Notre avis sur la manette sans-fil Razer Wolverine V3 Pro
Quand Razer sort les griffes
La manette Wolverine V3 Pro de Razer se présente dans un emballage assez imposant, doté d’un fourreau qui, une fois enlevé, laisse apparaitre une boite en carton dur sur lequel est inscrit le slogan «By Gamers, for Gamers», comprenez «conçu par des joueurs, pour des joueurs». Une devise qui résume finalement assez bien la philosophie embarquée dans l’accessoire, à la fois sobre et élégant, mais qui met tout en œuvre pour apporter un plus à l’expérience de jeu. Dans la boite, on trouve donc la manette, qui n’existe qu’en coloris noir, un câble de recharge de 3 mètres classique, une petite notice et un dongle. Une sacoche de rangement est également présente, et permet ainsi de transporter sa manette ET son dongle sans risquer de perdre ce précieux élément.
Car le principal avantage de cette Wolverine V3 Pro, c’est qu’elle peut s’émanciper de son câble, une possibilité octroyée par Microsoft depuis peu de temps, et qui ne peut concerner que les accessoires «Premium», autrement dit des produits qui dépassent généralement la centaine d’euros. Chez Razer, on a décidé d’aller plus loin encore en proposant une manette à classer dans le très haut-de-gamme, avec un prix public conseillé de 229,99 euros. C’est nettement plus que la manette Elite Series 2 de Microsoft (50 euros de plus tout de même), avec qui elle entre nécessairement en concurrence. Bien entendu la Wolverine V3 Pro possède le précieux label «Designed for Xbox», ce qui signifie qu’elle est 100% compatible avec les Xbox One et Xbox Series X|S, mais aussi avec n’importe quel PC sous Windows 11 disposant d’une entrée USB-A. Côté son, si vous possédez un casque filaire, vous pourrez bien évidemment le brancher grâce à une sortie jack.
Une manette sans-fil donc, mais que l’on peut brancher sur sa console si on a besoin d’effectuer un rechargement de la batterie en plein jeu. Une fois la console éteinte, on peut charger la manette à l’aide d’un chargeur en USB-C, comme n’importe quel smartphone. On pourrait regretter l’absence de poste de charge dédié, mais au final on évite d’encombrer un peu plus le joueur avec ce type de gadget dispensable. Sans être extraordinaire, l’autonomie de la batterie peut monter jusqu’à 20 heures de jeu, ce qui évite (si vous êtes normalement constitué), de la recharger entre chaque session. On regrette par ailleurs que l’indicateur de charge ne soit pas précisé sur l’interface de la console, ce qui oblige à passer par l’application Razer pour savoir où on en est. Un indicateur rouge vient toutefois s’afficher sur le logo RGB de la manette afin de signifier une charge insuffisante, ce qui est plutôt utile, limite stressant.
Sur la prise en main, la Razer Wolverine V3 Pro impressionne de justesse. Avec un poids de 304g, l’accessoire se place entre une manette officielle standard (289g) et la Series Elite 2 (326g sans les palettes). Un bon compromis finalement, d’autant que le poids semble parfaitement réparti, pour un confort optimal. Pas d’excès non plus du côté du revêtement avec une accroche bien présente, et cela sans avoir eu la mauvaise idée de mettre des reliefs à tout va, ce qui n’est pas toujours agréable au toucher. La manette tient bien en main, tandis que la forme fait dans le classique avec simplement des branches légèrement plus larges sur le modèle de chez Razer, une différence à peine perceptible au premier coup d’œil.
La façade de la manette est, là encore, très classique avec tous les boutons habituels. Seul le bouton «share» qui permet de capturer des screenshots et des vidéos à la volée est positionné un peu plus bas que sur la manette officielle, ce qui oblige à tâtonner un peu pour le trouver. D’autant qu’un bouton «mode» si situe juste en dessous, et entraine quelques confusions lors des premières prises en mains. Les sticks eux, sont à leur place, en asymétrique, et proposent le désormais célèbre «effet Hall», ce fameux effet anti-drift. Pas d’inquiétudes à avoir sur le long terme donc, contrairement à la Elite Series 2 qui ne propose toujours pas cette fonctionnalité pourtant primordiale. On nous promet des sticks «plus durables», un aspect que nous ne pourrons évidemment juger que sur le long terme. La boite contient d’ailleurs deux autres sticks à interchanger, dont un stick bombé pour s’adapter aux préférences des joueurs.
Les boutons A, B, X, Y sont quant à eux cliquables, pour un déclenchement plus rapide que sur une manette traditionnelle. C’est utile pour gagner en réactivité, mais plutôt dérangeant dans un cas précis : si vous êtes adepte de jeux où ces boutons sont fortement sollicités, que vous ne jouez pas au casque, et/ou si vous avez des personnes autour de vous. Si le bruit du cliquetis est dérangeant, il faudra peut-être réserver l’usage de cette manette aux FPS et aux jeux de courses, et éviter de partir sur un visual-novel, un jeu de combat ou un beat’em up. D’autant que le BMD (bouton multi-directionnel) manque un peu de précision à notre goût, et à tendance à un peu trop glisser. Les quatre palettes à l’arrière peuvent en revanche faire figure de compromis une fois configurées, puisqu’elle adopte le même concept, tout en étant moins bruyantes. Rien à redire en revanche sur les quatre gâchettes, toutes d’excellentes qualité, même les gâchettes hautes qui font souvent un peu cheap chez d’autres fabricants. Les gâchettes basses disposent d’un système de verrous qui bloquent les gâchettes à mi-chemin, et qui permet ainsi de déclencher l’action plus rapidement, ce qui apparait idéal pour les FPS. Deux gâchettes additionnelles sont également présentes, à configurer.
Pour la configuration, il faut donc passer par l’application Razer à télécharger sur sa Xbox. Cela signifie que tous les réglages, comme le mapping des six boutons additionnels, se fait par ce biais. C’est également un outil indispensable qui permet de mettre à jour le firmware de votre accessoire sans aucun effort, simplement en branchant la manette via le câble fourni dans la boite. Globalement, l’application est très simple à utiliser et ne s’embarrasse pas de fonctionnalités inutiles. On peut ainsi baisser la luminosité du logo RGB, le mettre en couleur fixe, en couleurs défilantes ou même l’éteindre. C’est bien entendu également l’endroit idéal pour définir les zones mortes des sticks. Il est bien évidemment possible de créer différents profils, à configurer selon le jeu ou le joueur. Dernier point important, la possibilité de choisir l’intensité des vibrations, dites haptiques sur ce modèle de manettes. Des vibrations nettement plus fines et agréables que sur une manette officielle, que nous avons pu constater en montant sur le speeder de Star Wars Outlaws entre autres. Là où la manette officielle vibrait en faisant résonner les pièces métalliques et le plastique de l’accessoire, pour un résultat très désagréable à l’oreille et au toucher, la Wolverine V3 Pro est bien plus discrète, tout en fournissant un retour tout à fait correct.
Concrètement cette manette Wolverine V3 Pro parvient à allier sobriété et efficacité. Sans faire dans l’excès de zèle pour justifier un tarif premium, ce nouveau modèle de l’accessoiriste basé à Singapour embarque toutes les innovations nécessaires sans aucun surplus inutile. Les joysticks à effet Hall, les six boutons supplémentaires configurables, le dongle et les boutons cliquables pour un minimum de latence… Tout est pensé pour satisfaire un maximum de joueurs. Tout juste regrette-t-on qu’aucun n’accessoiriste n’ait encore trouvé la parade au bruit désagréable généré par ces touches méca-tactiles. En dehors de ce détails qui n’effraiera pas les amateurs de FPS et de jeux de courses, c’est du tout bon !
