Lost Planet : le jeu qui valait 40 millions
On vous parlait un peu plus tôt du budget de développement de Gears of War, qui selon Mark Rein se situait entre 9 et 10 millions de dollars. Eh bienà en croireForbes, Capcom a investi plus du double (20 millions de dollars, soit 15,4 millions d’euros) dans celui de Lost Planet. L’éditeur japonais aurait dépensé 20 millions supplémentaires dans la promo de son jeu d’action, pour une note finalequ’on peutqualifier de relativementsalée. Les mauvaises langues diront que pour ce prix-là, ils auraient pu écrire un vrai scénario…
Reste que ces efforts sont consentis dans un but bien précis : s’ouvrir les portes du marché Occidental. Capcom ne cache pas son intérêt pour les marchés européen et américain qui représentent 80% du chiffre total de l’industrie vidéoludique. Pour le moment,la stratégiemarche plutôt bien : Dead Rising et Lost Planet ont été distribués à 1 million d’exemplaires chacun et le second continue de parader en tête des charts anglais.
Cetétat d’esprit ouvertn’est pasforcément très répandudu côté des développeurs nippons, comme le déplore Jun Takeuchi, le producteur de Lost Planet, dans une interview accordée à un blog dédié.
"Beaucoup de développeurs japonais ont baissé les bras et ne se concentrent que sur des jeux exclusivement dédiés au marché japonais. Ils n’imaginent pas pouvoir faire des jeux qui se vendent ailleurs. Je trouve cela assez troublant."
Takeuchi-San continue en expliquant que le temps où le Japon dominait et où les développeurs occidentaux s’inspiraient des créations nipponnes est révolu. D’après lui, c’est à présent aux japonais (y compris Capcom)de s’inspirer de ce qui se fait à l’étranger, d’explorer de nouvelles voies au lieu de se cantonner aux grosses franchises telles que Final Fantasy et Dragon Quest.
"Nous pouvons beaucoup apprendre des développeurs occidentaux. Et quand bien même certaines compagnies japonaises pensent être toujours au sommet, il suffit de regarder les chiffres du marché. [...] Je me demande pourquoi certains décident d’ignorer tousles gens en dehors du Japon."
Takeuchi trouvela situation d’autant plus regrettable que les mangas et dessins animés japonais s’exportent très bien.
"Si les développeurs occidentaux commençaient à produire des jeux spécifiquement destinés au marché japonais, beaucoup de développeurs locaux auraient du souci à se faire" conclut-il.