Dossier

Cela fait déjà cinq ans que Thrustmaster décline son modèle ESWAP sur consoles Xbox, avec cette volonté d’améliorer son produit année après année, en restant notamment à l’écoute des retours et des besoins de la scène professionnelle du jeu vidéo. En s’appuyant ainsi sur l’avis des champions de l’esport, l’accessoiriste américain propose nécessairement une manette considérée comme Premium, avec le tarif et l’emballage qui va avec. Et si vous avez déjà eu l’occasion de posséder une ESWAP, vous ne serez pas surpris par le packaging général, qui n’a pratiquement pas évolué depuis 2020. On retrouve une boite à la fois solide et imposante, qui s’ouvre sur le côté, laissant apparaitre la manette délicatement posée dans un écrin en simili-velours. En plus de l’accessoire, on trouve un abonnement d’un mois au Xbox Game Pass Ultimate (d’une valeur de 26,99€ depuis quelques semaines !), une notice, deux sticks bombés une pochette en tissu pour le transport et l’indispensable câble USB-A/USB-C tressé, long de 3 mètres.

-

Pourquoi indispensable ? Car comme pour les précédentes versions, cette ESWAP X2 H.E ne possède pas de fonctions sans-fil, que ce soit en Bluetooth ou en Wi-Fi via un dongle. Quand on vous dit que Thrustmaster mise avant tout sur la performance, cela passe forcément par du filaire, afin d’obtenir un temps de latence minimum. Comme pour les modèles précédents, la manette affiche polling rate par défaut à 250Hz, avec la possibilité de l’overclocker avec un logiciel PC pour passer en 500Hz ou 1000Hz pour gagner de précieux millisecondes de réactivité. Dans le même ordre d’idée, chaque gâchette arrière possède son propre bloqueur pour déclencher un tir plus rapidement, et les boutons de façade disposent d’une course d’activation de 0,3 millimètres, soit trois fois moins que sur une manette Xbox Elite Series 2. Au final, et dans n’importe quelles conditions d’utilisation, l’ESWAP X2 H.E. se montre plus réactive que la manette premium de Microsoft, même lorsque cette dernière est branchée en filaire à votre console ou à votre PC. De ce point de vue là, c’est indéniable : la manette Thrustmaster ESWAP X2 H.E est ultra performante et réduit au minimum les pertes de temps liées au matériel.

C’est d’autant plus vrai que l’accessoire propose une excellente prise en main avec un poids qui tourne autour des 300 grammes, ce qui la place parmi les plus légères si on prend en compte l’ensemble des manettes Premium disponibles sur le marché. Là où cette légèreté pourrait être considérée comme un défaut pour certains, nous l’avons trouvée parfaitement équilibrée, et très agréable au toucher grâce à sa coque totalement lisse. Sa forme semble d’ailleurs légèrement plus travaillée que ce qu’on peut trouver chez la concurrence, ce qui permet d’éviter de ressentir de la fatigue et/ou de la crispation après plusieurs heures de jeu consécutives. On ne retrouve en revanche pas ce même confort sur les gâchettes arrières, plutôt étroites, et conçues pour gagner en réactivité, ce qui se révèle forcément bien utile sur des jeux de tir, notamment en multijoueur.

On sent que l’accessoiriste a pris soin de mettre tout son savoir-faire en matière de conception, mais certains points nous ont clairement posé problème concernant la qualité de certains éléments. A commencer par les gâchettes hautes LB/RB, qui sont en plastique fin, et dont le bruit de cliquetis rappelle vraiment des modèles bas de gamme. Même constat avec le bouton multidirectionnel (BMD), avec une croix aux branches arrondies qui permet de gagner en temps de réaction et de sortir des quarts de cercle sans trop de problème, mais qui ne convainc pas totalement d’un point de vue ergonomie, en plus d’avoir tendance à laisser le pouce glisser un chouilla. Des défauts déjà présents sur le modèle sorti l’an dernier, et qui auraient mérité d’être corrigés. Cette ESWAP X2 H.E tient plus d’une petite révision finalement, avec pour seule différence, de taille néanmoins : la présence de joystick à effet Hall, ce qui améliore toutefois la précision et élimine tout risque de drift à moyen ou long terme. Thrustmaster propose son propre système d’effet Hall, nommé H.E.A.R.T (pour Hall Effect AccuRate Technology), et justifie l’absence de système TMR (désormais utilisé par une grande partie de l’industrie) par des différences minimes au delà de la consommation électrique, un point peu pertinent concernant un modèle filaire.

En revanche, l’une des forces du modèle ESWAP, c’est la possibilité de changer certains modules de la manette avec une facilité déconcertante. Bien entendu, il existe d’autres modèles, comme la Victrix Pro BFG ou la Stealth Pivot de Turtle Beach, qui sont capables de s’adapter à différentes façons de jouer, mais aucun d’eux n’égale la manette de Thrustmaster niveau simplicité. C’est simple, l’accessoire possède trois modules aimantés détachables qui s’imbriquent parfaitement dans la manette, et restent solidement fixer, sans aucun jeu. Cela permet notamment de basculer d’une configuration de sticks asymétriques à symétriques, comme sur une manette PlayStation, mais il est également possible d’acheter des modules à l’unité pour adapter la manette à sa façon de jouer. On trouve par exemple un module avec un stick plus court, ou un autre qui vient remplacer le stick droit par deux boutons supplémentaires, afin d’opter pour une configuration «jeu de combat».

A ce sujet, on peut d’ailleurs changer le BMD d’origine avec un BMD qui se rapproche nettement du D-Pad, ou bien acheter un module «mini-volant» pour les jeux de courses (on aurait d’ailleurs bien voulu mesurer la précision de cet élément qui semble plutôt tenir du gadget). Bien évidemment, tous ces modules sont à retrouver sur le site de Thrustmaster, pour des tarifs situés entre 20 et 30 euros l’unité. Dans le même esprit, des kits de personnalisation sont également disponibles, affichés à 50 euros, et permettent de remplacer les deux sticks d’origine, le BMD, mais aussi une partie des branches de la manette, par des éléments de couleur qui permettront de différencier votre accessoire du modèle de base. Pas besoin de passer à la caisse pour les sticks bombés, fournis avec la manette et à installer très simplement en dévissant les anciens et vissant les nouveaux.

Pas grand chose à dire niveau configuration puisque le modèle est reconnu instantanément par les consoles Xbox (Series et One) et les PC sous Windows 10/11. Des supports où l’on retrouve l’application ThrustmapperX, qui permet de réaliser des ajustements si nécessaires, en supprimant ou étendant les zones mortes des sticks et des gâchettes par exemple pour rendre la manette plus ou moins sensible. On peut également y régler l’intensité de chacun des quatre moteurs de vibration, que l’on a d’ailleurs trouvé assez doux et donc très confortables dans leur configuration par défaut. L’application permet aussi de mapper l’ensemble des boutons de façade, les quatre flèches du BMD et les gâchettes, tout comme les quatre boutons supplémentaires placés à l’arrière de la manette. Quatre boutons qui compensent l’impossibilité de mapper des combinaisons de touche. Question mapping, on peut également s’en charger grâce à un bouton situé sous la manette, près de la prise jack. C’est aussi là que l’on trouve des options de volume pour ceux qui possèdent un casque filaire, et la possibilité de switch entre deux profils de manette sans devoir passer à chaque fois par l’application.

Voir la manette ESWAP X2 H.E sur Amazon

En résumé, cette manette ESWAP X2 H.E excelle là où on l’attend. Si on excepte les gâchettes LB/RB, qui restent finalement le gros point faible de ce modèle, on apprécie l’application mis en œuvre pour satisfaire les joueurs en mal de performance. On se rend compte que chaque élément de la manette vise à optimiser les temps de réaction, ce qui est franchement appréciable pour qui veut mettre toutes les chances de son côté en multijoueur compétitif. De leur côté, les mauvais perdants ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes après une défaite, l’argument pointant un problème venant de la manette n’étant désormais plus crédible.