Test

25.06.2025 à 10h01 par - Rédacteur en Chef

Test de Ruffy and the Riverside sur Xbox Series X, un platformer 3D original et décevant à la fois

Un p'tit troc en plus

Annoncé il y a plus de quatre ans, et après avoir connu quelques mois de report, Ruffy and the Riverside est enfin parvenu à se concrétiser. Présenté comme un hommage aux jeux de plateformes old-school, le titre développé par Patrick Ruckdeschel et son studio Zockrates Laboratories tente ainsi de combiner des décors aux couleurs chatoyantes tout en cherchant à titiller la fibre nostalgique de ceux qui regrettent l'âge d'or du platformer 3D. En proposant une mécanique de jeu original, est-il même capable d'aller capter de nouveaux joueurs ? Voici la réponse.

Ruffy and the Riverside c’est l’histoire d’un ourson encapuchonné qui se retrouve à suivre les conseils d’une taupe à casquette un peu trop portée sur tout ce qui brille. Une intrigue tirée par les cheveux qui va rapidement prendre un nouveau tournant, lorsqu’un puissant ennemi se réveille et décide de mettre à sac le monde de notre héros et de ses amis. Pas la peine d’aller chercher plus loin du côté du scénario, le jeu de Zockrates Laboratories s’inspire très clairement des platformers old-school en 3D, qui n’ont, eux non plus, jamais brillés par leur narration. En même temps, ce n’est pas vraiment ce que l’on demande à ce genre de jeux, qui doivent avant tout se montrer impeccables en termes de level-design et de gameplay.

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Concrètement, le titre de Zockrates Laboratories nous propose une aventure en monde semi-ouvert dans lequel on évolue assez librement. La carte principale est plutôt petite, avec quelques zones supplémentaires que le scénario nous permet d’explorer au compte-gouttes. On alterne ainsi des séquences où l’on peut aller où l’on veut, avec la possibilité de partir à la découverte de divers secrets comme bon nous semble, et des passages beaucoup plus linéaires où le jeu nous demande d’avancer en ligne droite jusqu’à un objectif précis. Un choix intéressant de la part des développeurs, qui permet d’instaurer un bon rythme. Même si la carte est petite, on regrette quand même qu’il n’y ait pas de système de téléportation qui permettrait de voyager plus rapidement entre les divers lieux déjà visités, même si cela aurait sans doute donné le sentiment d’avoir une expérience de jeu expédiée un peu trop vite. En l’état, il faut environ huit heures pour voir le bout de Ruffy and the Riverside, avec la possibilité de poursuivre l’aventure après l’avoir terminée en terminant quelques tâches annexes.

Mais si les développeurs revendiquent s’être inspirés des vieux platformer old-school comme Banjo & Kazooie, finalement la comparaison n’est pas si flagrante une fois en jeu. Premièrement car le titre n’est pas du tout un collectathon, et ne vous force donc pas à récupérer un certain nombre d’objets pour ouvrir l’accès à une nouvelle zone. Mais aussi parce qu’il choisit de mettre en avant le sens logique du joueur plutôt que sa capacité à sauter de plateformes en plateformes ou à mener des combats face à divers ennemis. Au contraire, dans Ruffy and the Riverside le bestiaire est minuscule, et le jeu ne propose que trois boss à affronter. Il y a bien quelques phases qui mettent à l’épreuve l’agilité de notre héros, avec la nécessité de bien jauger nos sauts et en utilisant la possibilité de planer quelques secondes, mais ces séquences sont finalement peu nombreuses comparées à d’autres jeux du genre.

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Mais ce qui le différencie principalement des autres jeux du genre, c’est la capacité de Ruffy à utiliser le «troc». En effet, notre héros est capable de «capturer» une texture ou une couleur pendant quelques secondes, pour l’appliquer à un autre élément du décor. Cela signifie que l’on peut par exemple transformer un océan en champ de lave, ou une colonne de pierre en structure en bois qui flotte sur l’eau. Au final, c’est la quasi totalité du game-design qui tourne autour de cette compétence originale, avec notamment de nombreuses énigmes proposées au joueur. Un concept qui pousse à réfléchir, avec des situations qui font travailler la logique du joueur, en l’obligeant à être malin par moments, et même rusé dans certains cas. C’est intéressant d’un point de vue ludique, mais pas toujours précis à gérer à la manette même si on sent bien que le studio a tout mis en œuvre pour rendre la démarche la plus simple possible. Autre originalité : Ruffy est capable de se déplacer plus rapidement en montant sur des ballots de paille, un moyen de transport appréciable, mais pas toujours simple à prendre en main, là encore.

Pour finir, la direction artistique est atypique, et si les décors sont en 3D, la grande majorité des personnages est en 2D, dans un style emprunté à la franchise Paper Mario. C’est plutôt réussi, même si en grande partie gâché par des problèmes de tearing intempestifs qui devraient toutefois être corrigés par une mise à jour. A noter la possibilité de créer soi-même certaines textures par le biais d’un atelier, ce qui devrait occuper les plus créatifs. A l’instar d’un Mario Odyssey, le studio allemand a également incorporé quelques niveaux en 2D, avec la nécessité de préparer le terrain en amont, toujours grâce à la capacité de troc de Ruffy. Si l’ensemble est plutôt bien pensé, dans les faits cela reste tout de même peu passionnant à jouer, d’autant que la récompense est rarement à la hauteur des attentes. Pas grand-chose à dire au niveau des musiques, peu inspirées, tandis que plusieurs bugs sont venus perturber nos sessions de jeu, obligeant parfois à relancer une sauvegarde antérieure pour pouvoir continuer à avancer.

7/10
Si le travail réalisé autour de Ruffy and the Riverside est remarquable, les moments passés en compagnie de cet ourson attachant peinent réellement à marquer les esprits. La faute à un game-design qui se cherche un peu, et qui a choisi de miser l'essentiel sur les énigmes et le principe du troc. On retient tout de même quelques bonnes idées, mais on regrette néanmoins que le concept final ne parvienne pas à capter davantage les joueurs qui ont grandi avec les premiers platformers 3D, ni ceux qui voudraient se lancerait dans le genre pour la première fois.

+

  • Direction artistique atypique
  • Concept du "troc" original
  • Enigmes faciles mais sympas
  • Bon rythme général

-

  • Monde pas hyper intéressant à explorer
  • Prise en main pas toujours évidente
  • Passage en 2D peu passionnants
  • Partie sonore anecdotique
  • Beaucoup de tearing, en attendant un patch

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