1st Look

Comme tout bon rogue-like, 33 Immortals reprend une formule que l’on connait particulièrement bien à l’heure actuelle tant le genre se démocratise et se diversifie. Chaque partie vous permet de faire évoluer votre personnage au gré de vos combats et des objets que vous ramassez et, une fois cette dernière terminée, vous revenez dans la zone initiale en perdant tout ce que vous avez glané. Tout ou presque… puisqu’il est possible, moyennant votre avancement dans la partie, d’améliorer votre personnage en débloquant divers passifs ou, sur le plan purement esthétique, en changeant votre tenue. Évidemment, pour débloquer un maximum de choses, il va falloir jouer, encore et encore, ce qui induit de recommencer la même partie à de nombreuses reprises.

Avant de se lancer dans une partie, on débute dans un « hub » de taille raisonnable appelé la « Forêt sombre », un lieu où se trouvent les nombreux PNJ du jeu qui pourront vous permettre de débloquer les éléments précédemment cités. Plus intéressant pour le début de la partie, on y retrouvera également les tutos qui vous offrent l’opportunité de vous familiariser avec le gameplay du titre. On y découvre ainsi les mécaniques d’esquive, les attaques simples ou lourdes, mais également les techniques ultimes qui ont une particularité : pour les activer, il faut que d’autres joueurs viennent vous aider en entrant dans des cercles qui apparaissent au sol. C’est l’un des premiers éléments qui vient mettre l’accent sur la coopération et ce n’est bien entendu pas le seul. Au niveau des apprentissages, on retient également que notre mort n’est pas définitive immédiatement. En effet, vous devenez, pendant quelques secondes, une âme errante qu’un autre joueur (et inversement) peut ramener à la vie. Outre le fait de vous donner une seconde chance, cette possibilité est absolument essentielle tant vous avez besoin des autres pour progresser. Cela étant, on note que ce « retour à la vie » a un prix : votre barre de vie est réduite. Chaque résurrection se paie jusqu’à ce que la mort soit définitive. Les Enfers, ça ne pardonne pas… Un petit mot sur les tableaux de quêtes mis à notre disposition. Ces dernières sont régulièrement mises à jour et poussent le joueur à se connecter quotidiennement. Les récompenses sont de l’ordre de l’esthétique ou vous permettent de monter de niveau, ce qui, à termes, doit vous offrir l’opportunité d’atteindre … la vie éternelle. Tout un programme.

Une fois les concepts ancrés, vous pouvez poser un choix : celui de l’arme que vous allez employer. Si le début du jeu, son introduction, vous impose d’utiliser l’arc, sachez qu’il est également possible d’utiliser une épée, deux dagues ou encore un bâton magique. Évidemment, au-delà de l’aspect esthétique, c’est surtout au niveau du gameplay que les choses changent. Les dagues sont rapides et la mobilité importante, contrairement à l’arc à flèche qui est plus lent mais qui a l’avantage de mettre de la distance entre vous et vos adversaires. Chaque arme dispose de ses particularités et c’est à vous de décider ce qui vous conviendra le mieux. De plus, arrivé à un certain niveau, il est possible de les améliorer afin de les rendre plus dangereuses. Une évolution supplémentaire dans ce titre qui vous pousse à jouer pour débloquer l’intégralité du contenu mis à votre disposition. Cette remarque nous permet d’attirer votre attention sur le fait que le jeu est actuellement en accès anticipé. Il ne s’agit pas de la version définitive, ce qui se traduit pas des éléments encore en construction. Tout n’est pas disponible, loin de là, et il est donc difficile de se forger un avis définitif sur le titre.

Bref, une fois votre préparation achevée, vous pouvez enfin vous lancer au cœur des Enfers, en compagnie de 32 autres joueurs. Vous débarquez alors sur une carte d’une taille imposante sur laquelle errent de nombreuses créatures et se cachent une kyrielle de récompenses allant de la monnaie (utilisable pour se soigner soi-même et ses coéquipiers) aux coffres qui cachent des améliorations pour votre personnage. C’est l’occasion de croiser vos premiers adversaires qui, contrairement aux jeux classiques du genre, se montrent extrêmement résistants. Logique quand on sait que la coopération est au cœur de l’expérience et qu’il faut absolument travailler ensemble. Coriaces, nos adversaires sont également nombreux et vifs. Chacune de leur attaque est un danger qu’il faut nécessairement éviter avant d’attaquer. Et si vous combinez vos attaques, vous infligez davantage de dégâts, ce qui vous pousse encore à collaborer avec les autres joueurs. Bref, vous l’aurez compris, ce périple, cette aventure, nécessite que vous avanciez de manière synchronisée avec les autres joueurs. C’est d’autant plus vrai qu’à un moment donné des donjons font leur apparition. Ces derniers peuvent accueillir un maximum de 6 joueurs et recèlent les récompenses les plus intéressantes. Bien entendu, le challenge va de pair et les affrontements se montrent nettement plus corsés. À vous de vous montrer prudent et de suivre la masse de joueurs qui se trouvent à vos côtés. C’est important d’avoir en tête que dans 33 Immortals on ne peut pas fonctionner seul. Tentez un donjon en solo, et vous comprendrez rapidement ce dont nous vous parlons.

Du côté du bestiaire, les choses sont assez classiques, bien qu’efficaces. Vous affrontez toute une série de créatures tirées de l’imaginaire allant des simples squelettes aux créatures volantes un peu plus rapides. Plus intéressants, les boss des donjons se montrent plus retors, plus dangereux et surtout plus résistants, offrant ainsi aux joueurs un challenge déjà plus conséquent. Enfin, Lucifer, grand seigneur des Enfers, synthétise tout cela avec un combat titanesque. Doté de dix barres de vie, le monstre se veut difficile à abattre et surtout infatigable. Le combat est varié, tout comme ses mouvements et il faut quelques minutes pour en venir à bout, ce qui nous permet de débloquer une clé qui ouvre un second mode de jeu. Le dernier disponible dans cet accès anticipé. On précise que cette densité au cours des affrontements a un prix : celui de la lisibilité. Soyons honnêtes, il n’est pas toujours évident de se retrouver au cœur de l’action, surtout quand il y a plusieurs dizaines de joueurs qui sautent dans tous les coins en activant leurs pouvoirs ou en attaquant. C’est un problème qui semblait inévitable et que l’on peut difficilement corriger, d’après nous. Enfin, notons que 33 Immortals, comme à peu près tous les rogue-like, rencontre un problème de répétitivité qui est inhérent au genre. C’est peut-être (sans doute, même) un peu plus présent actuellement puisque le jeu n’est pas terminé, qu’il n’y a que 4 armes disponibles, qu’un mode est encore en construction… À vous de voir si vous souhaitez attendre la version finale du jeu pour vous lancer dans l’expérience ou si l’idée de recommencer encore et encore la même chose ne vous dérange pas du tout.

Sur le plan technique, 33 Immortals est fluide en permanence, ce qui est un point important, surtout pour un jeu tourné vers le multijoueur et réunissant autant de personnes. En termes de direction artistique, même si le titre ressemble par moment à Hadès, il se tourne davantage vers le minimalisme. Les décors sont épurés, probablement pour laisser la place à l’action et aux affrontements. Ce n’est pas dérangeant, loin de là, et cela offre même au jeu une esthétique singulière qui ne nous déplait pas. Du côté des environnements, par contre, cela reste assez limité et notre voyage, bien que coloré et intéressant, se veut très répétitif. Enfin, durant notre test, nous avons rencontré l’un ou l’autre bug / crash qui aura fait planté le jeu. Rien d’étonnant pour un titre qui est en construction et qui le précise particulièrement bien au lancement. Nous sommes prévenus, donc nous n’allons pas pointer du doigt cet aspect-là plus que de raison.

33 Immortals nous offre une expérience de jeu aussi intéressante que rafraichissante. Le titre pioche du côté des ténors du genre pour nous proposer un contenu que les amateurs de Rogue-like connaissent bien, tout en apportant cette petite touche de coopération qui fait du bien. Le jeu nous force à fonctionner ensemble et même si la lisibilité n’est pas toujours au rendez-vous on apprécie se battre aux côtés de nombreux autres joueurs dans ces Enfers qui regorgent de surprises et de dangers…