1st Look

04.09.2024 à 00h01 par - Rédacteur en Chef

On a joué à Dragon Quest III HD-2D, un remake accessible, et aux racines old-school

L'important c'est la quête

Annoncé en mai 2021, Dragon Quest III HD-2D est enfin prêt à sortir sur nos consoles. Après avoir fait l'impasse sur l'Europe lors de sa sortie en 1988, ce remake imaginé par Square-Enix s'est laissé approcher à l'occasion de la Gamescom 2024, tout en prenant soin d'éviter les regards indiscrets. Invités par l'éditeur japonais, nous avons saisi cette occasion en or de voir tourner le titre, puis de prendre la manette pour une session d'une trentaine de minutes. Un petit avant-goût satisfaisant, pour un voyage qu'il nous tarde de poursuivre dans quelques semaines.

On ne présente plus la franchise Dragon Quest, et pourtant, il aura fallu attendre Dragon Quest Builders 2 et Dragon Quest XI S: Les Combattants de la Destinée pour que la saga imaginée par Enix et Chunsoft en 1986 voit le jour sur consoles Xbox. En près de 40 ans, ce sont 88 millions de jeux qui ont été vendus, en ne comptant que les épisodes numérotés, et en se privant d’un gros marché comme l’Europe qui n’a vu débarquer Dragon Quest qu’en 2006 avec l’Odyssée du Roi Maudit. Mais Square-Enix semble désormais décidé à capitaliser sur le succès des derniers épisodes en date en reprenant tout à zéro ou presque. Avec Dragon Quest III HD-2D, l’éditeur nous propose en effet de découvrir les débuts de la saga puisque cet épisode est en réalité une préquelle du tout premier DraQue. Il sera suivi de ses suites en début d’année prochaine, dans une compilation nommée Dragon Quest I-II HD-2D.

Pour notre session de jeu, nous avons eu l’honneur de côtoyer Yuji Horii, le célèbre créateur de la franchise, accompagné de Masaki Hayasaka, le producteur du jeu. Deux personnalités qui se sont exprimées en toute décontraction, expliquant ainsi qu’ils travaillaient sur le jeu depuis cinq ans, motivés par l’envie d’ouvrir la franchise à un nouveau public. Yuji Horii n’a pas caché que retravailler sur ce titre sorti en 1988 sur Famicom (et trois ans plus tard sous le nom de Dragon Warrior III aux Etats-Unis) lui a ravivé de bons souvenirs, et lui a procuré une certaine nostalgie. Son objectif principal est que son jeu soit joué par le plus grand nombre, enfants comme adultes, tout en profitant d’une technologie qui a fait ses preuves par le passé, notamment avec la licence Octopath Traveler.

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Avec la volonté d’embarquer un maximum de joueurs dans cette aventure, Dragon Quest III HD-2D fait le choix de ne plus imposer une seule version du héros Elric, puisqu’il est désormais possible de sélectionner un avatar masculin ou féminin. Côté scénario, seize ans après l’échec de son père Ortega, qui avait pour mission de détruire Baramos, notre héros va donc devoir prendre la relève pour libérer le monde de l’influence de ce puissant archidémon. Si le jeu original proposait une durée de vie située entre 25 et 30 heures de jeu, les développeurs expliquent avoir souhaité aller plus loin que l’histoire originale, tout en incorporant plusieurs fonctionnalités pour améliorer le confort, à l’image d’un mode «combat automatique» et d’une option pour accélérer la vitesse des batailles. A ce sujet, on retrouve l’interface de combat propre à la série, avec l’affichage des ennemis, les statistiques du groupe et les commandes d’actions. C’est sobre, mais on retrouve tout de suite l’esprit de la franchise.

Pour notre session de jeu, qui aura duré une trentaine de minutes, l’équipe de développement nous a invité à nous lancer dans l’Arène, un mode incorporé spécialement pour cette nouvelle version du jeu. Car Dragon Quest III HD-2D vous permet de capturer certains ennemis pour en faire des familiers et les envoyer au charbon face à d’autres «dresseurs» de monstres. Le joueur n’a finalement que peu d’influence durant ces batailles qui opposent plusieurs monstres à la fois, et se contente de donner des ordres aux membres de son équipe en privilégiant l’attaque sans répit, la prudence, l’économie de magie ou les soins. L’équipe de développement avait pris soin de nous donner une équipe de familiers expérimentés, ce qui aura permis de remporter nos quelques combats sans trop de bobos.

World

Plutôt que de relancer une épreuve dans une difficulté plus relevée, nous avons préféré sortir du colisée pour explorer les environs. L’occasion de faire le tour de Romaria, et de profiter d’une traduction en français d’excellente qualité. Inspirée de l’Italie, cette petite bourgade dispose de PNJ qui manient la langue de Molière en y incorporant quelques mots en italien. Les lieux disposent ainsi d’un vrai cachet, en plus de nous décrocher quelques sourires. Après quelques discussions, nous décidons de nous rendre sur la carte du monde. Les combats se déclenchent de manière aléatoire, pour des batailles au tour par tour très basiques pour le genre. Pour apporter un peu de profondeur de gameplay, les développeurs ont imaginé une fonction intitulée «Monster Wrangler» qui permet d’utiliser des attaques chipées sur certains ennemis. C’est assez léger, mais concrètement on savait par avance que ce Dragon Quest III HD-2D accuserait le poids des années sur ses séquences de combat, et ce n’est sans doute pas sur ce point qu’on l’attend.

On scrutera davantage ce qu’il a à proposer dans sa partie exploration. De ce côté, il est encore difficile de se prononcer car nos objectifs de quête nous demandaient de traquer un voleur légendaire dans une tour, que nous n’avons pas trouvée, et de passer la barrière d’octroi, où le garde est resté intransigeant. Nous avons donc pris la direction du Nord, jusqu’à tomber sur la ville de Khoryv, un village baigné par le brouillard où les habitants étaient tous endormis. On imagine que leur retour à la normale fera l’objet d’une quête. Même s’il est encore difficile de s’en faire une idée précise à l’heure actuelle, l’exploration nous a procuré un sentiment agréable, avec l’envie de découvrir l’étendue du monde qui nous attend. En revanche, on se pose quelques questions sur la partie technique, clairement en dessous de nos attentes, au point de se demander s’il n’y avait pas eu un souci de réglages sur notre set-up. Image pas franchement nette, scintillements, aliasing, notre session passée sur PlayStation 5 donnait plutôt l’impression d’être sur une version Nintendo Switch au rabais.

Plus accessible et disposant d’une refonte graphique qui devrait logiquement se mettre au niveau de Octopath Traveler 1 & 2 versions «new gen», Dragon Quest III HD-2D apparait forcément comme la meilleure version du jeu de Yuji Horii. De quoi débuter la franchise par le commencement, avec un sentiment d’exploration intact, et des musiques mythiques, parfois réenregistrées pour l’occasion.

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