On a joué à Path of Exile II, l’immensité d’un jeu qui a déjà tout d’un grand
Personnalisation à la folie !

La première chose dont il faut avoir pleinement conscience, c’est que le jeu qui nous est proposé est en accès anticipé, ce qui signifie qu’il est encore en construction et que l’intégralité du titre n’est pas disponible. C’est notamment le cas de la campagne qui, normalement, se découpe en 6 actes. Hors, aujourd’hui, seuls les trois premiers sont disponibles. Cela signifie donc que le jeu est amputé d’une bonne partie de la partie scénarisée du jeu et qu’il est difficile d’émettre un jugement définitif sur la question. Cela étant, après de nombreuses heures de jeu, nous avons eu l’occasion de découvrir un peu l’univers dans lequel s’inscrit Path of Exile II. Un univers sombre et noir qui se dévoile au travers d’une cinématique d’introduction d’excellente facture. Viennent ensuite nos premiers pas dans ce monde impitoyable où il nous faut venir en aide à ceux et celles dans le besoin, tout en traquant une créature capable de rendre fou les gens qui sont autour d’elle, de corrompre… Soyons clairs : Path of Exile II dispose d’un lore extrêmement profond qui nécessite que l’on prenne le temps de lire tous les documents que l’on peut trouver et que l’on interagisse avec tous les PNJ que l’on croise. L’histoire narrée prend d’ailleurs place une vingtaine d’années après les élèvements du premier jeu et se développe autour de cette bête qu’il faut arrêter à tout prix. Un concept qui n’est pas étranger aux amateurs des jeux de Blizzard qui courent sans cesse après les démons primordiaux. La seule différence vient du fait que Path of Exile II ne dispose pas de personnages aussi emblématiques que ce qui est proposé dans Diablo. L’histoire est agréable à suivre, c’est indéniable (et elle est incomplète, rappelons-le !), mais elle n’est pas suffisamment mise en avant, elle n’est pas portée par des personnages charismatiques tels que Tyrael, Diablo ou encore Méphisto, par exemple.
En ce qui concerne, le gameplay, par contre, c’est la folie. Path of Exile II nous propose de choisir une classe parmi six proposées. Notre choix réalisé, nous débutons notre aventure et le titre nous laisse appréhender les choses avec une certaine douceur. On découvre alors une maniabilité proche du premier opus et de tous les Hack’n’slash qui se résume, au point de départ, à des mouvements simples tels que l’esquive, l’attaque, l’utilisation d’une capacité et l’emploi de potions. Ces dernières jouent d’ailleurs un rôle excessivement important et nous rappellent d’ailleurs l’usage que l’on en avait dans Diablo 2. Limitées en nombre, en capacité de soin, ces dernières doivent être employées avec parcimonie au risque de perdre la vie rapidement. Bref, là où Path of Exile II brille (et le mot est faible tant c’est impressionnant), c’est dans l’évolution de notre personnage. En effet, au fil de notre montée en niveaux et des quêtes que l’on achève, on gagne de l’expérience, passe de niveaux et on gagne des points à utiliser dans un arbre de talents passifs qui comprend … 1500 emplacements ! Vous avez bien lu, 1500. En fonction de votre classe choisie au départ, vous débutez à un endroit précis, mais vous pouvez, si l’envie d’expérimenter vous prend, de vous orienter comme il vous semble. C’est totalement fou… et déstabilisant. Honnêtement, face à un tant de choix et de possibilités, il n’est pas évident de s’y retrouver. Et cette impression de grandeur, ce gigantisme dans la personnalisation, peut et fera peur à certains joueurs, notamment aux Néophytes qui ne sont pas coutumiers du genre.
Mais ce n’est pas tout. Cet arbre correspond en réalité aux passifs qui viennent booster votre personnage : dégâts plus importants, attaques élémentaires (spécifiques), attributs améliorés… Vous devez donc faire des choix qui ont une implication sur tout, y compris votre équipement. Vous souhaitez employer telle arme ou porter telle armure, vous devez alors disposer du nombre de points suffisants en force, intelligence ou encore dextérité. À vous de faire les bons choix, de bien réfléchir à ce que vous souhaitez faire de votre personnage et de la manière dont vous souhaitez le jouer. On profite d’ailleurs de l’occasion pour parler un peu de la gestion de l’équipement qui, pour le coup, est assez classique. Différents emplacements sont disponibles et doivent être remplis avec le « loot » que l’on récupère au fil de nos combats. Le système de rareté est assez simple également et tout joueur de Hack’n’slash s’y retrouvera relativement vite. Autre nouveauté du jeu, il est possible de s’équiper de deux paires d’armes différentes et d’utiliser un certain nombre de points de talents de manière spécifique à chaque arsenal. Cela signifie que d’une simple touche vous pouvez passer d’un « build » à un autre, et donc de vous adapter à vos adversaires. Brillant, ce système nécessite néanmoins que vous preniez le temps de construire deux builds différents qui puissent être complémentaires, ce qui prend du temps et nécessite une bonne dose de patience.
Reprenons maintenant notre souffle quelques instants et passons au système de gemmes qui nous avait été présenté au cours des deux dernières Gamescom. Outre les passifs, vous pouvez activer différentes compétences en utilisant des gemmes que l’on place dans des emplacements prévus. Vous pouvez alors varier les mouvements et capacités de votre personnage, tout en spécialisant ce dernier en fonction du « build » choisi. Mieux, il est possible d’ajouter aux capacités d’autres gemmes qui vont les modifier et les rendre plus performantes, plus violentes, plus destructrices. Et ici, tout comme pour l’arbre de talents passifs, les combinaisons possibles sont tout simplement monumentales. On a l’impression qu’il n’y a pratiquement aucune limite dans ce que le jeu nous propose. Si vous êtes donc un acharné de la complétion et que vous souhaitez prendre le temps d’essayer un maximum de choses, préparez-vous à passer plusieurs centaines d’heures de jeu sur Path of Exile II. On a rarement vu un système aussi flexible et permissif que celui proposé par le jeu. C’est d’autant plus vrai qu’il y a une véritable satisfaction à trouver / découvrir un combo ravageur et à l’utiliser sur nos adversaires.
Vous l’aurez donc compris, la personnalisation et la préparation de votre personnages sont indéniablement les points forts et le cœur même de l’expérience de Path of Exile II. D’ailleurs, une fois que vous êtes fin prêt, le jeu reprend une forme classique mais excellente du Hack’n’slash. Vous passez d’une zone à l’autre (qui, au passage, sont générées de manière génériques et qui changent donc systématiquement) et vous abattez les ennemis qui se dressent par centaines et milliers sur votre chemin. De notre aventure, on retiendra que les promesses faites par les développeurs sont bien réelles : le bestiaire est immense et on a toujours l’impression de croiser de nouvelles créatures au fil de nos pérégrinations. Même constat du côté des combats de boss. Notre périple nous a amené à affronter plusieurs dizaines de boss différents, chacun d’entre eux disposant de sa panoplie de mouvements personnels. Il faut d’ailleurs avouer que certains d’entre eux nous proposent une challenge franchement corsé qui nécessite que l’on fasse preuve de patience et d’intelligence. Foncer dans le tas en espérant le supprimer immédiatement et/ou rapidement est utopique. La prudence est de mise dans Path of Exile II qui vous propose une difficulté bien dosée, mais sensiblement plus ardue que ce que la concurrence peut vous offrir au cours d’une première partie.
Etant disponible en accès anticipé, le jeu vous amène à découvrir assez rapidement un premier aperçu du contenu « endgame ». Comme de coutume avec ce genre de titre, l’intérêt dépendra principalement de votre envie / de votre volonté d’améliorer et de perfectionner votre personnage, tant au niveau de l’équipement que des talents. Pour faire simple, vous vous retrouvez dans de grandes zones ouvertes où vous choisissez un chemin qui vous amènera à affronter des boss dangereux, à faire des rencontres uniques. Cela comprend évidemment son lot d’épreuves et de défis à relever, mais en soi, ce n’est pas particulièrement original, ni novateur. Seuls ceux et celles qui veulent absolument performer trouveront de l’intérêt dans cette proposition qui devrait d’ailleurs évoluer dans les mois / années à venir. En fait, on retrouve, même si la proposition est différente en soi, ce qui existe dans Diablo IV : des donjons à parcourir, des défis à relever, des pouvoirs à débloquer… La différence, c’est que dans Path of Exile II, tout semble plus grand, plus gigantesque, ce qui, on peut le dire aussi, n’est pas toujours simple à appréhender.
Terminons cet aperçu du jeu par un petit mot sur la partie technique du jeu. La première chose que nous souhaitons aborder concerne la direction artistique du titre qui, il faut le dire, est une réussite. L’univers est sombre, inquiétant, sanglant et violent. Il s’inscrit parfaitement dans la continuité du premier épisode et sert le lore qui est développé au travers de l’histoire. Du côté technique, pour un accès anticipé, force est de constater que Path of Exile II se montre relativement solide. Il y a bien quelques bugs qui sont venus entacher notre expérience, notamment au début de notre test et dans la ville de départ du premier acte, mais hormis cela, le jeu se montre convaincant et parfaitement jouable. C’est appréciable, surtout pour un accès anticipé. Enfin, la partie sonore fait le job avec des musiques pertinentes qui savent occuper l’espace, sans pour autant se montrer envahissantes. Elles s’inscrivent parfaitement dans l’univers qui nous est proposé, relevant le côté inquiétant de certains lieux, de certains moments du jeu.
Path of Exile II, bien qu’en accès anticipé, est déjà un excellent jeu. Son univers sombre et son ambiance morbide sont savoureuses tandis que son gameplay, doté d’une kyrielle de possibilités infinies (ou presque), devrait régaler ceux et celles qui souhaitent personnaliser leur héros. Une proposition gargantuesque qui aura pour seul de défaut de faire peur à ceux et celles qui ne sont pas habitués au genre ou qui n’ont pas joué premier opus. Des joueurs qui trouveront peut-être également que l’histoire se montre trop discrète, à raison sans doute. Mais qu’importe, l’intérêt de Path of Exile II est ailleurs et la sortie du jeu dans sa version finale devrait être un petit pour les amateurs de Hack’n’slash.