune artiste japonais qui s’est inspiré de ce qui fait peur aux habitants de l’archipel. On part systématiquement du corps humain et, ensuite, ça part dans tous les sens. Vous avez pu avoir un aperçu de cela au cours de la démo que vous venez d’achever, n’est-ce pas ?
Nous : En effet. Ce qui nous intrigue également, c’est ce personnage que nous contrôlons et qui se nomme « Hyoki ». Comment va-t-il évoluer au cours du jeu ?
K. Toyama : L’évolution de l’Hyoki est liée aux fragments de souvenirs qui sont disséminés au cœur de la ville. Plus vous en retrouvez et plus vous en apprenez à son sujet. Cela pousse donc le joueur à explorer l’environnement dans lequel il se trouve. En plus de cela, récupérer les fragments vous permet de débloquer de nouvelles compétences qui peuvent être utilisées au cours des affrontements, notamment.
Nous : Cela semble prometteur. Peut-on en savoir un peu plus sur le Hyoki, sur l’objectif que nous suivons dans le jeu ?
K. Toyama : Difficile de vous en dire plus puisque cela sera révélé dans le jeu. Ce que je peux vous dire c’est que le Hyoki a perdu la mémoire. Cependant, il sait qu’il est là, en ville, pour éliminer les Slitterhead et protéger cette dernière. C’est sa mission. Bien entendu, au fil de l’histoire, les choses évolueront… mais c’est un secret que je ne peux pas vous révéler.
Nous : Puisque l’on parle de la ville, est-ce le seul environnement que nous parcourrons dans le jeu ?
K. Toyama : Oui. Toute l’histoire se déroule dans la ville et votre aventure vous invitera à découvrir les différentes parties de cette dernière. Cela offrira tout de même des environnements variés et différents.
Nous : Quelle est la structure du jeu ? S’agit d’un open-world, d’un semi open-world ou d’un jeu « couloirs » ?
K. Toyama : Slitterhead n’est pas un open-world, ni un semi open-world. Le titre est divisé en plusieurs missions et respectent une structure linéaire.
Nous : Pouvez-vous nous parler des « humains rares » ?
K. Toyama : Ces personnages, comme leur nom l’indique, sont rares. Ils n’apparaitront qu’au cours de certaines missions bien précises. Ils y seront cachés et ce sera à vous de les débusquer afin de pouvoir profiter de leur potentiel. Il est donc tout à fait possible de les manquer…
Nous : Une dernière question : quelle est la durée approximative du jeu ?
K. Toyama : Slitterhead est un jeu qui s’achève en une petite quinzaine d’heures de jeu. Il faut savoir que les missions peuvent être rejouées car il y a pas mal de petites choses à faire, autre que l’histoire. Cela devrait donc offrir de la rejouabilité aux plus téméraires et/ou courageux.
Nous : Un immense merci pour vos réponses et votre disponibilité.