Shinobi
Ahhh, la fin des années 80, beaucoup d’entre vous étaient encore des projets dans les têtes encore jeunes de parents se demandant ce que l’avenir allait réserver à leurs futurs bambins.
A cette époque, finir un jeu relevait souvent du défi, voir de l’impossible (sauf pour la mission qui l’était, elle, impossible). Beaucoup de jeu n’avait pas vraiment de fin, les joueurs recherchaient le scoring, seul moyen d’apparaître sur la borne d’arcade pour se la péter fièrement devant leur pote Nicolas, qui à cette époque n’était pas le mec bodybuildé d’aujourd’hui, mais le petit un peu enveloppé et couvert de boutons partiellement cachés par des lunettes type Nana Mouskouri (eh oui, même à cette époque là, l’adolescence était une épreuve). Oui, la sauvegarde était encore un concept à découvrir !
Pour ceux qui n’ont pas connu cet âge d’or mais qui pourtant connaissent des problèmes d’acné, Shinobi c’est l’histoire d’un ninja qui doit sauver des otages, tous les mêmes, à la mèche de cheveux près.
En bon adepte des arts martiaux qu’il est, notre héros peut sauter comme un singe agile, se baisser tel un félin chasseur, lancer des shurikens à l’infini comme s’il les sortait d’une poche sans fond et enfin manier le sabre comme Steven Seagal manie le couteau de cuisine.
Une autre de ses aptitudes, certainement la plus dévastatrice est l’utilisation de la magie : sort de feu, vent… Ce sort terrasse tous les ennemis à l’écran et est donc à utiliser au bon moment et/ou avec parcimonie.
Le jeu repose sur un principe de beat them all classique mais diablement efficace, une maniabilité répondant au doigt et à l’œil permet une exécution d’action fluide et naturelle. Jeu old-school oblige, les ennemis n’ont pas inventé la poudre et apparaissent à l’infini dans certains endroits.
Il faudra venir à bout de cinq niveaux gardés par cinq boss tous plus vils les uns que les autres pour avoir le privilège d’assister à une « cinématique » de fin dont je ne divulguerai rien afin de vous laisser l’intrigue intacte. Oui, en 1987, les scénarios n’étaient pas la priorité des développeurs.
Le jeu est difficile. Assez court, mais difficile. Il faudra donc un peu de pratique pour en venir à bout. Mais le jeu en vaut la chandelle, ce don de soi, quand plus rien n’a d’importance, quand le nombre d’heures passées devant son écran matérialisent une nuit sans sommeil, quand la nutrition devient rudimentaire, quand le seul but qui anime le peu de vie restant au bout du pad est la réussite, la réussite à tout prix.
L’adaptation est très fidèle, les graphismes sont ceux du jeu original, ni plus, ni moins. Donc exit le remix HD en mettant plein la tête du joueur. L’essentiel étant de conserver la fluidité qu’on connaissait en borne d’arcade. Et heureusement c’est chose faite. Grande nouveauté, la sauvegarde est désormais possible, même si le jeu perd pour le coup un peu de son charme.