NewsXbox Game Pass

Il  est toujours difficile de trouver le bon équilibre pour satisfaire tous les joueurs. Entre ceux qui réclament une suite de leur franchise préférée, et ceux qui aimeraient découvrir de nouveaux univers et des mécaniques de gameplay originales, il est quasiment impossible de trouver le juste milieu, pour une équation qui semble finalement pratiquement impossible à résoudre. Il faut donc faire des choix, quitte à décevoir une partie des joueurs, et si Microsoft s’est longtemps reposé sur son triptyque Halo-Gears-Forza, force est de constater que le constructeur américain fait plutôt pencher la balance vers une envie de proposer des choses nouvelles ces derniers temps.

Alors oui, on ne devrait pas échapper à Flight Simulator 2024 et à Hellblade 2 cette année, tandis que Playground Games se chargera du retour de Fable (mais pas avant 2025), et a certainement déjà du entamer les travaux concernant Forza Horizon 6. Pas de panique donc, Microsoft compte bien capitaliser sur ses franchises, et notamment sur celles acquises grâce au rachat d’Activision Blizzard, Call of Duty et Warcraft en tête.

Mais le message était finalement assez différent si on regarde d’un peu plus près le contenu du dernier Xbox Games Showcase diffusé en juin dernier. Que ce soit en interne, ou chez les tiers, on a bien senti que Microsoft cherchait à proposer de nouvelles expériences pour alimenter son Xbox Game Pass. Ca a particulièrement bien fonctionné avec Jusant, le seul titre disponible de la liste qui va suivre. Egalement annoncé lors du show du constructeur américain, on pourra compter dans les prochains mois sur Towerborne, 33 Immortals, Kunitsu-Gami: Path of Godden, Still Wakes the Deep, South of Midnight, Clockwork Revolution, Avowed, Dungeons of Hinterberg ou encore Metaphor ReFantazio, même si à la différence des autres titres cités, ce dernier n’est pas prévu pour arriver sur le service de jeux à la demande de Microsoft.

Mais à l’heure où les coûts de développement ont explosé, comment expliquer le fait que les différents acteurs du marché continuent à prendre le risque de développer de nouvelles franchises ? Même si la création de nouvelles IP n’est pas propre à Microsoft, il se pourrait bien que le Xbox Game Pass soit un lieu propice à la prise de risque. Si on revient un tout petit peu dans le passé, on a effectivement eu quelques éléments qui allaient dans ce sens. Prenons par exemple Outriders, un titre qui a connu une campagne de communication abominable, avant de réussir son lancement grâce à des retours positifs et un phénomène de bouche-à-oreille efficace. Il parait assez évident que le jeu de People Can Fly n’aurait pas connu le même succès sans cela, le tarif de 70 euros forçant à la prudence quand il s’agit d’une nouvelle licence. En 2023, sans connaitre le même succès, c’est Exoprimal de Capcom qui est tout de même parvenu à se faire un nom.

En plus de se bénéficier d’une belle mise en lumière, signer un deal avec Microsoft permet d’encaisser un chèque qui permet d’amortir déjà une partie des coûts de développement. Concernant les productions des Xbox Game Studios, c’est évidemment le nombre d’abonnés au service qui permet de définir une enveloppe globale en matière de frais de développement, complété par la vente de Pack Premium pour les plus grosses productions, et par la vente de jeux sur d’autres plateformes, comme Steam ou GeForce Now.

S’il fallait une preuve de plus pour affirmer que les nouvelles licences peuvent trouver leur salut sur le Xbox Game Pass, la scène indépendante a prouvé plusieurs fois qu’elle était capable d’être à l’origine d’excellentes pioches pour le service. Au delà des petits jeux sympathiques qui se sont fait connaitre là encore par le bouche-à-oreille, le service a tout de même accueilli d’immenses hits indépendants comme Vampire Survivors, Among Us ou Stardew Valley. Dans un autre ordre d’idée, avec Pentiment et As Dusk Falls, sortis en 2022, puis avec les productions Bethesda (HiFi Rush, Ghostwire Tokyo et Starfield, toutes des nouvelles licences), Microsoft parvient tout doucement à casser l’image d’une marque enfermée dans le jeu en ligne, en opposition avec les jeux narratifs de chez Sony PlayStation.

Une stratégie assumée par Microsoft, qui correspond par ailleurs à la volonté du constructeur américain de laisser une grande liberté à ses studios. Car le développement d’un jeu prend du temps, parfois beaucoup de temps, et on peut imaginer qu’une certaine lassitude et l’envie de faire autre chose prennent le dessus après avoir passé 6 ou 7 ans à travailler sur le même projet. On l’a vu avec Ninja Theory, qui s’est empressé de travailler sur Bleeding Edge suite au rachat du studio par Microsoft, tandis que Obsidian Entertainment nous sortait Grounded. Deux titres aux fortunes diverses, mais qui ont tous les deux forcément contribué au bien-être des équipes. De quoi faire une pause salutaire avant de retravailler sur des franchises comme Hellblade ou The Outer Worlds.

La question est désormais de savoir si la tendance va perdurer dans le temps. Cela sera évidemment décidé en fonction des joueurs, et de leur faculté à accrocher ou non à ces nouveaux titres. Comme on le disait, Microsoft continue malgré tout d’utiliser son catalogue actuel de franchises, tout en cherchant à innover sur certains aspects. Ca ne sautait pas vraiment aux yeux avec le reboot de Forza Motorsport, la faute à un genre beaucoup trop cloisonné pour être révolutionné, mais cela pourrait nous surprendre avec les retours de Fable et de Perfect Dark dans les années qui viennent.

Dernier point qui valide en partie cette volonté de s’inscrire vers l’avenir plutôt que dans le passé, ce désintérêt presque total pour les remakes et remasters, où seul Goldeneye 64 fait figure d’exception récente finalement. De savoir si le Xbox Game Pass est un formidable catalyseur de nouvelles licences avec la possibilité de voir émerger des titres qui prennent des risques ? C’est certainement le cas, et certains l’ont mieux compris que d’autres à l’image d’Hideo Kojima qui travaille actuellement sur l’énigmatique projet OD.