Live, peut mieux faire ?
«Raté», «plaintes», mmh ces mots sont forts, est-ce qu’on nous aurait caché la vérité? Y’a-t-il un piège? Qu’on se rassure tout de suite, l’intérêt du Xbox Live décrit dans le dossier précédent est authentique, pas de problème là-dessus. Le Xbox Live/jeu en réseau est l’évolution la plus importante des jeux vidéo sur consoles depuis la 3D. Et quand on aime jouer à plusieurs, eh bien il n’y a rien de mieux. Rien de mieux à tel point que même la convivialité d’une partie à la maison à 4 sur la même console semble devenue obsolète voire «encombrante» pour l’accro au Live. Un casque et un micro remplacent-ils les bonnes vieilles «sales gueules» de ses potes de jeu habituels ? Il faut croire que oui. |
En fait, ce qui fait la différence, c’est qu’à la maison, pour
jouer à plusieurs, il faut plusieurs pads, de préférence une grande TV surtout
pour les jeux à écran splitté, et un certain espace pour assurer le confort de
tous. Sur le Live, tout ça s’envole. Chacun son pad, son écran, son pyjama et
son canapé, y’a pas de souci, on est toujours à l’aise pour aller jouer.
Mais qui dit «chacun derrière son écran» dit aussi «chacun
sa façon d’être», et ce qu’on peut gagner en «confort ludique» grâce au
multijoueurs, on peut le perdre en convivialité pure et dure… Mauvais
caractère, mauvaise humeur, mauvais perdant ou mauvais joueur, le fait de ne pas
se voir peut exacerber ce genre de défaut «humains».
Alors, conclusion avant le développement : le problème du Xbox Live serait-il davantage lié aux défauts humains qu’aux défauts techniques ? La question vient à se poser chez les drogués du réseau… Quand on demande aux Liveurs «qu’est-ce qui vous déplait le plus dans l’évolution du Xbox Live», la réponse la plus récurrente est «la mentalité des joueurs». c’en est presque un comble. Mais pourquoi ? Et là, une multitude de réponses naissent dans les esprits. |
Mais le fait que chacun y voie le défaut qui lui semble le plus flagrant
n’empêche pas que ce sentiment est de toute façon dû à plusieurs raisons. Divers
facteurs font que le Xbox Live ne ressemble plus à ce qu’il était à ses
balbutiements. D’une certaine façon, heureusement. Le Xbox Live était, dès le
départ, destiné à évoluer. Mais il y a eu deux formes d’évolution : celle de la
technologie (options et possibilités des jeux, fonctionnalités etc…), et celle des utilisateurs.
A ce niveau-là, il s’agira davantage d’une évolution «mentale» que matérielle, forcément.
Et c’est peut-être cet aspect-là qui n’a pas été assez étudié. Microsoft fabrique des
produits électroniques, mais ne fait pas dans le social ni la psychologie. Le
blâme ne peut donc leur être jeté qu’à moitié…
Alors voilà : aujourd’hui, il y a beaucoup de monde qui joue
sur le Xbox Live. C’est un service de jeu international. C’est un service basé
sur l’anonymat (un pseudo, une voix et basta). C’est un service proposant la
possibilité de se lancer dans la compétition virtuelle, la compétition étant la
motivation première de l’être humain lui permettant de tester ses performances
et ses aptitudes à se surpasser… Un Xbox Live sans esprit de compétition
serait comme un film sans suspense : beaucoup s’y ennuieraient. Mais tout comme
le suspense provoque des émotions diverses sur chaque personne, la compétition
génère ou déforme des mentalités. A chacun de savoir s’y adapter alors…
(jusqu’à présent, l’homme n’a jamais réussi, la preuve avec la guerre encore
d’actualité au 21è siècle…)
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On n’y arrive pas ? Pourquoi ? Parce que nous sommes aussi bêtes que la guerre elle-même ? Non, mais seulement si nous parvenons à garder en tête, quelle que soit la forme de compétition recherchée, qu’il s’agit de JEU et donc avant tout de s’amuser. Dès lors, on peut facilement être un Liveur heureux et pas forcément frustré. on peut… mais uniquement si cet outil d’amusement est irréprochable. S’il nous fait défaut, forcément, la frustration passe par-dessus l’amusement, et là c’est l’hécatombe. |
Quelles sont ces imperfections qui font tourner la
mayonnaise ? Quelles sont les solutions ? Comment savoir si on est bon joueur ou
pas ?
Donc voici, cher créateur du Xbox Live, ce que nous constatons
nous, abonnés à ton service :
Si mes compatriotes/adversaires font du mauvais
esprit, c’est peut-être parce que l’équilibre jeu/rivalité n’est pas atteint,
équilibre indispensable à toute forme de communautarisme…
Esprit de
compétition trop accentué ? Possible, et ça, on le remarque via le manque de
diversité des genres de jeux dédiés au Live…
Le système des clans inclus
dans certains jeux est une bonne initiative, mais reste basé sur l’esprit de
compétition, ce qui est somme toute logique de toute façon ; mais imposer des
statistiques dans chaque jeu est une erreur. Elles devraient être facultatives
ou optionnelles, car il y a beaucoup de gens qui ne jouent que pour le «plaisir
de jouer», et pas pour se satisfaire de ses statistiques. Et si cet aspect
«plaisir de jouer» a facilement tendance à se transformer en «désir d’être
meilleur que les autres», c’est à cause de la forme et du fond des jeux, pas
d’une constipation passagère…
Un titre comme Phantasy Star Online, par exemple, génère toutes
formes de sentiments chez le joueur à part celui de la compétition. Ceci est
valable pour tout jeu qui pousse les gens à la coopération. Alors, coopération
serait-il le contraire de compétition ? D’une certaine façon, oui, et ce serait
en tous cas un excellent moyen de rétablir un minimum le fameux équilibre dont
je parlais plus haut… D’une certaine façon seulement, car il existe déjà un
amalgame de la coopération et de la compétition. Pour exemple, le phénomène
Rainbow Six 3, et tous les jeux par équipe existants. On coopère pour devenir
meilleurs.
Conclusion : sur le Live, on trouve beaucoup de jeux à esprit de
compétition, beaucoup de jeux à esprit de compétition/coopération, mais trop peu
de titres à l’esprit purement et simplement de coopération. Equilibrez la
balance!
Deuxième aspect du vice de la compétition : des jeux qui poussent à l’énervement. Réalisme et cruauté (notamment dans les jeux de guerre…) n’aident pas au fair-play, surtout chez les esprits jeunes! (Quand je parle «d’esprit jeune», je ne parle pas de l’âge mais de la mentalité!) Normal que des joueurs s’énervent quand on leur troue la tête à coup de calibre 12, ou qu’on les découpe en morceaux en criant à tue-tête, ou qu’on les pousse dans le fossé d’un coup de volant vicieux… Certes, c’est ce qui fait les sensations, mais si les sensations proposées dans chaque jeu sont toujours les mêmes, faut pas chercher plus loin pourquoi certains se lassent. Bomberman ou Mario-party ou Monopoly ? Pourquoi toujours du FPS-course-FPS-course? |
La Xbox est une console pour «jeunes adultes», mais les
jeunes adultes n’aiment-ils pas les jeux de société ou les jeux simplement
«rigolos» ? Moi je pense que si… Et dans l’absolu, même si l’expérience a été
tentée avec des titres comme Worms ou Tetris Online, pourquoi aucun entretien
n’est fait ni aucune mesure pour attirer les joueurs vers ce genre de softs
n’est-elle prise ? Parce que ça ne rapporte pas assez de pognon au final ?
Peut-être, mais en privilégiant la compétition, vous ne faites que rendre
éphémère le plaisir du jeu en réseau, fidélisation zéro. On découvre, on joue,
on tente d’être le plus fort, on n’y arrive pas alors on décroche car il n’y a
pas de réelle autre alternative ludique… Le Xbox Live mérite bien mieux que
d’être un souvenir de ce genre…
Enfin, et pour en revenir à la fidélisation : l’entretien et la
fiabilité du service pour TOUS les jeux l’exploitant. Là, on est loin du compte.
Entre les éditeurs qui ne cherchent qu’à mettre le logo Xbox Live sur la boite
de leur jeu pour être «à la mode» et ceux qui tentent quelque chose
d’intéressant mais qui se retrouvent avec des jeux qui font fuir les joueurs des
serveurs à cause d’une optimisation nulle, on est loin des annonces idylliques
de Microsoft avant l’inauguration du Xbox Live qui disait que chaque jeu en
réseau serait jouable… Ah ça oui, parfois on a droit à une expérience unique,
celle d’avoir la soudaine envie de cogner son fournisseur d’accès en croyant que
c’est sa faute si son Live tourne mal…
Des mois d’attente pour une mise à
jour cruciale, des options mal pensées ou posées «à l’arrache», bref, l’odeur
d’un certain laxisme s’est fait sentir sur beaucoup trop de jeux d’éditeurs
tiers qui tentaient d’expérimenter le jeu en réseau. Exemples cités en
connaissance de cause : Tenchu 3, Street Fighter Anniversary Collection,
Flatout, Dead or Alive Ultimate, StarWars Battlefront etc…
Microsoft soigne et fait attention à l’interface de ses jeux online, mais une forme de «charte d’optimisation» devrait être imposée à tout éditeur, afin que le Liveur avide de nouvelles sensations ne soit pas déçu une fois sur deux ou à chaque fois qu’il ne se procure pas un jeu Microsoft ou Ubi. peut-être à revoir alors? En espérant que ces éditeurs ne se mettent pas à faire du chantage un peu comme l’a fait le très infidèle compatriote américain de Microsoft, vous savez, le numéro un mondial… importe, ce qui est certain c’est que la fidélisation en prend encore un coup. |
Pour la plupart des Liveurs, un bon
jeu en réseau possède une durée de vie quasi infinie. Le Liveur ne le revend
pas, y retourne fréquemment, et en parle donc davantage à ses congénères de jeu.
Mais s’il faut attendre à chaque fois de longs mois pour corriger une
aberration, si les serveurs ne tiennent pas la route et que le joueur ne peut
pas profiter de ce qu’il avait lu sur le dos de la boite de
son jeu, il ne faudra pas s’étonner de le voir déserter ou pire, se lobotomiser au
seul jeu qu’il juge réussi et risquer de devenir du coup une
personne désagréable…
Alors voilà. Les irréductibles «fair-playeurs» diront qu’il
suffit de posséder une liste d’ami triée pour être sûr de jouer uniquement avec
des gens que l’on sait apprécier, mais ce n’est pas de cette façon que l’on
cultive la convivialité, ni qu’on fidélise les nouveaux joueurs (les communautés
fermées et indépendantes n’attirent pas le newbie), ni qu’on conserve les
Liveurs de la première heure qui commencent à tourner en rond sous leur
communicator, blasés par tant de répétitivité ou d’animosité dans l’aire de jeu
virtuelle qu’ils ont connu si verte et si fraîche…
Bref, les plus éclairés d’entre nous pensent que «la pierre a
coulé trop profondément» pour réussir à la remonter à temps mais on se contente
de ce que reste malgré tout le Xbox Live : à savoir le meilleur service de jeu
en réseau sur consoles du moment;
On croise les doigts pour que la prochaine
génération du service, que l’on découvrira en même temps que la Xbox 360, sera
mieux optimisé et mieux pensé pour chaque type de joueur… Des options plus
poussées, plus précises, une optimisation réseau sans faute et une convivialité
mieux gérée feraient du Xbox Live la nouvelle référence du jeu en famille ou
entre jeunes. A l’heure actuelle, c’est un peu la jungle… (et on serait tous
des Tarzans en herbe…)
Bon jeu à tous.
Dossier réalisé par HedgeBass