Jade dore le porc

Il est difficile d’appréhender ce Beyond Good & Evil HD. Le titre n’ayant subit qu’une légère mise à jour graphique, il reste dans le fond identique à ce qu’il était lors de sa sortie. Relancer la bête, c’est donc se projeter huit ans en arrière. Un retour vers le passé vidéoludique. Un passé où les jeux ne répondaient pas aux mêmes exigences en terme de gameplay, de narration, de level-design et tout ce qui gravite autour. Cela tombe bien, Beyond Good & Evil, chef d’œuvre de son état, a une particularité propre aux jeux de sa trempe. Il est intemporel.

Le scénario n’ayant pas évolué d’un iota, vous incarnez toujours la jolie Jade. Photographe de son état, acrobate et experte en manipulation du bâton à ses heures perdues, celle-ci devra réunir tous ses talents afin d’empêcher l’invasion de la planète Hillys par une race extra-terrestre belliqueuse : les DomZ. A la différence des films de Michael Bay, notre héroïne ne sera pas seule dans son combat et pourra compter sur l’aide de son oncle, le porc-humanoïde Pey’j. Pas de quoi crier au génie, nous somme ici en terrain connu. En revanche, le jeu se démarque de ses concurrents par le soin apporté aux personnages. Incroyable, leur sort nous intéresse ! Fait trop rare de nos jours et qui mérite d’être noté.

Très bien, le scénario est toujours le même, qu’en est-il du gameplay ? Le titre s’étant vu affublé de la mention « HD » en lieu et place de « 1.5 » vous vous douterez que là encore, rien n’a changé. Et c’est somme toute tant mieux (et puis ce n’est pas ce que nous lui demandions). Il sera toujours question d’alterner entre phases de combat au bâton, d’exploration (à pied ou en hovercraft) et d’infiltration. Dans sa lutte contre l’invasion extra-terrestre, Jade sera amenée à infiltrer régulièrement les bases ennemis afin d’y dénicher les preuves nécessaires et ainsi avertir la population qui ignore tout du complot qui se trame. Ses meilleures armes seront donc son bâton, sa discrétion mais surtout son appareil photo grâce auquel elle pourra prendre les preuves recherchées. Son oncle Pey’j, mais également un certains Double H, l’épauleront sans cesse dans ses missions et il sera possible de leur donner des ordres simples afin de résoudre certaines énigmes. Pour vous faire une idée de la manière dont tout cela s’emboite, prenez une poignée de Zelda, une pincée de Metal Gear Solid et ajoutez-y un soupçon de Dead Rising pour le côté photographe.

Au-delà du bien et du mal

Ce mélange des genres bienvenu permet d’éviter une trop grande répétitivité et d’alterner les situations. Petit bémol cependant en ce qui concerne les phases d’infiltrations plombées par le manque flagrant d’intelligence des ennemis et leur mémoire de poisson rouge. A leur décharge nous dirons qu’ils se font vieux et nous rejetterons la faute sur la maladie d’Alzheimer, mais tout de même. En plus de ces passages décrits – qui représentent le gros du gameplay – il est toujours possible de prendre part à des courses, de partir à la recherche des 88 perles disséminées partout sur la (très petite) carte, jouer à quelques mini-jeux, etc. Comptez huit bonnes heures pour boucler l’aventure. Vous pouvez en rajouter deux autres si vous êtes du genre à boucler vos jeux à 100%. C’est court, certes, mais le rythme du jeu est maitrisé de bout en bout, se ménageant quelques périodes d’accalmie pour repartir de plus belle sans crier gare.

Nous avons souligné le soin apporté au scénario plus haut, il serait criminel de ne pas en faire autant pour l’ambiance du titre. A plus forte raison que la HD sied à merveille à la petite planète aquatique Hillys. La bande-son est également d’une grande qualité et contribue énormément à tirer le jeu vers le haut.